Hope au rapport. P.V. Marcus

En ce moment, ce n’était vraiment pas de tout repos, il y’avait eu des attaques répétées et je n’avais pas arrêté de courir partout. Heureusement pour moi, nous n’avions pas eu de pertes au sein des chasseurs. Mais j’avais été dans l’obligation de prendre des tous jeunes chasseurs sur le terrain même s’ils n’étaient pas encore prêt. Heureusement, ils avaient été efficace. Marcus ne pouvait pas faire de terrain et je n’avais pas le choix de mener tout le monde. J’étais épuisée, je ne me souvenais même plus depuis quand j’avais eu la chance de dormir.  J’avais à peine eu le temps d’arriver, que Kyle vint me dire que Marcus voulait me parler.

Je n’avais même pas eu le temps de me changer que je me dirigeais vers son bureau. On ne pouvait pas dire que j’étais présentable. J’avais de la boue sous mes chaussures, j’avais de l’herbe dans les cheveux. J’étais vraiment sal. Mais je ne voulais pas faire attendre Marcus qui devait se poser tout un tas de questions sur comment tout s’était passé. J’avais vraiment hâte de pouvoir me détendre avec un bon verre de vin, un bon feu de cheminée et me blottir contre Marcus tout en regardant la télé.

Ma veste était déchirée et j’avais du sang un peu partout, mais ce n’était pas le mien. Je toquais quelques coups au bureau de Marcus, même si je savais très bien qu’il m’attendait au pied levé. Je pénétrais dans le bureau après avoir entendu sa voix. Je pénétrais à l’intérieur et j’allais m’assoir sur le fauteuil qui se trouvait en face de son bureau. Intérieurement, j’espérais qu’il allait me proposer un verre car très franchement, j’en avais bien besoin. Le café ne me servait pas à grand-chose mais un bon Bourbon oui par contre. Je retirais une herbe de mes cheveux.

« Bonsoir Marcus. Je te rassure, ce n’est pas mon sang. Tout va bien et nous n’avons aucune perte au sein de nos hommes. »

La situation devenait de plus en plus alarmante avec ces attaques répétées qui éclataient aux quatre coins de Los Angeles. Tout ça était dû à l'évasion de Carcis et aucunes des sphères surnaturelles étaient épargnées. Évidemment, l'humain était les dommages collatéraux dont les monstres se contrefichaient. Putain, je ne pouvais presque plus quitter le QG tant je m'efforçais à rediriger nos forces disponibles pour couvrir tous les fronts et lire les rapports sur nos pertes.

Mes pensées ne cessèrent de voler sur la sécurité de la femme qui était devenue très importante pour moi. Comment s'en sortait-elle sur le terrain? Parvenait-elle à soutenir ce rythme élevé avec la position de meneuse de missions qu'elle devait tenir? Je savais qu'elle se donnait corps et âme lorsqu'elle prenait une affaire au point de se négliger pour le bien des autres. Alors, lui en demandais-je trop? Je savais que son retour fut convenu pour aujourd'hui... si tout se passait sans encombre. Je demandai à Kyle de passer le message à Hope de venir me voir à son arrivé. Il me fit signe qu'il passera le message et quitta mon bureau avec les prochains ordres de mission.

Puis, je me plongeai dans les derniers détails des rapports apportés par mes hommes sur le terrain. Ils suivaient la piste d'un mangeur d'enfant qui avait été renié par la Cabale pour crime odieux s'étant libéré de la prison. Les attaques se concentraient sur une zone plus réduite... il avait trouvé une tanière. Je lançai un trio de mes chasseurs compétent sur cette nouvelle piste.

Je fus interrompu par un toquement à ma porte, sans relever le nez de mes feuilles, je lâchai un ; « Entrer! ».

Lorsque la porte s'ouvrit, je reconnus ce pas et je relevai immédiatement ma tête. Aussitôt que mes yeux assimilèrent l'information qu'ils virent, mon coeur rata un battement. Tout ce sang la maculant... était-ce le sien? Était-elle gravement blessée? Je lâchai les feuilles que je tins, la bouche béante, en me relevant de ma chaise dans un geste brusque sous la panique. Curieusement, la chasseuse s'assit simplement devant moi sur le fauteuil sans sembler éprouver la moindre douleur. Sa voix calme prononça des explications qui eurent le mérite de me détendre immédiatement. Je lâchai même un soupir de soulagement, les yeux clos, en reprenant ma place.

- Ah Dieu merci, tu n'as rien...

