Je ne sais comment te remercier! (PV: Hope)

Je tentai de ne pas trop penser à la position que cette situation m'imposait face à Hope. Je pariais que cela devait être tout aussi étrange pour elle que ça l'était pour moi. Désirant ne pas laisser une atmosphère désagréable s'installer, je brisai le silence et le regard de la femme se leva en venant chercher le contact visuel. Aussitôt que mes prunelles se posèrent sur elle, un sentiment chaleureux se dégageait d'elle avec ce doux sourire. Je ne savais pas pourquoi, mais je me mis à sourire faiblement à mon tour. Lorsqu'elle répondit à ma question, je fis un petit signe de tête affirmatif.

- Bien, merci.

Le passage de ses mains sur mon torse et mes bras n'était pas douloureux, mais un peu désagréable. Je savais qu'elle faisait de son mieux pour en terminer rapidement en prenant soin au moindre de ses gestes. Je lâchai un petit soupir ici et là lorsque le savon toucha ma peu écorchée. La jolie chasseuse termina l'avant maintenant, elle s'attaqua à mon dos. Je fermai instinctivement les yeux lorsque je sentis la piqure sous le savon dans un souffle un peu plus prononcé. Chaque passage de ses mains me semblait être une épreuve à surmonter. Puis, l'un des derniers frottements émis sur mon omoplate me fit lâcher un petit gémissement de douleur.

- Hum... une ecchymose se retrouvera là demain. C'est certain!

Elle termina enfin ce lavage et au bout d'un petit instant, Hope me fit à nouveau face. Je la vis avec une petite serviette entre les mains et elle balada son regard sur le bas de mon corps avant de relever la tête vers moi. Je fronçai légèrement les sourcils abasourdis par la pensée qui s'immisçait en moi. " Elle ne pensait pas... faire le reste? "

Sa voix annonça, malheureusement, ce que je craignais, mon aide-soignante improvisée me questionna sur ma possibilité de terminer moi-même la tâche. Je posai délicatement une main intacte sur celle qui tenait la petite serviette.

- Non, là, je vais m'en occuper seul. Je ne vais pas te... je m'arrêtai un moment pour reprendre le contrôle de mon malaise. Je ne te demanderai pas de faire ça à ma place. Je m'arrangerai seul.

Je pris le morceau de tissu tenu toujours entre ses mains.

- Je crois que tu peux sortir maintenant... merci pour ton aide Hope. J'apprécie beaucoup. Je lui laissai un petit sourire dans un léger soupir. Si tu souhaites te prendre quelque chose à boire pendant que je termine de me laver, n'hésite pas et fais comme chez toi. Je ne devrai pas en avoir pour longtemps.

Je me doutais bien que cette demande venant de la magnifique femme était partie d'une bonne intention. Parcontre, cela ne restait pas moins moralement compliqué de la laisser agir à ce niveau. Depuis ma défunte épouse, je n'avais pas laissé une autre femme entrer dans ma vie de manière aussi intime et je n’en avais simplement pas le coeur à l'époque. Je ne voulais pas la froisser, mais là, ce genre de chose dépassait mes limites. Donc, je fus soulagé de voir qu'elle comprenait.

- Oui, Hope, je te promets d'être attentif à mes mouvements. Je n'ai vraiment pas envie d'empirer mon état.

Elle sortit ensuite en me laissant seul une seconde fois, mais là, j'allais me débrouiller sans elle. " Peu importe le temps que ça prendrait, je réussirais ça seul. " Pensai-je, résolu, en me relevant du tabouret. Je n'avais pas envie d'avoir encore recours à son aide cette fois et de vivre une situation bien plus gênante.

Alors, avec précaution calculée, je retirai les derniers vêtements qui me couvraient avant de reprendre place sur le siège. J'humidifiai la petite serviette et je débutai à me savonner. En prenant garde de ne pas émettre un mouvement problématique, je terminai ma tâche par le rinçage. Un souffle profond m'échappa en posant l'élément de tissu mouillé sur le rebord du lavabo. Ça n'avait pas été une mince affaire. " Ah... quel genre de nuit je vais passer? " Cette question me traversa l'esprit accompagné d'un profond agacement.

