Jamais Eva n'aurait penser un jour tomber en hypothermie, surtout à Los Angeles. Elle n'avait d'ailleurs dans sa carrière jamais vu ce genre de cas, elle avait simplement étudié la théorie au cours de ses études, comme tout étudiant en médecine, et éventuellement les amputations possibles quand elle s'était penchée sur la chirurgie. En ce jour qui resterait dans l'Histoire comme ayant été le plus froid de tous les temps à Los Angeles, la chirurgienne expérimentait bien malgré elle les symptômes et sensations de l'hypothermie. Elle avait donné sa veste à quelqu'un, dernier rempart entre sa peau et l'air glacial que les machines de ventilation de l'aéroport ne parvenaient pas à réchauffer, ce qui entraîna peu à peu une dégringolade de sa température corporelle.
À présent dans un coma somme toute léger, elle voyait des images terrifiantes, à commencer par celle du néant, de la solitude, du froid, cette sensation d'abandon. Était-ce sa plus grande peur qu'elle voyait, rebus du traumatisme de la mort de ses parents la nuit de sa remise de diplômes ? Et suite à sa séparation avec Shayne ? Était-ce pour cela qu'elle s'était murée dans le célibat aussi longtemps ? Avec James, elle avait l'impression d'avoir trouvé cette sécurité, quelqu'un qui l'aimerait autant qu'elle l'aimait potentiellement jusqu'à la fin de ses jours. Et si cette fin était imminente ?
Combien de temps avait duré cet état ? Eva n'en savait rien, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle s'accrochait à l'espoir de retrouver James, et à force de l'espérer, sa voix, extrêmement lointaine, vint fendre le silence pour parvenir jusqu'à elle. Cette familiarité, cet amour, cette douceur vinrent l'envelopper, la réchauffant un peu. En réalité, la couverture posée par les paramédicaux avaient sûrement quelque chose à voir là-dedans. La belle brune parvint à ouvrir péniblement les yeux, distinguant de façon un peu floutée, la silhouette de son petit ami. Il était toujours prêt d'elle, il avait tenu sa promesse. Cette fois, sa voix se fit bien claire. Elle pouvait sentir sa main dans celle du Britannique, et pour une fois, c'était lui qui avait la peau plus chaude qu'elle. Ce contact la brûlait mais cela la rassurait tellement qu'elle préférait ne pas s'en plaindre.
- James, on est où ? parvint-elle à articuler, de la buée s'échappant de ses lèvres.
Eva se rendait bien compte que pour être dans cette position, il avait dû se passer quelque chose. Elle n'allait certainement pas bien et ne pas savoir la fit quelque peu s'inquiéter. Ses yeux tentaient de regarder de tous côtés mais le froid, la douleur, l'empêchaient de réellement bouger la tête, comme si son corps tout entier était pris de courbatures.
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James sentit un frisson lui parcourir l’échine en entendant la voix d’Eva, faible, mais reconnaissable entre mille. Sa présence à ses côtés devenait soudainement plus palpable, comme si elle avait rallumé une flamme dans l’obscurité glaciale qui menaçait de les engloutir.
« — Eva, mon amour, nous sommes à l’aéroport », répondit-il, sa voix empreinte de soulagement mêlé à une anxiété palpable. Il observa avec une tendresse inquiète le visage pâle de la jeune femme, ses yeux luttant pour s’ancrer dans la réalité malgré la torpeur imposée par le froid mordant.
Les paramédicaux continuaient leur travail, ajustant les couvertures chauffantes autour d’elle, veillant sur chaque battement de son cœur fragile comme s’il s’agissait du leur. Mais malgré leurs efforts, une inquiétude persistait dans les profondeurs de l’âme de James, comme une ombre menaçante qui refusait de se dissiper et ne faisait que le troubler davantage.
« — Nous sommes dans une petite clinique à l’aéroport. Les personnes qui s’occupent de toi disent que tu as été victime de l’hypothermie à cause de cette tempête de neige exceptionnelle », expliqua-t-il doucement, choisissant ses mots avec précaution pour ne pas ajouter à son inconfort. Son regard ne la quittait pas, une lueur d’appréhension teintée d’espoir dans ses yeux azur.
Eva tenta de se mouvoir, ses yeux cherchant à percer le voile opaque qui obscurcissait sa vision. Son souffle se mua en de minuscules volutes de vapeur dans l’air glacial de la clinique. James resserra doucement sa prise sur sa main, ébranlé par sa propre impuissance devant la fragilité de la jeune femme, une fragilité qui lui rappelait cruellement sa condition mortelle.
« — Tu as été incroyablement courageuse, mon amour », murmura-t-il. « — Tu te bats comme une lionne. » Il déposa un léger baiser sur le front d’Eva, ses lèvres frôlant sa peau froide avec une tendresse infinie.
Puis, alors qu’il observait Eva, un frisson d’angoisse parcourut tout son être. La peur de la perdre, de voir cette lumière qui illuminait sa vie s’éteindre était une sensation insupportable pour James. Il se rendit compte qu’il ne pouvait concevoir sa vie sans elle, et que chaque seconde passée dans cette clinique de fortune était un supplice de plus dans son cœur déjà tourmenté.
« — Mon amour, » murmura-t-il à voix basse, presque comme une prière silencieuse à l’univers « — je t’aime plus que tout. Je ne te laisserai pas partir. » Il pressa doucement sa main contre la sienne sans la quitter du regard et continua à prier silencieusement un dieu auquel il ne croyait plus depuis bien longtemps, mais qui, aujourd’hui, semblait bénéficier d’un regain de croyance.
Eva ne s'était pas rendu compte de son état, elle n'avait songé qu'à aider lorsqu'elle avait fait don de sa veste deux heures auparavant, ne se doutant pas des risques qu'elle encourait elle-même. À présent, la soignante se retrouvait de l'autre côté, celui des patients. Elle ne le réalisa que lorsque la voix de son bien-aimé lord lui expliqua où elle se trouvait. Une petite clinique ai sein de l'aéroport. Le service médical avait dû la prendre en charge ? Elle sentit honteuse d'engorger l'espace alors qu'elle aurait dû être de ceux qui venaient en aides aux autres, non l'inverse.
- Oh... souffla-t-elle péniblement avec déception. Je suis désolée...
Son esprit avait du mal à s'ancrer dans la réalité, comme si la tête lui tournait. Seule la douce chaleur du toucher de la main de James parvenait à ramener l'attention de la jeune femme, car oui, celle de l'humaine était devenue plus froide que celle du vampire.
Voilà que son bel Anglais lui disait qu'elle était courageuse et forte, pourtant, la chirurgienne n'avait pas l'impression d'avoir fait grand chose, au contraire, elle se sentait comme un poids, un fardeau pour ceux qui lui portaient attention alors que d'autres étaient probablement tout autant dans le mal.
- James... murmura-t-elle alors qu'il lui déclamait son amour comme jamais il ne l'avait fait.
Son coeur se serra tant elle appréciait ces mots mais qu'elle avait l'impression de ne pas les mériter. Elle sentit une larme qui ne demandait qu'à dévaler sa joue mais qui ne parvenait pas à s'extraire de son oeil.