Mon regard revint sur elle pour comprendre la suite, la mission fut un succès et aucune perte de notre côté. J'étais ravi de ce résultat, mais mon esprit n'était pas pour autant apaisé. Oui, la vue de cet état lamentable qu'elle avait devant moi et cette peur viscérale de la perdre... je ne pouvais me faire à l'idée de la savoir en danger. Je ne pouvais rien pour le terrain, mais pour ce qui était de notre vie personnelle... je pouvais changer ça.

- Bien, c'est parfait... merci Hope.

Par instinct dû par l'habitude maintenant,  je quittai mon bureau pour me rendre à ma cache à alcool et lui coulais un verre de Bourbon et lui tendis.

- Tiens, je sens que tu en as besoin aujourd'hui encore! Parcontre, il n’a pas de glace dans mon bureau.    

Puis, je revins et m'assis sur mon bureau en croisant les bras en prenant une profonde respiration avant de plonger dans la raison de mon appel. Je ne voulais pas presser le pas dans notre relation... mais je ne pouvais accepter de la savoir loin de moi avec la situation actuelle.

- Je sais que tu es épuisé et je t'en demande beaucoup, mais je t'ai convoqué pour une raison un peu plus personnelle cette fois. Avec cette situation sans précédent, je commence à m'inquiéter pour toi et je... je préfère t'avoir prés de moi. Serais-tu d'accord à vivre avec moi... enfin pour le moment du moins? Je ne veux pas m'imposer.  

Je me dépêchais de rassurer Marcus sur mon état. Si j’avais eu le temps, je me serais changée avant de venir m’entretenir avec lui. Je n’oublierai jamais son regard lorsque je suis entrée dans son bureau. Je trouvais ça touchant, ça se voyait qu’il tenait à moi-même si je le savais. « Non, tout va bien. » Je lui faisais un petit sourire. « Je t’en prie. » La pression que Marcus avait ressentie était redescendue aussi vite qu’elle était remontée. Même si ça avait été compliqué, on avait réussi la mission. Enfin, l’une d’elle, car je me doutais qu’il allait y en avoir d’autres.

Comme si ce dernier lisait dans mes pensées, il se leva et alla me servir un verre. « Oh merci beaucoup! Ne t’en fait pas pour la glace, ce n’est pas le plus important je te dirai. » Je prenais une gorgée en prenant sur moi pour ne pas vider le verre d’une traite. Je me demandais pourquoi il m’avait convoqué et la raison arriva bien vite. Je plongeais mon regard dans le sien et je l’écoutais avec attention. Il me demandait de vivre avec lui? Je n’avais pas rêvé? Je m’avançais pour poser mon verre sur le bureau.

Notre relation avançait au rythme qu’il m’avait promis. On y allait doucement et ça me convenait très bien. Pour moi, sa proposition arrivait vraiment au bon moment. C’est vrai que ce serait vraiment plus facile car j’étais plus souvent chez lui que chez moi. Oui, c’est vrai que le rythme était intense, mais ça ne me posait vraiment pas de problème. Il fallait que je prenne le rythme. « Eh bien pour tout te dire, je pense que c’est une excellente idée. Je t’aime Marcus et emménager avec toi, c’est une excellente idée. Tu ne t’imposes pas bien au contraire. »

Je lui faisais mon plus beau sourire. Dans mon for intérieur, la petite Hope sautait dans tous les sens. Je ne pouvais pas espérer meilleure nouvelle que celle-ci. Marcus était un homme incroyable et depuis que j’étais avec lui, je n’avais jamais été aussi heureuse. Je n’avais qu’une envie, partir chez moi, récupérer toutes mes affaires et venir ici le plus vite possible. J’étais même prête à mettre mon appartement en vente le plus vite possible et investir mon argent dans l’entreprise de Marcus.

Avec les mots d'Hope, lentement cette frayeur se volatilisa pour laisser place à l'inquiétude qui m'avait poussé à la faire convoquer au départ. Je portais tant attention à sa sécurité que maintenant mon esprit ne sera pas apaisé tant et aussi longtemps que nous serions séparés. Je ne pouvais empêcher mes pensées de voler dans sa direction quand je fus confronté à la solitude à la maison. Son absence pesait de plus en plus lourd et mon imagination me faisait toujours visualiser le pire... au point où mon sommeil fut difficile lors de certaines nuits. Donc, oui, cette vision de son corps couvert de sang séché fut terrible pour moi et je ne remercierai jamais assez le ciel de me l'avoir rendue saine et sauve.