Alors, je vidai la bassine d'eau savonneuse et la rangeai avant de m'essuyer. Par instinct, ma main intacte agrippa la robe de chambre accrochée sur un petit crochet au mur et je l'enfilai. Je passai un seul bras dans une manche et parvins non sans difficulté à attacher la ceinture. Je sortis de la salle de bain en me dirigeant vers la chambre pour enfiler un pantalon confortable, une chemise de nuit à petit bouton de pression et des chaussons avant de me rendre à la cuisine pour rejoindre Hope.  

Arrivée près de l'entrée de la pièce convoitée, une bonne odeur de viande qui cuit m'accueillit. Mon "invitée" avait pris l'initiative de préparer un bon repas. Je franchis le seuil et m'approchai d'elle. Un petit sourire se forma sur mes lèvres en la voyant ainsi derrière les fourneaux.

- Ça sent vraiment bon. Qu'as-tu préparé?

Malgré les quelques inconvénients que m'apportait ma toilette, je me sentais bien mieux. Cependant, il était clair que je devrais me montrer patient pour faciliter ma convalescence. Aussitôt que j'arrivai dans la cuisine, la dame releva la tête de sa tâche pour me regarder face en face. Elle décrivit le plat qu'elle avait préparé pour nous ce soir. Bien que ce genre de conception était simple et basique, mais j'avais l'intime conviction que ça sera excellent!

- Oui, c'est parfait Hope. Merci pour tout. Je fis un petit sourire en coin en m'adressant à elle. Je crois que je préfère manger maintenant et ça me redonnera un peu de mes forces. Puis, c'est plus simple de dormir le ventre plein.

Alors, je nous sortis deux assiettes et les ustensiles idéaux pour ce genre de plat. L'odeur me donnait vraiment l'eau à la bouche. Je posai les articles près de Hope pour qu'elle puisse monter les assiettes. Peut-être lui avais-je ouvert la porte avec mon dernier commentaire, mais elle me laissa une nouvelle information. Ainsi, elle avait réalisé un tonique à base de plante pour m'aider à trouver le sommeil sans être importuné par la douleur.

- Hum je vois, donc dans son cas, je vais le prendre seulement avant d'aller au lit. Oui, je sais que j'ai besoin de dormir! Je ne vais pas rester trop longtemps éveillé après mon repas, je sens déjà que mon organisme a besoin d'un long repos.

Alors, que je me rendis à la table avec mon assiette remplie, elle me questionna sur ce que je prévoyais faire de mes obligations sur le terrain. Je fis un soupir, car je ne préférai pas m'en préoccuper maintenant.

- Je pourrai demander à certains de mes hommes de me remplacer, je verrai ça plus tard en détail demain. Je demanderai aussi à quelqu'un d'autre de prendre la tête des tests les prochaines semaines à venir. Je vais éviter toute action qui risque d'aggraver mon état. Donc, tu n'as pas à t'inquiéter Hope.

Ensuite, je m'assieds à la table en commençant à manger et la jolie chasseuse me suivit. Je lui laissai le choix de son siège.

- Sinon... parle-moi un peu de toi, comment as-tu réagi à l'apparition de tes pouvoirs? Y avais-tu déjà été préparer avant qu'ils ne se développent?

Sa réponse me fit rire et ça m'arracha un petit soupir d'inconfort en retenant mon bras douloureux. Je détestais tellement cet aspect des blessures; la moindre action pouvait être synonyme de douleur. J'avais toujours l'impression d'être invalide et c'était une horreur. Je frottai légèrement mon avant-bras endolori en gardant malgré tout mon sourire avant de lancer sous l'émotion du moment.

- Non et encore heureux, car mon vieux système a du mal à digérer ce genre de cochonneries. Faut pas devancer le rattrapage de mon âge. Je pris une pause avant de continuer en lâchant la suite sous un ton d'humour sec. Mon fils serait trop content!

Le rougissement des joues refit son apparition sur le joli minois d'Hope et je ne pus retenir d'esquisser un sourire plus prononcé. Oui, cette femme était réellement ravissante. J'avais du mal à me détacher de ce doux tableau que fut son visage illuminé par son charmant sourire. Je me raclai la gorge pour me forcer à cesser de l'admirer une bonne fois pour toutes de ce magnifique spectacle en revenant au moment présent soit; la nourriture... Ma bonne samaritaine dressa de très belles assiettes. Un petit sourire redressa le coin de mes lèvres.

- Ça donne encore plus envie présenté comme ça! soufflai-je aussitôt en prenant la mienne en échangeant un regard avec elle.