- Je t'aime aussi, mon ange... S'il te plaît, j'aimerais rentrer à la maison.
Sans doute y ferait-il plus chaud ? Ses pensées et ses sens s'engourdissaient. Néanmoins, elle remua ses membres pour espérer se mettre debout.
- S'il te plaît... Je ne suis pas à ma place ici.
Son regard brillant se posa dans les iris azurées qui lui faisaient face, suppliant.
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Ces mots, il les avait prononcés avec une facilité déconcertante, si bien qu’il s’étonnait lui-même. Bien sûr, il ne doutait pas des sentiments qu’il éprouvait pour Eva, mais la voir dans cet état, en plus de lui rappeler la mortalité de sa bien-aimée, lui fit réaliser malgré lui à quel point elle était essentielle dans sa vie. L’idée qu’il pourrait la perdre lui était insupportable, et il savait que cela le marquerait à jamais.
James prit alors une profonde inspiration, essayant de calmer son esprit tourmenté par l’inquiétude. Il serra doucement la main d’Eva, sentant sa froideur lui rappeler l’urgence de la situation. Il savait que chaque mot, chaque geste devait être soigneusement choisi pour ne pas ajouter à son angoisse.
« — Mon amour, je comprends que tu veuilles rentrer à la maison, mais il faut que tu te reposes. Les médecins doivent s’assurer que tu es hors de danger. Alors, s’il te plaît, laisse-les prendre soin de toi. » Il caressa tendrement sa joue avec sa main libre, son pouce effleurant la larme qui menaçait de couler. « — Nous rentrerons à la maison dès que tu iras mieux, je te le promets. En attendant, je reste ici, je n’ai pas l’intention de te quitter d’une semelle. »
James se rappela alors une vieille comptine anglaise du siècle passé que sa gouvernante lui chantait lorsqu’il était enfant. Doucement, il commença à murmurer les paroles, espérant apporter un peu de réconfort à Eva dans ce moment difficile.
« — Hush-a-bye, baby, on the tree top, When the wind blows, the cradle will rock, When the bough breaks, the cradle will fall, And down will come baby, cradle and all. »
Il posa un regard tendre sur la jeune chirurgienne, attendant de voir si ces mots familiers pouvaient apaiser ne serait-ce qu’un peu sa souffrance. Puis, il reprit doucement « — C’est une vieille comptine que ma gouvernante me chantait lorsque j’étais enfant. Je pensais que cela pourrait t’apporter un peu de réconfort. »
Il jeta un coup d’œil aux paramédicaux, cherchant dans leurs regards une confirmation, un signe que tout allait bien se passer. Le chef de l’équipe hocha la tête en signe de compréhension et d’approbation, ce qui apporta un léger soulagement à James qui faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître.
« — Nous allons rester ici, ensemble, jusqu’à ce que tu sois prête à partir. » Il s’installa plus confortablement à ses côtés, déterminé à ne pas la laisser seule dans ce moment de vulnérabilité. Chaque seconde passée dans cette clinique de fortune était un supplice, mais il savait que sa présence était la meilleure chose qu’il pouvait offrir à Eva pour l’instant. Il serra sa main avec douceur. James resta silencieux un instant, absorbé par les battements réguliers du cœur d’Eva et le bruit lointain des activités médicales autour d’eux. « — Tu sais, Eva », murmura-t-il finalement, ses mots empreints d’une émotion palpable « — tu es ma lumière dans les moments sombres. Je ne pourrais imaginer ma vie sans toi. » Il posa un baiser tendre sur sa main et la serra un peu plus fort.
Il était si inconcevable pour Eva d'être elle-même une patiente, qu'elle était déjà en train de réclamer à quitter les lieux. Non pas qu'elle dénigrait le confort de ce brancard, mais c'était surtout que, reprenant conscience, faisant le point, elle se rappelait que d'autres avaient eux aussi besoin d'aide et de soins. Comment un médecin pouvait le leur ôter en prenant leur place ? C'était impensable et cela allait à l'encontre du serment d'Hippocrate. Toujours engourdie jusqu'à l'âme, elle essayait mollement de saisir la main de James. La voix de celui qu'elle avait accepté de considérer comme son petit ami était son point d'ancrage, sa lumière dans la torpeur et la pénombre de sa conscience vacillante. C'est alors qu'il entama une chansonnette pour enfant. Ce sentiment doux d'être aimée et rassurée la berçait tout autant que les notes chantées au doux son de cette voix qu'elle aimait tant. Un léger sourire tremblant se dessina sur ses lèvres. Il était indéniable que le Lord l'aimait, il l'avait dit, mais au-delà des mots, il le lui montrait. Eva avait la certitude à présent qu'il était son âme-soeur, qu'elle avait trouvé la bonne personne en lui et que jamais ils ne se sépareraient. Auprès de lui, elle se sentait chez elle. Les larmes brûlaient ses yeux, non pas de douleur, mais de gratitude pour ce moment de profonde connexion.
- Ta chanson est très belle, articula-t-elle sentant sa gorge lutter. Je t'aime aussi tu sais.
Elle tenait à le lui faire entendre, cela comptait.
Elle sentit la main du Britannique se resserrer un peu plus autour de ses doigts et cela lui conféra un sentiment de totale confiance et de bien-être qui l'aidait encore davantage à s'ancrer à la vie.
- Je ne devrais pas être là, je devrais les aider à soigner les personnes qui en ont besoin, murmura-t-elle autant que ses forces le lui permettaient. S'il vous plaît, essaya-t-elle pour appeler l'un des paramédicaux, dites-moi combien de personnes ont besoin d'assistance médicale. Je suis chirurgien, je veux vous aider.
Le jeune homme, surpris mais plein de gratitude et de respect, lui répondit alors qu'une dizaine de personne souffraient d'hypothermie et avaient besoin de soins immédiats, d'autres avaient quelques engelures étaient des cas moins urgents.
- OK, il faut les informer... Il faut leur faire retirer tout vêtement mouillé, mettre des vêtements ou des couvertures secs, leur donner des boissons chaudes.
Elle voulut se relever mais son corps ne suivait pas. Son cerveau reprenait le dessus mais les muscles n'étaient pas encore prêts.
- James, on ne peut pas laisser tout ce monde comme ça. Il faut les aider.
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Elle avait prononcé ces trois petits mots que l’on espère entendre sans jamais oser les formuler, de peur de fausser la déclaration. Même s’il n’en doutait pas, le lord se sentait rassuré de les entendre en retour. « Je t’aime aussi », avait-elle dit, et ces mots résonnaient en lui comme une mélodie douce et apaisante. Son amour pour elle était inébranlable, et il savait qu’elle lui était tout aussi dévouée. Cependant, sa détermination à aider les autres, même en étant elle-même dans un état de faiblesse, le touchait profondément et renforçait son admiration pour elle.
Il l’observa donc attentivement, cette femme extraordinaire qui semblait toujours mettre les autres avant elle-même. Sa compassion et son altruisme la rendaient encore plus belle à ses yeux, mais il ne pouvait s’empêcher de se demander si elle n’était pas trop parfaite pour un être comme lui. Il se sentait indigne de son amour, rongé par des doutes qui refaisaient surface à chaque pensée de son passé trouble.