Je laissai filer un petit sourire apaisé en relâchant un profond soupir à son doux visage souriant. Je lui servis son verre bien mérité et laissai le liquide de la première gorgée lui réchauffer le gosier dans le silence. Puis, je brisai le mystère sur cet appel et lui ouvris difficilement mon coeur sur mes douloureux ressentis du moment. Elle m'écouta attentivement et je ne pouvais perdre cet air préoccupé. Je savais que notre relation était sur un rythme un peu plus lent que la normale pour cette génération. Pourtant, moi, tout comme elle, nous nous plaisions à ne pas brûler les étapes, mais là, la situation était critique et je ne parvenais pas à accepter ce risque. Je redoutais peut-être un peu ses réactions, car je tenais à respecter ses désirs.

Suivant mon explication, la charmante femme déposa son verre sur le bureau et immédiatement son visage s'illumina de la plus magnifique des manières. Cette simple vision me conquit et m'assura que je venais de prendre la bonne décision pour nous deux, car elle accepta avec joie.

- Ah... tant mieux. Et cette fois, il est hors de question que je te laisse squatter le canapé, je te le dis d'avance! lâchai-je avec un petit rire pour réellement perdre la pression avant de me reprendre pour la suite avec un air souriant. Mais... nous ne ferons pas ça maintenant, je me doute que tu as besoin de repos pour le moment et surement d'une bonne nuit sans stress.

J’haussais un sourcil. Il ne voulait pas faire ça maintenant? Mais pourquoi? « Attends une minute, je ne comprends pas… Tu as peur de passer la nuit à me sauter dessus si je viens chez toi à partir de ce soir? » Non car si c’était le cas, je comprenais tout à fait pourquoi il venait de me dire ça. « Ah mais j’espère bien! Même si le canapé était quand même confortable. » En revanche, il avait raison sur ce qu’il venait de dire, je serai prête à vendre mon âme pour une bonne nuit de sommeil sans cauchemar.

Je reprenais mon verre et je le terminais avant de le reposer. « Pour être honnête, je rêve de pouvoir me reposer sans que mon sommeil soit interrompu. Mais tu sais très bien qu’il y a peu de chance que ça arrive au vu du statut que tu m’as donné. » Car il était clair que je ne pouvais pas laisser intervenir Marcus sur le terrain en cas de souci. Je ne voulais pas qu’il se blesse comme ce fut le cas quelques mois plus tôt. Mon Dieu, ça blessure datait de si loin? Le temps passait vraiment beaucoup trop vite.

Les hommes de Marcus ne savaient pas que je sortais avec lui. Je ne voulais pas que ça se sache car ça restait ma vie privée. Il y avait juste son bras droit qui était au courant et son abruti de vampire. Les vampires sentaient se genre de choses à des kilomètres. Mais il avait intérêt à fermer sa bouche s’il ne voulait pas s’attirer des ennuis. Donc pour le moment, je voulais que la situation reste comme ça. Bon, même si on essayait de ne pas forcément le montrer, ça devait très probablement se voir comme le nez au milieu de la figure.

« Je pourrais aussi m’occuper de cuisiner pour toi. Je sais que tu avais bien aimé ce que j’avais fait lorsque j’étais venue m’occuper de toi. » Et puis je reconnaissais bien volontiers que cuisiner me calmait les nerfs quand je passais des mauvaises journées. Comme quoi, je n’avais pas toujours besoin d’utiliser les poings pour sortir toute ma frustration. La cuisine me rendait créative et elle m’aidait à penser à autre chose.

Comme le stress survenu face à la terrible vue de son corps couvert de sang se dissipa, je me sentis un peu plus léger. Ce fut si fort que ses premières réactions à mes dires me firent légèrement rire. C'était même plus franc que ce que je laissais paraitre en société. Je m'octroyais le droit d'être plus libre qu'avec un cercle de personne limité et Hope en faisait partie. Je l'aimais cette femme et ce fait devenait de plus en plus clair dans mon esprit et je ne pouvais me ressourdre à prendre le risque de vivre séparer. Nous serons plus fort ensemble en affrontant l'adversité côte à côte.

- Non, ce n’est pas pour cette raison, mais si c'est une invitation de passer une telle soirée ensemble, elle est très intéressante Hope! Je fis un sourire en écoutant sa réaction sur son sommeil et j'ajoutai. Je pensais justement que tu avais besoin de repos et sur tout si nous prévoyons un déménagement. Ce que je te propose, prends le strict minimum pour cette nuit et viens chez moi. Ainsi tu pourras profiter d'une bonne nuit de sommeil sans tracas et en ma présence comme bonus... Qu'est-ce que tu en dis?