Je pris place sur la table et commençai à manger. Je fus vite rejoint par mon invitée et elle me servit un verre d'eau.

- Merci, beaucoup Hope.

Je pris le verre pour en délester déjà une bonne gorgée. Sa réaction sur mes futures nuits ne fit que confirmer mes pensées, ça ne sera pas sans douleur. Bon, j'étais coriace, j'allais être en mesure de l'encaisser. Toute fois, je me sentais tant redevable envers Hope que j'étais mal... voir je me sentais coupable de lui faire perdre son temps avec moi alors qu'elle devait avoir à faire bien d'autres choses.

- Non, je sais. Même la magie bénéfique ne nous affecte plus depuis la bénédiction! Donc, j'apprécie réellement ton aide Hope et... je ne sais vraiment pas comment te montrer ma gratitude. Et puis, je ne veux pas te forcer à m'aider davantage, je sais que tu préfères être sur le terrain que d'être pris dans les locaux de la Golden Rosary.

Je décidai de changer de sujet sous un vent de nostalgie. Ce genre de conversation avait un point positif; aider à apprendre à connaître son interlocuteur. Sa réponse capta mon attention et ma curiosité. Je fronçai les sourcils sous l'interrogation en repensant à une phrase en particulier. « ... ils ont fait leur apparition au bon moment on va dire. » " Que voulait-elle dire? " Parcontre, je ne le relevai pas pour le moment, car elle me retourna la question. Un petit sourire s'afficha sur mon visage en revivant la scène dans mon esprit en perdant mon expression de surprise.

- Oui, moi aussi je savais que c'était pour m'arriver. Mon père a veillé à me former depuis mon jeune âge afin de me donner les connaissances nécessaires pour prendre la tête de l'ordre. Adolescent, je donnais un coup de pouce à mon père pour sa conception de meubles en bois. Donc, pendant que je donnais la touche finale de cette... armoire, si ma mémoire est bonne, une force brute et une vitalité nouvelle venaient de s'éveiller. Malheureusement, je brisais l'armoire en ne contrôlant pas ma force pendant la manipulation.

Je fis un petit soupir dans un léger sourire en revoyant l'expression de mon père derrière le meuble. Il vit l'ahurissement dans un premier temps, puis une curieuse satisfaction survint.

- C'était, il a si longtemps... mais je m'en souviens toujours aussi nettement. dis-je en concernant mon sourire. Mais bon... Si je peux me permettre, qu'est-il arrivé le jour de l'apparition de tes pouvoirs? Ça a réveillé ma curiosité.

Je pris une autre bouchée de ma viande, elle était vraiment délicieuse.

Ma petite plaisanterie amère apportée par la relation tendue partagée avec mon fils s'expulsa dans un soupir pesant. Bien que j'aimais mon têtu de fils, je sentais notre entente se dégrader de jour en jour. Le seul qui parvenait à le contenir était mon père. Je tentai de ne pas trop m'y attarder et de laisser aller les choses. Après tout, avec mes responsabilités, je ne pouvais pas me permettre de faire autrement.

J'espérai ne pas avoir insufflé un froid dans la conversation avec Hope en le mentionnant. Ses réactions suivant ma touche d'humour semblèrent apporter son lot de questions sur ma vie familiale compliquée.

- Non, ça va... je vais te répondre. Je crois qu'il me tient coupable d'un tas de trucs et comme je n'ai pas pu lui accorder toute l'attention dont il avait besoin dans sa jeunesse à la mort de ma femme, notre relation est devenue distante. Heureusement que mon père est là pour le soutenir dans les moments difficiles, car je pense qu'il ne me le permettrait pas aujourd'hui. Je pris un moment pour soupirer. Je ressentais toujours la souffrance que ça m'apportait. J'espère juste qu'un jour nous finirons par nous parler à coeur ouvert et aller de l'avant.

Ces mots prononcés de vive voix avaient été très longtemps pénibles à former. La circonstance qui entourait la mort de mon épouse avait été un vrai supplice autant pour elle que pour moi et Henry. La voir dépérir et être violenté par l'entité démoniaque qui l'habitait m'avait hanté des années durant. Je... ma seule solution que je trouvais à l'époque fut le travail et je le regrettais affreusement de nos jours. Le temps était parvenu à calmer ma douleur comme la cicatrisation d'une plaie; la blessure était guérie, mais ne s'effacera jamais complètement.