Les souvenirs de ses crimes passés envahirent son esprit, ternissant la pureté du moment qu’il partageait avec la belle brune. Il revoyait les visages des personnes qu’il avait trahies, les vies qu’il avait brisées. Chaque acte répréhensible, chaque décision égoïste revenaient le hanter comme des spectres de son ancienne vie. Même s’il était un autre homme maintenant et qu’il essayait de se racheter pour tourner la page, ces souvenirs restaient gravés en lui, indélébiles.
Il serra un peu plus fort sa main, cherchant à s’ancrer à sa présence réconfortante. « — Parfois, je me demande si je mérite quelqu’un comme toi », murmura-t-il presque inaudiblement. Puis, il caressa sa joue, son pouce effleurant la perle salée qui roulait doucement vers son menton.
Après quelques minutes, la jeune chirurgienne semblait déterminée à quitter l’inconfort de sa situation pour se rendre utile, au grand dam du vampire qui murmura avec douceur et fermeté : « — Je sais combien il est important pour toi d’aider les autres. C’est une des nombreuses choses que j’aime chez toi. Mais pour l’instant, ta priorité doit être de te rétablir. Nous avons besoin de toi en bonne santé pour continuer à faire la différence chaque jour. »
James jeta un coup d’œil aux paramédicaux et leur fit signe d’approcher. « — S’il vous plaît, prenez bien soin de ces personnes. Suivez les instructions du Dr. Cortez. Elle sait de quoi elle parle, vous pouvez me croire. »
Le jeune homme hocha la tête et se tourna vers son équipe pour leur donner les directives nécessaires. James reporta aussitôt son attention sur sa bien-aimée, son regard plein de tendresse et de détermination. « — Ils vont suivre tes conseils. Tu as déjà commencé à les aider, même depuis ce lit. N’en doute pas, d’accord ? »
Il posa un baiser tendre sur son front et ajouta doucement : « — Je te promets que dès que tu iras mieux, nous ferons tout ce que nous pourrons pour aider les personnes en détresse. Mais pour l’instant, concentre-toi sur toi. Tu es tout aussi importante que ceux que tu veux aider. »
Le vampire resta à ses côtés, déterminé à ne pas la laisser seule dans ce moment de vulnérabilité. Il savait que sa présence et ses mots pouvaient offrir à Eva un peu de réconfort et la force de se rétablir. Ils restèrent ainsi, main dans la main, chacun trouvant dans l’autre la force de continuer.
Le calme précaire qui enveloppait la salle d’urgence fut soudainement rompu par un frémissement dans l’air, une présence indésirable se manifestant sous la forme de plusieurs silhouettes sombres qui apparurent à l’entrée. Des individus au teint pâle et au regard intense. James sentit le changement dans l’atmosphère. Son instinct de protecteur se réveilla, sa main se resserrant instinctivement sur celle d’Eva, prêt à la défendre contre toute menace.
Les paramédicaux, concentrés sur leurs tâches, ne remarquèrent pas immédiatement l’arrivée des étrangers. Mais le britannique, habitué aux dangers que la présence de ses congénères impliquait, savait qu’il devait agir vite pour éviter la panique et protéger toutes les personnes présentes en ces lieux. Il se tourna vers Eva, son regard mêlant préoccupation et détermination.
« — Eva reste calme et ne bouge pas. Je reviens aussi vite que possible. D’accord ? » Sa voix était basse, mais ferme, exprimant la gravité de la situation qu’il ne voulait pas nommer. Sans attendre de réponse, le vampire se leva et s’éloigna pour rapidement faire face aux intrus qui se rapprochaient des zones les plus isolées de la salle.
« — Messieurs, » commença-t-il d’une voix forte et autoritaire qui attira l’attention des étrangers « — nous sommes dans une zone médicale. Vous n’avez rien à faire ici. »
Les individus, aux regards fous et au teint plus blafard que d’habitude, échangèrent des murmures entre eux. James maintenait une posture ferme, conscient que la moindre erreur pourrait entraîner des conséquences désastreuses.
Eva se sentait encore engourdie par le froid incroyable qui était survenu, mais sa volonté d'aider les autres et surtout le soutien et la présence sans faille de James lui donnaient la force de ne pas sombrer. Les paroles rassurantes de son petit ami résonnaient encore dans son esprit, lui donnant un peu de réconfort malgré la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. Elle essayait de se concentrer sur sa respiration, luttant contre les frissons qui secouaient son corps.
Les paramédicaux s'affairaient autour d'elle, vérifiant ses signes vitaux et ajustant les couvertures pour la réchauffer. Elle entendait vaguement leurs voix, mais la sensation de froid intense semblait étouffer tout autre son que la voix de James, bien présente. Elle l'avait d'ailleurs entendu donner des directives aux urgentistes improvisés, ce qui la rassura. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'elle essayait de rester consciente et de suivre la situation autour d'elle.
Soudain, quelque chose se produit, l'attention de James fut absorbée ailleurs et machinalement, Eva tenta de savoir où. Son regard s'attarda sur les silhouettes sombres qui s'avançaient dans la salle d'urgence. Leurs visages pâles et leurs yeux perçants la glacèrent davantage. Elle les vit échanger des regards furtifs, semblant communiquer sans un mot. Elle sentit également que James s'inquiétait de leur présence. Les connaissait-il ? L'atmosphère autour d'eux se chargea d'une tension palpable, qui agissait comme un étau sur son cœur déjà affaibli. Le lord venait de demander à Eva de ne pas bouger et cette directive ne fit qu'accroître son sentiment de mal-être. Il se passait quelque chose, mais la chirurgienne n'eut guère le temps de protester que le Britannique s'était déjà éloigné.
Un des intrus s'avança, un sourire sardonique étirant ses lèvres blêmes. Il semblait particulièrement intéressé par la scène qui se déroulait devant lui, ses yeux brillant d'une lueur qui ne présageait rien de bon. Eva sentit un frisson parcourir son échine alors que l'homme s'approchait lentement des paramédicaux, ignorant les protestations de James.
Puis, sans crier gare, l'homme attrapa brusquement l'épaule d'un des paramédicaux, le faisant se retourner brusquement. Son expression était maintenant plus menaçante, ses dents acérées brillant brièvement à la lumière des néons de l'infirmerie. Eva retint son souffle, une peur froide s'insinuant dans son esprit déjà troublé par ce qu'elle vivait. Le second paramédical se figea, choqué et incertain de la manière de réagir, son regard hébété oscillant entre James et l'intrus qui s'en prenait à son collègue. Eva sentit que quelque chose de sinistre planait dans l'air, une menace qui ne pouvait être ignorée. Elle était trop faible pour se lever ou agir, mais chaque fibre de son être criait pour James et pour tous ceux qui étaient là. Une détermination résolue brûlait dans ses yeux alors qu'elle fixait intensément l'homme qui semblait être le meneur parmi les intrus. Elle savait que James ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les protéger, mais dans son état actuel, elle se sentait impuissante, piégée dans un duel silencieux avec ceux qui apportaient une menace indéniable à ce sanctuaire médical. Les larmes dévalaient silencieusement ses joues devenues blafardes. Elle redoutait le pire. Ces hommes étaient-ils des bandits, profitant de la situation pour piller ? L'humanité était capable du meilleur comme du pire, Eva en avait conscience. Les secondes semblaient s'étirer comme des heures alors que la confrontation silencieuse se poursuivait, le destin de tous présents suspendu à un fil fragile dans l'air glacial de l'infirmerie. Eva aurait voulu hurler aux autres voyageurs bloqués de partir en toute hâte, mais leur sort serait-il plus favorable dehors alors que personne n'était préparé à de telles températures ?