Je savais que cette cohabitation permanente n'allait pas passer inaperçue au sein de mes hommes, mais je m'en moquais éperdument. Je n'oublierai jamais ma regretter Mérédith, mais j'avais le droit à reprendre ma vie en main pour la vivre comme je l'entends. Je voulais réellement reconstruire ma vie privée et je ne voyais qu'elle pour être à mes côtés pour le reste de ce chemin que Dieu m'avait donné. Kyle fut le premier à voir le changement s'opérer en moi et immédiatement, il en fut heureux pour nous. Alors, que mon propre fils était trop occuper à je ne savais quoi comme connerie pour le remarquer!  

Son dernier ajout me fit rire en lui laissant.

- Oh, tu as trouvé mon point faible, c'est l'une des raisons pourquoi je t'invite sous mon toit.... j'adore ça!  dis-je en éternisant un petit sourire sur mes lèvres sous l'humour. Plus sérieusement, tu veux que je t'accompagne jusqu'à chez toi pour ramasser tes effets personnels?

Dans la plupart des situations, on dit qu’il ne faut pas mélanger la vie privée et la vie professionnelle. Mais même si on ne vivait pas ensemble, j’avais l’impression que nous avions trouvé notre équilibre avec Marcus. Nous nous comportions en professionnels quand il s’agissait du travail. Personne ne savait que nous étions ensemble et c’était très bien comme ça. Ma vie privée ne regardait personne et celle de Marcus encore moins. J’avais hâte de voir de quelle manière il allait argumenter ce que je lui avais dit et je l’écoutais avec un joli petit sourire dessiné sur mes lèvres

« Mais j’ai bien l’intention de passer ce genre de soirée avec toi quand j’aurai pu récupérer mes deux cents milles heures de sommeil en retard. » Je finissais par éclater de rire mais pour tout dire, c’était un rire un peu nerveux, car je me sentais vraiment épuisée physiquement. « Tu lis dans mes pensées. Pour tout te dire, je rêve d’un bon bain chaud avec un verre de vin et une bonne nuit de sommeil. C’est parfait, je n’aurai pas le courage de faire des cartons dans les prochaines semaines qui vont arriver. Comme on dit, après l’effort, le
réconfort. »

Je savais qu’il aimait ma cuisine et pour tout dire, j’adorais cuisiner. Ça me détendait et au moins, je savais ce que je mangeais. Les plats tout prêts, ce n’était pas du tout mon truc. « Eh bien, pour être totalement honnête, oui, j’hésite même de demander à ton bras droit s’il ne peut pas venir avec nous. Je suis dans un tel état de fatigue, que je ne me sens vraiment pas de prendre le volant… Sauf si toi tu te sens de conduire. Je pense que ton bras est assez en forme pour pouvoir accomplir cette tâche. »

Je savais que Kyle était un homme de confiance et je m’entendais vraiment bien avec lui. Il surveillait Marcus quand je ne pouvais pas le faire et ils nous arrivaient même de nous entraîner ensemble parfois. J’aimais aussi son humour. Quand j’avais des interrogations, il était là pour me venir en aide. « Je savais que ma cuisine te plaisait et j’ai vraiment encore beaucoup de choses à ta faire goûter. Pour moi, c’est vraiment important de bien manger avec le travail que l’on fait. On a vraiment besoin de concentration et la faim peut être dangereuse.»

Bien que je ne doutais plus de ses sentiments qu'elle portait pour moi, j'ignorai si ma proposition de vivre ensemble fut un peu trop prématurée pour la jolie demoiselle. Je savais que pour elle la vie privée était importante, tout comme son indépendance. Nous partagions cette opinion. Il n'avait rien de tel pour décrocher de nos lourdes responsabilités qui nous encombrent que notre petit chez-soi!  " Combien de fois me suis-je réfugié dans mon cocon familial pour me détendre? " Pensai-je avec un petit sourire en coin. Subitement, des images de ma vie de famille passèrent et je lâchai un petit soupir en perdant progressivement mon sourire. " Peut-être pas suffisamment au goût de mon fils. " Parcontre, je n'avais pas envie de refaire les mêmes erreurs avec Hope en profitant pleinement du temps qu'il me reste avec elle. La femme semblait espérer la même chose.    