La conversation avec Hope me sortit de mes sombres pensées et laissa même s'installer une petite aisance. Je ne pus contenir mon sentiment de redevance à être prononcé et elle lâcha immédiatement sa réaction. Ces mots me firent sourire à nouveau.

- Oui, sur ça, on se ressemble. J'adore tout autant que toi le terrain. D'accord, dans ce cas je vais arrêter de dire des bêtises. soufflai-je en laissant un petit sourire retrousser le coin des lèvres.

La conversation nous mena vers le jour de l'apparition de nos pouvoirs. Sa réaction face à mon anecdote me fit légèrement sourire en terminant ma bouchée de mes champignons avant de reprendre.

- Oh oui, il l'a été, mais une fois sa surprise par ma force passa, un immense sentiment de soulagement mélangé à de la fierté l'envahit. Il avait hâte de prendre ma réelle formation en main et après ça, il ne me lâcha pas d'une semelle jusqu'au moment où je performais en tout point.

Le visage de ma charmante interlocutrice changea radicalement lorsque je la questionnais sur la situation entourant l'apparition de ses pouvoirs. Avais-je fait ressurgir de mauvais souvenirs chez elle? Par respect pour elle, je m'apprêtais à lui dire qu'elle n'était pas obligée de me répondre, mais elle se concentra sur moi en cessant de manger. Je fis de même en l'écoutant en silence.

- Le moment d'apparition de tes pouvoirs n'avait pas pu tomber mieux, mais je suis désolé si ce sujet t'a fait remonter un souvenir difficile.

Le reste du repas se passa sous un jour un peu plus léger et avec un bon esprit. Je terminai mon assiette.

- Merci, c'était vraiment délicieux. dis-je en m'essuyant le coin des lèvres et je me relevai pour ramener l'assiette et les couverts sales. Je crois que pour moi, il est l'heure d'aller dormir maintenant.

Un souvenir concernant mon horaire remonta, j'avais planifié une rencontre avec un client afin de prendre en charge une vieille horloge coucou à réparer.

- Je viens de me souvenir d'un détail et je dois savoir. Si je prends le tonique maintenant, est-ce que je vais être capable de me réveiller vers neuf heures?

La douleur apportée par les tensions entre mon fils et moi était bien sûr moins présente avec les années qui défilaient. Je détestais me dire ça, mais je commençais à m'habituer à nos mésententes devenant de plus en plus "normal" pour notre relation père/fils. Je sentais que je le perdais progressivement. Allais-je pouvoir rattraper le temps perdu ou même me laissera-t-il simplement rattraper ce temps? Sous mes remises en question, mon regard se perdit dans mon assiette et mes lèvres lâchèrent un soupir profond de sens.

La femme à mes côtés posa délicatement sa main sur la mienne. À son geste, je relevai la tête vers elle et écoutai ses mots. Je ne laissai qu'un autre soupir en guise de réponse, mais mes lèvres esquissèrent malgré tout un infime sourire. Je chassai mes pensées désagréables en revenant au moment présent, à savoir le repas et notre conversation. Cependant, ce ne fut pas le cas pour nous deux, les souvenirs de cet événement passé d'Hope lui firent revivre les émotions négatives du moment. Je parvins à lui faire retrouver le sourire avec l'énoncé de mes propres souvenirs, mais je tentai de m'excuser face au possible malaise que cela avait fait ressurgir chez elle.

Je dus mettre vite fin à cette discussion, mais je me promis à reprendre cela plus tard. Je la trouvais de plus en plus intrigante et je désirais en apprendre davantage sur elle. Elle m'assura que je serai dispo pour cette rencontre avec le client. Je fis un fin sourire soulagé en lui laissant.

- Ah... parfait. J'attends la visite d'un client demain matin. Il voulait que je prenne en charge son horloge qui a besoin d'être réparée.

Puis, ma bonne samaritaine s'affaira à sa préparation... concoction ou... je ne sais trop ce que c'était, promis avant de venir vers moi. Je pris le verre de ma main valide et jetai un oeil au liquide. Il avait une couleur foncée et était fumant. Je le bougeai légèrement en estimant la viscosité de la mixture en écoutant ses paroles. Effectivement, je dénotai une petite odeur de fleur d'oranger.

- D'accords et merci de l'invitation, mais tu peux dormir tranquille... je ne pense pas te réveiller au beau milieu de la nuit.