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Ces individus aux regards fous et au teint blafard étaient évidemment des vampires que James avait ressentis dès qu’ils avaient pénétré les lieux. Mais ceux-là semblaient moins enclins à faire preuve de discernement et à se fondre dans la masse. Ils paraissaient pris de folie, prêts à bondir à tout moment. Était-ce cette soudaine tempête de neige qui agissait ainsi sur les organismes de ces vampires californiens, peu habitués à tant de fraîcheur ? Et qu’en était-il de Jordie Davis, la leader angeline des vampires ? James devait-il la contacter pour lui faire part de la situation et éventuellement demander des renforts ?
Perdu dans ses réflexions, il n’était plus en mesure de jauger le danger ambiant. Presque aussitôt, il sentit la tension monter d’un cran alors que l’un des vampires agrippait la gorge du premier paramédical à proximité. Sa patience, déjà mise à rude épreuve, se dissipa presque aussitôt. Sans perdre une seconde, le Britannique s’approcha de son congénère. Son regard de prédateur perçait l’obscurité, cherchant à imposer sa volonté par sa seule présence. Mais James n’était pas dupe, il lui en faudrait bien davantage pour les faire demi-tour. Et puis Eva était là, que penserait-elle de lui s’il jouait les lâches ?
« — Je te conseille de lâcher cet homme immédiatement, » ordonna-t-il d’une voix tranchante, ne laissant aucune place à la moindre négociation. Ses yeux d’un bleu glacé se fixèrent sur ceux de l’intrus, le défiant de désobéir.
Le vampire sembla pris d’une légère hésitation, visiblement perturbé par la menace que représentait James. Mais il ne relâcha pas immédiatement sa prise. Le lord, refusant de montrer la moindre faiblesse, avança d’un pas supplémentaire, réduisant davantage la distance qui les séparait. Il sentait chaque fibre de son corps se tendre, prêt à réagir à la moindre provocation. En parallèle, James gardait un œil sur les autres intrus.
« — Vous êtes ici en territoire neutre, » continua-t-il avec une intensité accrue avant de pénétrer les pensées de ses congénères. « Toute agression sera traitée avec la plus grande sévérité. Laissez cet homme tranquille, ou je vous jure que vous le regretterez. »
L’intrus finit par céder, relâchant le paramédical qui recula précipitamment, le regard effrayé, mais reconnaissant envers James. Ce dernier ne détournait pas son attention des vampires, son instinct de protecteur pleinement éveillé. Il savait qu’il devait rester vigilant, car le moindre signe de faiblesse pourrait leur coûter cher.
Les autres silhouettes sombres semblaient évaluer la situation, pesant les risques et les avantages d’une confrontation avec James. Le vampire sentit leur hésitation et décida de pousser son avantage.
« — Vous n’avez rien à gagner ici, » ajouta-t-il, sa voix plus basse mais tout aussi menaçante. Et cette fois, il s’adressa à nouveau par la pensée, à l’ensemble des intrus présents. « Partez maintenant et il ne sera fait mention de votre intrusion à personne. Je suis en lien direct avec Jordie Davis. Mais si toutefois, vous insistez, je vous promets des conséquences que vous n’êtes pas prêts à affronter. »
Il espérait que ses mots suffiraient à dissuader les intrus. Son attention restait partagée entre eux et Eva, dont il percevait la détresse. Il lui fallut toute sa volonté pour ne pas se précipiter à ses côtés, sachant que sa priorité devait être de neutraliser la menace.
Eva avait observé la scène se dérouler avec une tension grandissante. Elle était reconnaissante envers James pour son intervention rapide et déterminée, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'inquiétude. Les individus aux regards fous et au teint blafard semblaient agités, imprévisibles, bien loin des comportements qu'elle aurait pu s'attendre à rencontrer dans un aéroport et dans un service médical. Pire, ils semblaient menacer le personnel !
Elle se tenait du côté opposé de la pièce, les mains serrées sur sa couverture chauffante, se demandant si elle pourrait intervenir au besoin. Son esprit analysait la situation, évaluant les options et les dangers potentiels. Elle savait que James pouvait gérer la confrontation directe, mais elle se souciait de la présence d'autres paramédicaux et des patients dans la pièce voisine, l'aérogare. Si les individus viraient fous, comme cela arrivait souvent dans les faits divers, qu'allait-il se passer ?
Lorsque James ordonna à l'un des hommes de lâcher prise sur le paramédical, Eva sentit un frisson de soulagement traverser son corps. Elle admirait la manière dont James imposait son autorité sans hésitation, sans reculer d'un pas. C'était cette assurance qui la fascinait depuis le début, mais aussi qui la troublait profondément. Alors que l'homme relâchait enfin sa prise, libérant le paramédical qui s'éloigna précipitamment, Eva se sentit envahie par un mélange d'émotions. La peur pour sa propre sécurité se mêlait à une admiration croissante pour son petit ami, mais aussi à une frustration cachée. Elle comme les paramédicaux avaient choisi ce chemin pour sauver des vies, aider, pas pour se retrouver au milieu de conflits inconnus et potentiellement dangereux.
Son regard croisa avec celui de James, et elle y lut une détermination sans faille, mais aussi une préoccupation voilée. Elle savait qu'il la protégerait autant que possible, mais elle ne voulait pas être un fardeau pour lui ni même la cause d'une éventuelle blessure, ou pire encore. Cette éventualité ne pouvait être envisagée. Pendant que James continuait de maintenir la pression sur les hommes, Eva décida de prendre les devants en se levant péniblement de son brancard, ses jambes flageolante, elle se tenait au rebord du brancard.
- Ces personnes sont ici pour sauver des vies, pas pour être témoins de vos conflits, déclara-t-elle d'une voix ferme mais mesurée. Si vous avez des problèmes, réglez-les ailleurs. Si vous n'avez pas de problème d'ordre médical, partez, avant que la situation ne dégénère davantage.
Elle sentit une vague d'incertitude et de méfiance émaner des hommes, mais elle tint bon, soutenue par la conviction que la priorité devait être la sécurité des patients et du personnel médical.
Les hommes échangèrent des regards lourds de significations entre eux, évaluant la situation et pesant leurs options. Finalement, l'un d'eux prit la décision de reculer, rompant le silence avec une voix grave et pleine de réserve.
"Nous partons pour l'instant, déclara-t-il, fixant James d'un regard pénétrant. Mais ne pensez pas que c'est la fin de cette affaire."