Je revins au moment présent en oubliant cette sombre pensée. Malgré l'épuisement que son corps trahissait, elle usa du trait de l'humour sur un premier temps avant de s'ouvrir un peu plus. Ensuite, mon petit sourire me revint avant de lui laisser.

- Effectivement et tu le mérites, donc, je peux t'arranger ça une fois chez moi! dis-je en allusion avec son moment détente avant de profiter d'une bonne nuit de sommeil.

Je n'avais pas envie de la laisser seule vu son état et je lui laissai une invitation sous une question. Sa demande me fit soupirer dans un sourire. " Elle s'inquiétait pour moi, malgré son propre état alarmant de fatigue... Elle était vraiment adorable. "  

- Oui, tu as raison, mon bras s'est assez bien rétabli donc, pour ça, je crois que je peux le faire moi-même. On n'aura pas besoin de demander à Kyle.  Alors, allons-y!

Je me redressai du bureau et m'approchai d'elle pour lui tendre la main. Je fis un petit sourire en voyant qu'elle accepta mon geste et l'aidai à se relever. Curieusement, elle revint sur le commentaire que j'avais prononcé sous le coup de l'humour, mais qui avait une touche de vérité devais-je l'admettre. Avant la cohabitation due à mon rétablissement, je n'avais pas pu manger des repas aussi délicieux que ceux préparés par Hope depuis bien longtemps.

- Et bien, j'ai hâte de découvrir tout ça! dis-je en nous faisais sortir du QG pour atteindre ma voiture.

Je lui ouvris la porte et montai à mon tour en me plaçant derrière le volant. Puis, je démarrai le moteur en prenant la route sous une conduite calme vers la demeure de ma congénère. Je fis attention au chemin afin de raccourcir le plus possible le trajet pour atteindre notre destination désirée.  

- Nous y sommes. prononcai-je en coupant le contact.

Je n’avais jamais été dans un tel état d’épuisement et Marcus le savait. Il savait aussi que je ne me m’arrêterais pas peu importe les signaux de mon corps. J’avais toujours été du genre fait ce que je dis mais pas ce que je fais. Marcus commençait à me connaître et je me doutais que s’était pour cette raison qu’il m’avait convoqué. Je ne pouvais pas lui en vouloir, bien au contraire. Je lui avouais qu’un bain avec un verre de vin serait vraiment génial et ce dernier me répondit par la positive. Bon sang, j’en rêvais d’avance. Je ne savais pas plus à quand remontait mon dernier moment de détente.

« Oh bon sang, merci beaucoup! » Mais je mettrai un réveil pour ma nuit de sommeil car j’avais vraiment peur de trop dormir et d’être complètement décalée. Cela dit, est-ce que ce serait vraiment dramatique? Il m’arrivait parfois de partir en mission et de dormir juste quelques heures sur deux ou trous jours. Marcus pouvait conduire à présent et je voulais lui laisser faire un maximum de choses sans qu’il n’ait besoin de se faire assister comme avant. Il en avait besoin car cette situation jouait sur le moral à force.

« Parfait, alors allons-y. » Ce dernier fit le tour du bureau et me tendit la main pour m’aider à me lever. C’était vraiment rare que j’accepte de l’aide dans ce genre de situation. Mais j’étais épuisée et Marcus était l’amour de ma vie. Je savais que ce moment allait rester entre nous. Je posais donc ma main dans la sienne et je me levais avec son aide. Intérieurement, je sentais que mes jambes tremblaient. Il était vraiment temps que je prenne du temps pour moi, ça devenait vraiment urgent. Je le suivais dans les couloirs pour aller à sa voiture.

« Tu m’en vois ravie. » Je souriais à tous les plats que j’allais pouvoir lui faire découvrir. Une fois devant sa voiture, ce dernier m’ouvrit la portière. « Merci Marcus. » Je prenais place et je mettais ma ceinture. Je poussais un grand soupir. Je ne devais pas m’endormir et je me rendais compte que je trajet allait-être long dans cet état. Le trajet semblait ne pas finir. Je faisais la conversation pour ne pas m’endormir. Le paysage défilait et je reconnu mon quartier. Marcus se gara et coupa le contacte. « Parfait merci, je vais essayer de faire vite. »

Je prenais mes clefs et dans un premier temps, j’allais récupérer mon courrier. Une fois fait, j’entrais chez moi et j’allais préparer mon sac avec mes effets de toilettes. Je regardais aussi ce que je pouvais prendre dans mon frigo afin que la nourriture ne tourne pas. Une fois fait, je prenais le tout et je sortais en fermant derrière moi. Je mettais le tout dans le coffre et je retourbais à côté de Marcus. « C’est bon j’ai tout, nous pouvons y aller. » Je bouclais ma ceinture et je posais ma main sur sa cuisse.