Je bus le contenu un peu hésitant, mais le goût était bien moins pénible à ce à quoi je m'attendais. Cette note fleurie en fut la raison. Je déposai le verre dans l'évier et je me retournai vers la femme.

- Tu peux rester éveiller si tu ne trouves pas le sommeil. La télécommande se trouve sur la petite table avec la lampe. Moi, je vais dormir, bonne nuit Hope... Lui dis-je avec un petit sourire avant de quitter le salon.

Je pris place sous les couvertures de mon lit. Bien sûr, ma nuit ne fut pas sans encombre, car mes membres endoloris m'empêchaient de trouver un sommeil pleinement réparateur. Heureusement que j'avais avalé la concoction, car je doutais que j'arrive à trouver le sommeil. Je tentai de trouver une position confortable ou moins inconfortable et lentement, le sommeil m'arriva tout de même.

Subitement, ma nuit fut mouvementée par un cauchemar; l'attaque subie. Je m'éveillai en sursaut bien avant le réveil-matin. D'un coup d'oeil sur l'horloge, je remarquai qu'il était 3H00 du matin. Je me relevai difficilement pour m'asseoir sur le lit. Cela m'arracha une lamentation due à une importante douleur venant de mon bras blessé. Je regardai son état et je vis rapidement que le pansement était parsemé de sang.

- Aaah bordel... je me suis couché sur mon bras ou quoi? pensai-je un peu en colère contre moi-même. Merde... Euh... Hope?

J'avais levé un peu le ton pour qu'elle m'entende.

Je forçai légèrement les sourcils à sa réaction un peu surpris. Elle avait peur pour moi que je me surmène au travail en risquant d'aggraver mes blessures en exécutant mes tâches d'horloger? Ou est-ce que j'interprétais mal ses dires? Elle réalisa ses réactions un peu hâtives dans un mordillement sur ses lèvres inférieures et se rectifia aussitôt. La voir ainsi, me fit revenir un souvenir de ma tendre épouse disparue. Elle aussi avait le tic de se mordre les lèvres lorsque ses pensées la submergeaient. Dans ce genre de moment, j'avais toujours un petit mot pour la faire revenir au moment présent ou j'utilisai la technique d'une petite caresse au menton.

- Oui, je sais que je ne dois pas manipuler des charges lourdes pour un bon moment Hope. Heureusement pour moi, l'article à réparer demain est une petite horloge-coucou.

La suite de mes dires fut si naturelle que cela coula sans y prêter attention.

- Donc, ne laisse pas ton stress malmener tes jolies lèvres pour rien comme ça! dis-je avec un sourire bien plus marqué de ce que j'avais l'habitude de laisser m'échapper en présence d'autrui. Mais je ne dirais pas non à de l'aide... une paire de mains ne serait pas de refus. dis-je en conservant un peu plus longtemps mon sourire sur les lèvres.

Lorsque l'heure du coucher sonna pour moi, elle me donna la potion. Bien sûr, je lui fis entièrement confiance et avalai le contenu de la fiole pour faciliter mon sommeil.

Quelle ne fut pas la surprise de me réveiller en sursaut d'un mauvais rêve et de découvrir l'état alarmant de mon bras! La voix de Hope s'éleva rapidement après mon appel. Elle se trouvait déjà à ma porte, car elle l'ouvrit aussitôt.

J'entrouvris les lèvres pour lui expliquer la raison de mon appel, mais c'était inutile. Ses yeux le découvrirent rapidement avec le sang maculant le bandage de mon bras. La question fut... est-ce que les plaies couvrant mon dos s'étaient également ouverts à nouveau? Curieusement, je n'arrivai pas à le savoir. Étais-je encore un peu trop embrumé par le sommeil? La femme me demanda d'attendre et je me contentai de faire un signe de tête dans un soupir de douleur en signe de réponse. " Hum... La douleur reprend du terrain. Pas bon signe... " Pensai-je en commençant à défaire les boutons de pression.

Puis, ma sauveuse revint avec l'essentiel pour refaire le pansement. À sa demande, je retirai avec un petit soupir d'inconfort mon vêtement couvrant mon torse. En silence dû à ma retenue de jurer, je la laissai analyser mes blessures quelques instants.

- Alors... est-ce que mon dos aussi est encore couvert de sang?


La douleur était moins importante que mon bras, mais toujours présente.