Sur ces mots, les hommes se retirèrent dans l'ombre, disparaissant aussi mystérieusement qu'ils étaient apparus. Eva se sentit soulagée de les voir partir, mais elle savait que ce n'était peut-être que le début d'une confrontation plus grande à venir. Elle se tourna vers James, ses yeux exprimant à la fois reconnaissance et une question muette sur ce qui allait se passer ensuite.
- Tu les connaissais, ces types ? Ils avaient l'air malades, ou drogués.
Se lever et parler autant lui avaient demandé beaucoup d'effort, et soin corps de nouveau exposé au froid, elle se sentit vacillante.
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James observa les vampires se retirer, leurs pas lourds et hésitants trahissant leur réticence. Ses muscles étaient encore tendus, chaque fibre de son corps en alerte. La menace n’était pas écartée, seulement différée, et il savait que les vampires ne transigeaient pas sur ce genre de chose. Peut-être devait-il contacter Jordie et lui faire part de cet événement afin d’obtenir des renforts. Mais la vue d’Eva le sortit de sa réflexion et l’incita à s’ancrer dans l’instant présent.
En posant son regard sur la jeune femme, il put y déceler un mélange étrange de reconnaissance pour son calme et d’inquiétude face à la présence de ces hommes étranges. La tension après leur départ restait lourde, chargée de questions sans réponses pour la chirurgienne et James ne pouvait malheureusement rien y faire sans prendre le risque de tout lui révéler.
« — Oui, je les connais, » répondit James, sa voix grave et calme. « — Ce sont des gens… problématiques. » Il s’avança vers elle, son regard se radoucissant légèrement en la voyant vaciller. Il posa une main sur son épaule et lui sourit avec douceur. « — Tu as été courageuse, » dit-il, une lueur d’admiration dans les yeux. Redevenant sérieux, il la fixa avec détermination. « — Mais tu dois te reposer. Laisse-moi gérer ça. »
Il restait en alerte permanente, tout en essayant de rassurer la belle chirurgienne pour la convaincre de se reposer. Il devait s’assurer que la menace était bien écartée, au moins pour le moment. Il fit signe à l’un des paramédicaux, encore sous le choc, de s’approcher. Ce dernier, d’abord hésitant, consentit malgré tout à combler la distance qui le séparait du Britannique.
« — Écoutez, » dit James à voix basse, mais autoritaire. « — Je veux que vous gardiez un œil sur toutes les entrées et sorties. Si vous voyez l’un de ces types revenir, prévenez-moi immédiatement. Est-ce clair ? » Le paramédical acquiesça, ses yeux encore écarquillés de peur, mais comprenant l’urgence de la situation. Le vampire jeta un dernier regard vers l’endroit où les intrus avaient disparu, son esprit analysant toutes les possibilités. Il devait contacter Jordie Davis, et vite. Elle devait être mise au courant de cette situation avant que cela ne dégénère davantage. Il n’avait plus le choix.
« — Eva, tu permets ? J’ai juste un appel à passer, ça ne prendra pas longtemps, ok ? » Il fit mine d’attendre sa réponse, bien qu’il ait déjà dégainé son téléphone pour sélectionner le numéro de Jordie. La sonnerie résonna dans le silence tendu de l’aérogare, et après quelques instants, une voix féminine et autoritaire répondit, incitant James à s’éloigner d’Eva pour qu’elle ne puisse entendre le contenu de la conversation avec la leader des vampires de Los Angeles.
« — Jordie, c’est James, » commença-t-il sans préambule. « — Nous avons un problème. Des vampires viennent de causer des troubles ici, à l’aérogare où, comme vous vous en doutez avec ce temps, se trouvent beaucoup de voyageurs. Nos camarades semblaient… différents, comme s’ils étaient sous l’influence de quelque chose, ou en manque. Je pense que ça pourrait avoir un lien avec la tempête de neige. »
Il écouta attentivement les instructions de la leader, son expression se durcissant à mesure qu’il comprenait l’ampleur de la situation. Des renforts étaient en route, mais il fallait tenir bon jusqu’à leur arrivée. Jordie semblait aussi préoccupée que lui, et cela n’augurait rien de bon. De plus, elle venait de lui annoncer que June Ravenwood, la fille de la directrice de l’Académie, venait d’être retrouvée. Sans l’intervention de Lyanna Johnston et de son fiancé, l’adolescente aurait été vidée de son sang.
« — Donc c’est bien ça ? Certains sont en manque d’hémoglobine ? » Il serra la mâchoire et acquiesça. Par chance, ce n’était pas son cas pour l’instant, mais il savait qu’il ne pourrait s’éterniser ici trop longtemps.
« — Très bien, nous serons prêts, » conclut-il avant de raccrocher. Il rangea son téléphone et se tourna de nouveau vers Eva, qui semblait suivre ses mouvements avec une attention soutenue. Son cœur se serra en la voyant ainsi fragile, mais déterminée. Il s’approcha d’elle, ses pas silencieux, mais assurés.
« — Tout va bien se passer, d’accord ? J’ai contacté une connaissance qui va pouvoir envoyer des renforts, » lui dit-il, essayant de la rassurer. « — Ils seront là bientôt. Mais en attendant, nous devons rester sur nos gardes. Je ne veux pas que tu te mettes en danger, d’accord ? »
Il prit une profonde inspiration, essayant de contenir l’adrénaline qui pulsait encore dans ses veines. Son instinct protecteur était en alerte maximale, mais il savait qu’il devait garder la tête froide pour la sécurité d’Eva et la sienne.
« — Je vais vérifier les autres pièces, m’assurer que tout le monde va bien, » dit-il. « — Reste ici et repose-toi. Si quelque chose se passe, appelle-moi immédiatement. » Il se tourna pour partir, mais s’arrêta un instant, se retournant vers Eva. « — Je te promets que je ne laisserai rien t’arriver, » dit-il, sa voix basse et intense. « — Je t’aime ! »
Avec ces mots, il se dirigea vers la porte, prêt à affronter toute nouvelle menace qui pourrait surgir. Il savait qu’il devait rester vigilant, non seulement pour sa propre sécurité, mais surtout pour celle d’Eva et de tous les autres innocents pris au piège dans cette nuit glaciale et menaçante.
Eva se laissa retomber contre le mur froid, ses pensées encore en désordre après la confrontation avec les drôles d'individus qu'elle ignorait être des vampires. Elle les prenait surtout pour des drogués. L’effort qu’elle avait fourni pour rester calme avait épuisé ses réserves d’énergie. Ses mains tremblaient légèrement, et elle sentait encore la morsure de la froideur de la tempête, malgré le réchauffement progressif que les paramédicaux tentaient de lui procurer.
Chaque détail de la scène semblait flou et déformé par la fatigue et le stress. Les indésirables avaient disparu, mais l’angoisse persistait. Les paroles de James résonnaient dans son esprit : « Ils sont des gens… problématiques. » Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Son cœur battait la chamade, se demandant pourquoi James ne lui en disait pas plus, et surtout comment et d'où il connaissait ces personnes "problématiques". S'était-il attiré des ennuis ? La situation était étrange et effrayante, et le sentiment de ne pas comprendre tout ce qui se passait ne faisait qu’ajouter à son anxiété. Elle avait cependant conscience quelque part que son état ne l'aidait guère à avoir les idées claires.