Ce vent de soulagement à l'approche de cette cohabitation me fit me sentir plus léger. Ce poids de l'inquiétude à son égard venait de s'alléger, mais n'avait pas complètement disparu pour autant. Je savais qu'elle pouvait négliger ses besoins pour s'assurer de la réussite de ses missions et malheureusement, je ne pouvais pas permettre à mes chasseurs de lever un peu le pied. Les crises ne cessaient de croître et ça nous obligea de rester sur nos gardes. Alors, je souhaitais que cette demande de cohabitation lui permette de se reposer lorsqu'elle n'était pas au front.

Je l'aidai à se relever et étrangement, une drôle d'impression se fit... comme si elle était chancelante. Cependant, cette sensation sembla vite s'évaporer. Aussi vite, qu'elle était apparue ! Je ne le soulevai pas, mais je gardai un oeil sur elle par précaution.

Pendant le trajet vers notre destination, je la vis s'efforcer de rester éveiller en mettant tout en oeuvre pour y parvenir. Elle parlait de tout et de rien pour garder son esprit éveillé. Évidemment, je tenais la conversation en lui en donnant suffisamment pour qu'elle y arrive. Je n'aimais clairement pas la voir dans cet état d'épuisement élever. " Merde, ses jambes avaient vraiment tremblé avant que nous quittions mon bureau... " Cette pensée me fit soupirer avec cette inquiétude qui refusait de s'envoler. Je me promis de m'occuper d'elle pour les quelques jours à venir afin de m'assurer de son "rétablissement", comme elle l'avait fait pour moi.

Je nous arrêtai devant la demeure de Hope et elle m'assura qu'elle ferait au plus vite. J'allais lui proposer mon aide, mais elle se dépêcha de s'élancer vers sa maison. Je débouclai ma ceinture à mon tour pour sortir de la voiture, je voulais m'assurer de faire un peu de place dans le coffre afin de prendre tout ce dont Hope avait besoin. Une fois fait, je retournai dans la voiture pour attendre son arrivée et la chasseuse revint avec quelques effets dans ses mains. " Oui, elle n’avait pas menti sur sa rapidité! " Du coin de l'oeil, je vis qu'elle avait les bras bien chargés. Par réflexe, je déplaçai le rétroviseur et je vis dans l'un des cartons le contenu, c'était de la nourriture?! Pourquoi? Malgré la surprise, j'activai le mécanisme d'ouverture du coffre arrière et elle y glissa le tout avant de revenir dans l'habitacle de la voiture. Je me retournai vers elle en lui lâchant lorsqu'elle bouclait sa ceinture à nouveau.

- Euh... je sais que tu comptes me faire découvrir des plats culinaires, mais tu sais, chez-moi, j'ai ce qu'il nous faut. À moins que tu comptes faire un repas à tous nos hommes et tu ne m'as pas prévenu de cette petite fête! dis-je sous le ton de l'humour.

Je fis un petit sourire en sentant sa main se poser sur ma cuisse et je repris la route vers chez moi. Je fis toujours la conversation pour lui donner quelque chose sur quoi s'accrocher. Nous arrivâmes à destination, ma demeure. Je me garai dans l'entrée de mon stationnement et j'éteignis le moteur.

- Je vais m'occuper de transporter tes choses à l'intérieur. Alors, fais-moi plaisir et repose-toi. Dis-je en retirant ma ceinture avant de sortir de la voiture.

Je passai à mon coffre arrière pour y prendre les effets personnels de Hope et de ma main libre, j'ouvris la porte d'entrée.

- J'imagine que te le sais déjà et que je n'ai pas besoin de le dire à haute voix, mais fais comme chez toi. Je vais aller déposer ça. Lâchai-je en présentant la nourriture.

Puis, je me rendis à la cuisine pour mettre au frais les denrées périssables.

L'ajout de ma charmante congénère me fit sourire. Dire que ce petit commentaire fut poussé sous le trait d'une plaisanterie à la base, mais elle changea cela avec une main de maître en une affirmation assez sérieuse. Je n'avais pas de mal à l'imaginer derrière un fourneau dans ses vieux jours. J'étais certain qu'elle ravirait le palais de nos hommes, comme il en fut pour moi pendant ce moment de rétablissement. Si je pouvais me le permettre, le seul point positif que je retirai de cet agaçant instant de rétablissement fut mon rapprochement avec Hope. En y repensant, j'ignorais si nous nous serions aussi bien entendus sans ça! Elle tourna ça tant à son avantage que j'avais même envie de formuler un petit compliment sous le même esprit légèrement espiègle et je me décidai de le laisser filer.

- Si c'est vraiment ce que tu souhaites... je suis sûr que tu feras quelques heureux parmi eux en prenant ce poste, car ce que j'ai pu en goûter était excellent!

La conversation tournait un peu sur tout et rien et le but fut d'empêcher la fatigue de ravir mon interlocutrice pendant tout le trajet pour rejoindre nos destinations.

Je lui laissai un petit sourire à ses remerciements et m'occupai de ma tâche; soit ranger la nourriture. Je mis les ingrédients aux endroits appropriés et je soupirai en découvrant la grande quantité de nourriture à disposition que cela nous faisait. Je refermai la porte du frigo et j'entendis l'eau commencer à couler. Je fis un petit sourire en me permettant enfin de souffler. " ... elle est maintenant en sécurité et peut se reposer en toute tranquillité. " Cette pensée me fit un baume au coeur. J'allais chercher deux serviettes molletonnées propres et entrai furtivement pour lui déposer en évidence avant de sortir.

Je dus m'occuper de deux ou trois petits trucs avant de pouvoir à mon tour me reposer. Les derniers détails me prirent bien plus longtemps que je ne l'aurais cru à finaliser. Je refermai le dossier et je me rendis à la chambre pour rejoindre la chasseuse. Hope était déjà sous les draps et dormait paisiblement. Je ne pus contenir un petit sourire avant de me changer en enfilant un pyjama et je me glissai à mon tour. Je m'endormis à mon tour pour un sommeil sans rêves.

Je m'éveillai avant la merveilleuse femme à mes côtés. Je m'extirpai du lit, m'habillai en simple jeans et t-shirt avant de m'atteler à notre petit déjeuner. Je voulais lui faire quelque chose à manger... mais, je n'ai jamais eu de grand talent culinaire. J'optai pour quelque chose de simple des oeufs avec pain grillé et bacon. Je nous fis un café chacun. Quand je terminai le repas, je mis le tout sur un petit plateau et rejoignis la chambre où elle dormait encore.

J'entrai avec la nourriture et je vins m'assoir sur le rebord du lit.

- Bon matin Hope... je t'ai préparé un petit quelque chose.

Je trouvais mignon que Marcus croit à mon sujet de plaisanterie. Honnêtement, si je devais un jour prendre ma retraite, je pense que je me contenterai d’entraîner physiquement les nouvelles recrues. Je ferai moins de terrain mais au moins, je resterai encore un peu en action. Je ne me voyais pas passer mes journées derrière les fourneaux. Mais en y repensant, pourquoi pas superviser les personnes qui cuisinent? Car il est important de bien manger et de ne surtout pas manger n’importe quoi quand on est chasseur. La nourriture de notre époque est une catastrophe. Tout le monde choisit la faciliter avec des plats tout prêts remplit de saloperie.

« Eh bien, peut-être pas à temps plein, mais ça ne me dérangerait pas de superviser par exemple. Merci beaucoup, je dois bien reconnaître que ça me détend de cuisiner. »

Le trajet m’avait vraiment semblé durer une éternité. Mais heureusement, Marcus m’avait aidé à ne pas sombrer dans le sommeil. J’avais vraiment hâte d’arriver. Mon souhait fut exaucé et bon sang, la douche me fit un bien fou. Je savais que j’allais directement sombrer dans le sommeil et je savais aussi que Marcus ne m’en voudrait pas sur ce coup-là. Ma nuit fut vraiment réparatrice. Je ne me souvenais pas à quand remontait la dernière fois où j’avais dormi aussi longtemps et aussi bien. Le lit de Marcus était incroyablement confortable. Il avait dû sentir que j’étais réveillée car il entra dans la chambre avec un plateau et il vint ensuite s’assoir sur le bord du lit. « Bonjour Marcus. Oh, c’est vraiment adorable, merci beaucoup! » Je regardais le plateau tout en écoutant ce qu’il avait préparé. « C’est absolument parfait, merci beaucoup! » J’étais affamée. Durant ma mission, j’avais sauté certains repas et je savais que ce n’étais pas bien du tout. Je pris la tasse de café et je buvais une gorgée. « Quelle heure est-il? Je ne sais même pas combien de temps j’ai dormi. »

En tout cas, j’étais vraiment reposée et j’étais prête à aller m’entraîner et à reprendre les missions que Marcus allait me donner. Même si je me doutais qu’il allait tout faire pour me ménager un peu et que, bien évidemment, je n’allais pas écouter ce qu’il me dirait. Il savait que j’avais un fort caractère tout comme lui d’ailleurs. Je réalisais que l’on s’était quand même bien trouvé. Je ne pouvais plus me passer de lui.