Elle tourna la tête vers les paramédicaux, essayant de lire leurs expressions. Leurs visages étaient marqués par l'incrédulité et l’inquiétude. Ils avaient suivi ses indications avec une obéissance presque craintive, comme s’ils comprenaient que quelque chose de bien plus grand qu’eux était en jeu. Eva pouvait comprendre cette peur puisqu'elle-même se sentait perdue, tiraillée entre la réalité qu’elle connaissait et une autre, plus sombre et perturbante.
Elle observa James s’éloigner, son attitude protectrice toujours présente. Sa promesse de ne rien lui laisser arriver résonnait en elle, une ancre dans ce tourbillon d’incertitude. Sa voix avait été ferme, déterminée, mais aussi empreinte d’une affection qui ne laissait aucun doute sur ses sentiments pour elle. Eva était touchée par cette déclaration, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui se cachait derrière le masque de calme qu’il portait. Que savait-il réellement ? Et surtout, pourquoi devait-il cacher la vérité ? Cela la ramena soudain aux doutes qu'elle avait eus en revenant d'Angleterre l'année passée, après être allée au château familial des Lovell sur demande de James pour lui rapporter quelques effets personnels.
La douleur dans ses membres, maintenant réchauffés, était un rappel cruel de la gravité de la situation. Eva avait besoin de repos, mais la menace persistante et l’incertitude quant à la sécurité de ceux autour d’elle empêchaient toute possibilité de tranquillité. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, les images des individus blafards et de l’affolement des voyageurs revenaient en force. Elle se redressa lentement, en restant vigilante. Sa profession de chirurgien l’avait habituée à rester en alerte même dans les moments de fatigue, mais cette situation était bien différente. Ici, elle n’était pas seulement face à des blessures physiques, mais à une réalité qui menaçait son sens de la sécurité et de la normalité. Les mots de James l’encourageaient à rester calme, mais l’inquiétude pour lui était omniprésente. Elle savait que quelque chose de plus grand se tramait, et elle se demandait si James était prêt à la mettre au courant de toute la vérité lorsqu’il reviendrait. Mais pour l’instant, tout ce qu’elle pouvait faire était de rester en sécurité, d’attendre le retour de James et d’espérer que cette nuit glaciale s'arrêterait bientôt, afin que tout un chacun puisse rentrer chez soi pour se réchauffer.
Eva se leva avec une résolution nouvelle. Elle devait rester vigilante, non seulement pour elle-même, mais aussi pour James et tous les autres autour d’elle. Dans ce lieu devenu étrangement menaçant, elle n’avait pas le choix : elle devait faire confiance à James et espérer que ses compétences et son courage seraient suffisants pour les garder en sécurité jusqu’à ce que la tempête se calme et que la vérité éclate enfin. Au dehors, la neige tombait et s'abattait inlassablement contre les parois du bâtiment tel un rideau blanc dansant au rythme du vent. C'eut pu être beau si la réalité n'était pas aussi néfaste.
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James se dirigea rapidement vers les différentes zones de l’aérogare, chaque pas résonnant dans le silence lourd qui avait suivi la fuite des vampires. Sa détermination était palpable, chaque muscle tendu comme un arc prêt à se détendre à la moindre menace. Il serrait la mâchoire, son expression sombre et résolue, traduisant une tension intérieure visible. Ses yeux balayaient les environs avec une vigilance accrue, observant les visages crispés des voyageurs et des membres du personnel, qui s’étaient regroupés en petits groupes hésitants. L’inquiétude et la confusion se lisaient clairement dans leurs regards, et James se demandait si Eva partageait ce sentiment de trouble. Comment allait-il pouvoir lui expliquer cet incident qui avait laissé une marque indélébile sur eux tous ? Plus que tout, le vampire devait s’assurer que la situation restait sous contrôle.
L’ancienne terreur des rues londoniennes de l’ère victorienne entra dans une salle d’attente où quelques personnes cherchaient une explication logique à ce qu’elles avaient vécu. Il balaya la pièce du regard, notant chaque détail avec une précision clinique. L’agitation était palpable, les murmures anxieux des voyageurs se mêlant à des cris de panique sporadiques. James savait qu’il devait agir rapidement pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
Soudain, la femme à la Bible fit son apparition, se mouvant avec une certitude déconcertante au milieu du chaos. Toujours vêtus d’une manière austère, sa Bible serrée contre elle comme une armure, ses yeux brillaient d’un éclat étrange, scrutant les environs avec une intensité dérangeante. Sa voix chevrotante résonnait comme un écho lugubre dans le hall, emplie de propos apocalyptiques.
James était profondément agacé par l’apparition de cette femme et ses sermons perturbants, ainsi que par la petite influence qu’elle commençait à avoir. Les souvenirs d’un passé sanglant, en lien avec d’autres fanatiques, refaisaient surface. C’était un passé qu’il aurait préféré oublier.
« Les ténèbres se répandent comme une peste parmi les hommes, et vous, dans votre inconscience, cherchez encore des réponses dans le chaos. La tempête n’est pas une simple perturbation de la nature ; elle est le signe d’une purgation divine, une épreuve que seuls les élus sauront traverser. Les forces du mal ont été lâchées sur ce monde, et votre désespoir est leur plus grand triomphe. Préparez-vous, car ceux qui cherchent la vérité ne trouveront que des épreuves, et seuls les plus forts seront épargnés. »
Les paroles de la femme tirèrent l’anglais de ses pensées sombres. Elle continuait à proférer ses absurdités, attirant l’attention de quelques passants. James savait qu’il devait agir rapidement pour dissiper la peur croissante engendrée par ses prédictions alarmistes. Avec une détermination renouvelée, il se dirigea vers elle, sa démarche empreinte d’une assurance qui contrastait avec la confusion ambiante.
« — Écoutez, » dit-il d’une voix ferme, attirant l’attention de la femme. « — Je comprends que cette situation est troublante, mais nous devons rester calmes et éviter d’effrayer tout le monde. » Il marqua une pause pour laisser la femme s’exprimer. Cette dernière le regardait avec une méfiance teintée de défi, son visage marqué par une sérénité presque inquiétante. James ne laissa pas son regard s’attarder sur elle plus longtemps et se tourna vers les voyageurs, essayant de calmer la panique croissante parmi eux.
« — Nous avons besoin de votre coopération, » continua-t-il en essayant de garder un ton rassurant. « — Nous devons nous organiser et suivre les instructions pour garantir la sécurité de chacun. Je vous demande de rester groupés et d’attendre les consignes des autorités. »
En surveillant la réaction des passagers, il constata que certains se calmaient, tandis que d’autres semblaient encore plus angoissés par la présence de la femme et ses prédictions alarmistes. James savait que la situation était encore loin d’être résolue, mais il devait se concentrer sur la gestion immédiate des lieux, tout en restant préoccupé par Eva.
À l’extérieur, la neige tombait avec une intensité croissante, enveloppant l’aérogare d’un manteau blanc. James jeta un coup d’œil à travers les grandes baies vitrées, observant le paysage devenu irréel sous le voile neigeux. La visibilité était réduite, et il ne pouvait s’empêcher de penser à la manière dont cette tempête compliquait encore davantage la situation.
Il retourna vers le poste de contrôle, où les paramédicaux s’affairaient à gérer les premiers secours. Portable en main, il tâchait de rester en contact avec Jordie pour obtenir des directives nécessaires. Il fit un rapide tour d’horizon, notant les zones de l’aérogare qui nécessitaient une attention particulière.
En finissant son tour, il retourna à la zone principale, où il décida de reprendre contact avec sa leader pour faire le point. Il sortit son téléphone et composa rapidement le numéro, la sonnerie perçant le silence oppressant. La réponse de Jordie fut rapide, et James s’éloigna des groupes pour éviter toute interférence.
« — C’est encore moi, » dit-il dès que la connexion fut établie. « — La situation est sous contrôle pour l’instant, mais il ne faudrait pas que la cavalerie tarde à venir. » Il raccrocha sans attendre, le visage marqué par la concentration. Il retourna vers l’endroit où Eva avait été laissée, espérant que la situation ne s’était pas aggravée en son absence. Il s’approcha d’elle, la regardant avec une tendresse mêlée d’inquiétude. « — Tout va bien se passer, » répéta-t-il en lui caressant la joue. « — Comment te sens-tu, mon amour ? »
Eva se sentait engourdie, ses membres pesants et ses pensées floues alors qu’elle était allongée sur un brancard à l'écart, entourée par des paramédicaux qui s'efforçaient de la réchauffer avant d'aller jeter un oeil aux autres passagers. La froideur de la tempête extérieure semblait s’être insinuée jusque dans ses os, et malgré les couvertures chauffantes qui l’enveloppaient, elle avait du mal à se débarrasser de cette sensation de gel qui engourdissait ses muscles. La température corporelle en chute libre la plongeait dans un état de confusion où chaque pensée semblait déformée par un brouillard de froid et de fatigue.
Les événements de la soirée lui revenaient par bribes, comme des éclats de lumière dans une obscurité envahissante. Les individus qu'elle avait vus auparavant et leur comportement étrange étaient désormais des images floues dans son esprit. Ce qui restait clair, c’était l’angoisse croissante qu’elle ressentait à l’idée de ce qui pouvait se tramer autour d’elle et ce que James pouvait réellement cacher.
Les paramédicaux s'affairaient autour d'elle, leur efficacité et leur calme en contraste avec le chaos ambiant. Ils semblaient préoccupés par son état, et bien qu’elle leur fût reconnaissante de leur aide, elle se sentait impuissante, incapable de bouger ou de contribuer à ce qu’il se passait autour d’elle. Les efforts fourni quelques instants auparavant l'avaient complètement vidée. Son esprit vagabondait entre des pensées incohérentes.
Ses souvenirs de James, le visage déterminé et protecteur, étaient empreints d’une tendresse mêlée de préoccupation. Il était clair qu'il faisait tout son possible pour garder la situation sous contrôle, mais Eva ne pouvait écarter l'idée qu'il y avait des aspects de la réalité qu'il n’avait pas partagés avec elle. Cette dissimulation, bien que peut-être justifiée, augmentait son anxiété et son sentiment d'impuissance.
Chaque fois qu’elle tentait de rassembler ses pensées, la froideur persistante la ramenait à une sensation d'immobilité, accentuant son sentiment de détachement par rapport à la réalité. Elle se concentrait sur le réchauffement progressif que les paramédicaux tentaient d’assurer, essayant de trouver un peu de réconfort dans les gestes professionnels et l’équipement de secours.
Le murmure des conversations des secouristes ainsi que des autres personnes, les bruits de l’aéroport devenus presque sourds à travers l’enveloppe de la tempête, formaient un fond sonore lointain. Les éclats des voix et les mouvements rapides des gens qui l’entouraient semblaient presque irréels, comme un rêve flou dans lequel elle se trouvait. Eva essayait de rester consciente et de ne pas céder à la torpeur qui menaçait de l’engloutir.
Ses pensées se tournaient encore et toujours vers James. La promesse qu'il lui avait faite de ne pas la laisser tomber, son comportement protecteur, et la manière dont il avait pris les choses en main étaient des éléments qui, tout en lui apportant du réconfort, soulevaient également des questions. Pourquoi se sentait-elle si éloignée de la vérité, et pourquoi cette situation semblait-elle si opaque ?
Les secouristes continuaient leurs efforts vers d'autres voyageurs dans la salle, et elle pouvait sentir la chaleur de leur équipement chauffant l’air autour d’elle. Même dans cet état d’hypothermie, elle gardait une lueur d’espoir qu'elle retrouverait sa chaleur et son équilibre, tout comme elle espérait que James serait en mesure de l'éclairer sur ce qu'il se passait réellement. Sa volonté de rester vigilante, malgré la fatigue et l'inconfort, était une bataille contre la désorientation et l'incertitude.
Le bruit de la tempête dehors, implacable et incessant, résonnait comme une métaphore de l'incertitude qui régnait sur leur situation. Tout ce qu’Eva pouvait faire à cet instant était d’attendre.
James finit par revenir et le son de sa voix se fit si doux à son oreille qu'elle aurait pu le comparer à un plaid chaud sur ses genoux, comme on pouvait en voir lors des films de Noël. Elle tenta de lui sourire, tournant la tête vers lui.
- Ça va, mais j'ai hâte qu'on puisse partir... et tous ces pauvres gens aussi. Qui est-ce que tu appelais ?
Soudain, Eva songea à Leticia, sa meilleure amie.
- Oh mon dieu, James... Leti... Peut-être qu'elle est en danger. Elle travaillait ce soir... J'ai si peur qu'il lui arrive quelque chose... Il fait si froid dehors...
Bien sûr, la chirurgienne n'avait aucune idée que le froid ne pouvait être fatale à l'ambulancière étant donné son nouvel état de créature de la nuit. Les émotions la submergèrent soudain, ses mains tremblaient, se rendant compte qu'elle n'avait pas son téléphone, et les larmes dévalaient ses joues de façon incontrôlable.
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James était encore un peu perturbé par l’échange avec l’hystérique à la Bible, mais il s’efforça de ne rien laisser paraître lorsqu’il retrouva enfin sa belle humaine. Il observa les signes évidents de fatigue et de confusion sur le visage d’Eva, et chaque mot qu’elle prononçait renforçait son inquiétude croissante.
« — Mon amour… » commença-t-il en lui offrant le regard le plus doux qu’il pouvait. Alors qu’il pensait avoir la situation en main, Eva évoqua Leticia. Sa réaction émotionnelle, frôlant l’hystérie, n’échappa pas au Britannique, qui sentit un poids supplémentaire se poser sur ses épaules. Il avait l’impression que les événements tournaient autour de lui comme une tempête sans fin. Peut-être était-ce un cauchemar duquel il peinait à sortir. Il souffla intérieurement avant de se ressaisir rapidement.