Aussitôt que j'entrai dans la chambre, Hope était déjà réveillé et la merveilleuse femme s'assit sur le lit. Bien que j' avais opté pour le simple et efficace, je n'étais pas moins fière de mon plat présenté et son sourire radieux me conforta dans cette idée. J'avais réussi les oeufs et le bacon était grillé à la perfection. Tout lui semblait parfait. Bon, oui, je fus soulagé de lire de l'appréciation sur son visage, j'espérais que tout serait à son goût!

Je plaçai ma tasse de café sur la table de nuit et j'attendis qu'elle prenne la sienne avant de déposer le plateau bien garni sur ses genoux pour qu'elle puisse le déguster. Pour ma part, je me montrerai patient en mangeant ensuite. Je pris une gorgée de mon café avant de lâcher une "invitation".

- Hum... dis-le-moi si ce n'est pas à ton goût, nous avons assez d'oeufs pour en refaire au besoin! soufflai-je en me léchant légèrement les lèvres.

Avec les denrées périssables que Hope avait apportées avec elle en arrivant ici, nous n’en manquerons pas pour un petit moment.

À sa question sur l'heure, mon regard se posa sur elle observant ses réactions et sa présence d'esprit. Elle semblait bien mieux que la vieille et je ne pus contenir ce petit sourire en coin heureux de se former sur mes traits. " Cette nuit dut lui être salvatrice pour qu'elle ait perdu autant le fil du temps! "

- Tu as eu une bonne nuit de sommeil, il est 10 H 30 environ. Tu peux prendre ton temps pour te reposer et manger, l'entraînement avec les jeunes recrues d'aujourd'hui n'est pas avant 13 H 30!

Une pensée me traversa et cela me poussa à passer ma main sur ma barbichette.

- Ah... je sens que Gibson et Miles ne seront pas de tout repos encore une fois! À la dernière essaie de tir sur cible mouvante, Miles a failli toucher Kyle à l'épaule, car il fut distrait par Gibson... je vais devoir garder un oeil sur eux!

Je lui faisais un petit sourire en coin et je posais doucement ma main sur sa joue. Je plongeais mon regard dans le sien. « Ne soit pas si sévère envers toi-même Marcus, je suis certaine que tout sera très bon. » Je prenais ma fourchette et je goûtais le reste. C’est bien ce que je disais, il était vraiment trop dur envers lui-même. « Ton petit déjeuner et parfait Marcus. Et je ne dis pas ça pour te faire plaisir. » Je prenais l’assiette et je mangeais tranquillement le reste tout en écoutant ce qu’il me répondait sur l’heure.

« 10h30? Mon Dieu… Je ne me souviens pas à quand remonte une nuit de sommeil aussi longue. Il faut vraiment croire que j’en avais besoin. Parfait, ça va me donner le temps de me prendre une bonne douche et de m’habiller. Est-ce que tu as une grande journée de prévue? » Je me doutais qu’on n’allait pas se voir souvent et s’était aussi une bonne chose. J’avais du mal à me concentrer quand il était dans le coin et je ne voulais pas passer pour une idiote aux yeux des nouvelles recrues. Ces jeunes étaient dans la période de qui est le plus beau et le plus fort.

Je me tapais la paume de la main sur le front en soupirant. « Ce n’est pas vrai, ils sont vraiment en pleine crise ces deux-là. Ne t’en fait pas, je suis largement capable de les gérer. » Je terminais mon petit déjeuner et je posais la vaisselle vide sur le plateau. J’embrassais Marcus au passage et je me levais. J’avais gardé ma nuisette. Il m’arrivait parfois de dormir les seins à l’air mais pas cette fois. J’allais ouvrir mon sac pour prendre mes vêtements pour l’entraînement. Je retournais ensuite vers lui.

« Je vais me prendre une douche rapide et je te rejoins. Tu peux me laisser la vaisselle, je la ferai une fois prête. » Je l’embrassais et je fonçais sous la douche.