Il posa doucement sa main sur celle de la jolie brune, essayant, malgré la froideur persistante de son corps, de contrer l’angoisse qui l’envahissait. Tandis que les secouristes continuaient leurs allées et venues en arrière-plan, le vampire reporta son attention sur Eva. Il devait la rassurer tout en agissant pour obtenir des informations sur Leticia. Se redressant légèrement, il adopta une posture plus décidée.
« — Je suis désolé, Eva, » dit-il d’une voix ferme mais douce, en tentant de contenir son propre stress. « — Nous allons tout faire pour trouver Leticia et nous assurer qu’elle est en sécurité. »
James jeta un coup d’œil rapide autour de lui, ses yeux se posant sur les secouristes qui s’affairaient encore dans la salle. Il chercha une personne ayant une autorité ou une connaissance des opérations en cours. Il repéra un paramédical un peu à l’écart, en train de consulter une liste de noms et de ressources.
« — Ne bouge pas, je reviens tout de suite ! » dit-il avant de se redresser et de s’approcher de l’homme avec une démarche résolue. « — Excusez-moi, » commença-t-il, attirant l’attention du paramédical. « — J’ai besoin de savoir s’il vous est possible d’accéder à un numéro pour me mettre en contact avec les… » Le mot lui échappait, et il s’agaçait déjà de ne pas trouver les bons termes tandis que le paramédical l’observait avec curiosité.
« — Les ambulances ! » s’exclama-t-il finalement, victorieux mais rapidement rétabli dans son sérieux. « — J’aimerais savoir si la meilleure amie de ma compagne est en sécurité. Elle est ambulancière et… »
« Monsieur, je n’ai pas accès à ce genre d’informations. Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne vous promets rien. »
James hocha la tête en signe de gratitude et retourna auprès d’Eva, tentant de cacher l’anxiété qu’il ressentait face à l’incertitude persistante. Il se pencha légèrement vers elle, maintenant, son contact rassurant sur sa main. Les bruits de la tempête continuant de souffler en arrière-plan ajoutaient une atmosphère surréaliste à la situation.
« — Tu n’as pas à t’inquiéter, » murmura-t-il en regardant son visage marqué par l’angoisse. « — Je vais m’assurer que nous obtenions des nouvelles sur Leticia. En attendant, essaie de te détendre autant que possible. Je vais rester avec toi. »
Il ressentait une pression croissante dans sa poitrine, se demandant comment il pourrait être plus efficace tout en restant une source de soutien pour Eva. Il ne pouvait pas se permettre d’échouer, et chaque minute comptait. « — Peut-être devrais-je essayer de trouver un téléphone ? » lâcha-t-il presque naïvement, conscient de l’ironie de la situation. Il aperçut alors à nouveau la femme à la Bible, son apparition perturbante, ajoutant une touche supplémentaire de malaise à l’ensemble du tableau. James fit un effort pour se concentrer sur les besoins immédiats d’Eva, essayant de faire fi des distractions et de la confusion environnante.
Eva se sentait impuissante, même après les paroles réconfortantes de James. Le poids de l'anxiété continuait de l'accabler, l'empêchant de se détendre comme il le lui avait conseillé. Son esprit ne cessait de revenir à Leticia, son amie précieuse. Les pensées d'Eva, pourtant confuses et embrouillées, convergeaient inlassablement vers une peur viscérale pour la sécurité de sa meilleure amie, dont l'absence d'informations la plongeait dans une terreur grandissante. Elle la savait altruiste et capable de se mettre en danger pour aider autrui. Si la chirurgienne avait fait de l'hypothermie en intérieur, qu'en serait-il de l'ambulancière qui était directement au contact des intempéries ?
Chaque bruit autour d’elle, chaque souffle du vent dehors, semblait amplifier son angoisse. Malgré les efforts que les secouristes avaient déployés, la froideur qui la pénétrait la liait à une immobilité accablante. Elle serra la main de James, cherchant un réconfort dans le contact, mais aussi désespérée de trouver des réponses.
Le visage de Leticia ne cessait de flotter dans son esprit. L'idée qu'elle puisse être en danger à cause du froid, tout comme elle l'avait été, la rendait folle. Chaque seconde passée sans nouvelle ajoutait à son sentiment de désespoir. L’hypothermie brouillait sa capacité à penser clairement, mais un besoin primaire de savoir que son amie allait bien la gardait éveillée, luttant contre la torpeur qui menaçait de l’emporter.
Des larmes se mirent à couler sur ses joues, signe d'une détresse que même les mots rassurants de James ne pouvaient dissiper. Eva essayait de se convaincre que tout irait bien, que Leticia était en sécurité, mais la froideur persistante et l'incertitude l'empêchaient de trouver le moindre réconfort. Le combat pour rester consciente et alerte dans un environnement aussi hostile était devenu une lutte entre espoir et désespoir.
- Les téléphones portables n'avaient plus l'air de passer... Qu'est-ce qu'on doit faire, James ? demanda-t-elle d'une voix tremblante. Je peux pas rester ici sans rien faire...
Une femme tenant une Bible s'approcha alors de l'endroit où les paramédicaux avaient emmené Eva et récemment une autre personne souffrant également du froid mordant. Eva avait du mal à entendre ses paroles à cause de ses sens engourdis, mais il semblait qu'elle stressait les personnes alentours. Elle s'approcha d'Eva et de l'autre brancard sur lequel un jeune homme tentait lui aussi de se réchauffer sous des couvertures. Le visage de la femme âgée se braquait tantôt sur Eva, tantôt sur l'adolescent frigorifié et tremblant.
"La fin des temps est là ! Vous l'avez tous vu ! Inutile de nier, le Tout-Puissant va purifier la terre par le feu et la glace. Il commence par la glace, et les impurs seront éradiqués !"
Incapable de comprendre pleinement ce qui se passait, Eva se sentit envahie par une peur irrationnelle que ces prédictions puissent être vraies. L'apparition soudaine de cette femme et ses propos délirants étaient la dernière chose dont la chirurgienne avait besoin, et pourtant, elle n’arrivait pas à détourner les yeux ni à faire taire la voix glaçante qui lui serinait des avertissements d’apocalypse. Pourtant, la brunette n'était plus croyante depuis bien longtemps, mais il n'y avait rien à faire, cette femme avait réussi à initier en elle une peur enfantine irrationnelle.
"Les maudits n'auront pas droit à l'extrême onction, la purification a commencé !"
Ses tremblements s'accentuèrent, non seulement à cause du froid qui continuait de la paralyser, mais aussi à cause de cette femme dont la présence semblait soudainement dangereuse. Eva voulait s'éloigner, mais son corps ne lui obéissait plus. Chaque mot que la bigote prononçait érodait un peu plus son fragile équilibre, l’entraînant davantage dans une spirale de peur et de désespoir.
Les paramédicaux, qui étaient retourné donner des soins dans la salle d'attente de l'aéroport, n'était plus présents dans la petite salle et ne pouvaient donc pas intervenir. Le coeur d'Eva lui faisait mal à vouloir battre plus fort et plus vite à cause de la peur.
- James... partons je t'en supplie, murmura-t-elle.
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