Une pause s'impose.

Lyanna avait enfin eu son bébé. J’avais attendu ce moment tellement longtemps. J’étais vraiment heureuse pour elle et pour Karl. Elle qui de base, était condamnée à ne jamais en avoir. En ce qui me concernait, la vie de couple et la vie de famille, ce n’était pas dans mes projets. J’étais très bien toute seule et ma vie me convenait parfaitement comme ça. Ceci dit, j’aimais quand même passer du temps avec Charlie. Je me doutais aussi que ça ferait du bien pour elle et Karl, de pouvoir passer une journée ou une soirée, rien que tous les deux.

C’est donc armée de sushis végan et de deux tartelettes à la framboise, avec bien sûr, un petit paquet de friandises pour Rufus, que je me dirigeais vers White Chapel. Une fois garée, je prenais mes sacs et je rentrais dans l’établissement. Ca me faisait toujours aussi drôle de me retrouver ici. J’avais tellement de souvenirs de Karl, Lyanna, Brad et moi quand nous étions étudiants. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je traversais les couloirs et j’arrivais devant la porte du bureau de ma meilleure amie. Je me doutais que cette dernière devait avoir la petite avec elle.

Je frappais doucement à la porte. Si ça se trouve, la petite dormait et je ne voulais pas la réveiller. Mais je connaissais bien assez Lyanna pour savoir qu’une petite pause avec moi n’allait pas lui faire de mal. D’ailleurs, Brad n’était pas là, je n’avais pas vu sa voiture. Nous allions donc avoir un moment tranquille entre fille. Brad avait toujours l’habitude de se moquer de nous quand on mangeait des choses vegan. Ah, l’homme et la viande, c’est clairement une grande histoire d’amour. Depuis que j’avais repris contact avec Lyanna, j’en mangeais de moins en moins et je commençais à comprendre son point de vue.

La naissance de Charlie n'avait pas été de tout repos, mais j'avais rapidement repris le travail. Je n'étais pas le genre de femme à me relaxer facilement, j'avais bien trop de responsabilités, et je n'étais pas capable de penser à autre chose si je devais m'en couper. J'avais pris une semaine, le temps que mon corps se remette un peu, et ensuite j'avais repris le chemin de White Chapel. Brad avait veillé sur le coven en mon absence, et continuait bien sûr à le faire malgré ma présence.
Nous avions mis en place nos petites habitudes avec Charlie au bureau. Elle avait son berceau à côté de moi, et quand je devais recevoir des personnes ou faire des réunions, Bradley la prenait avec lui. C'était plutôt amusant de voir cette armoire à glace s'occuper si bien d'un si petit être.
J'avais passé la matinée à étudier des sorts de protection pour les proposer aux sorciers de mon coven pour leurs habitations. Avec l'évasion récente de Carceris, mieux valait se montrer prudents. Puis, Charlie s'était réveillée, je l'avais nourrie et elle s'était rendormie paisiblement, surveillée de près par Ruffus. Je commençais à me dire que j'avais faim aussi, et je me souvins que Brad n'étais pas au coven aujourd'hui. D'habitude, c'était lui qui s'occupait de la pause déjeuner. Je soupirai en me disant qu'il faudrait que je me débrouille un peu, quand j'entendis toquer.

C'esrt Elisabeth.

Je sais, répondis-je à mon familier, un sourire aux lèvres.

J'avais reconnu sa façon délicate de toquer à la porte. Je me levai, et constatai que Charlie avait ouvert un oeil. Je me penchai alors pour la prendre dans mes bras avant d'aller ouvrir la portre à ma meilleure amie.

- Bonjour, belle apparition, comment tu vas ?

Je me décallai pour la laisser entrer et vins déposer un baiser sur sa joue, avant de remarquer qu'elle avait des sushis avec elle.

- Oh, tu es la perfection incarnée, tu le sais ça ?

Nous allâmes nous installer à la petite table face à la cheminée. J'installai Charlie dans son porte-bébé pour qu'elle puisse nous voir. Elle était si curieuse et appréciait de voir nos proches. Je savais qu'elle aimait Elisabeth, chaque fois qu'elle la voyait, elle souriait.

- Alors, comment tu vas ? La boutique, ça tourne bien ?

Lyanna vint m ‘ouvrir la porte avec sa fille dans les bras. Ce tableau me fit sourire et s’imprima à jamais dans ma mémoire. Même si je me doutais que cette dernière devait-être épuisée, je trouvais que le rôle de maman lui allait vraiment bien. « Bonjour vous trois. » Car oui, il ne fallait pas oublier ce cher Rufus. Cette dernière vint me faire un baiser sur la joue et se poussa pour que je puisse entrer. Je ne me faisais donc pas prier. Je posais le sac de nourriture sur la table, puis, je prenais le soin de retirer ma veste et de poser mon sac à main.

« Je vais très bien merci. Et toi ? Pas trop fatiguée avec cette princesse? » J’allais ensuite mettre la main dans le sac et j’en sortais un paquet de friandises dans un premier temps pour le donner au familier de ma meilleure amie. « La perfection ? Carrément ? Eh bien, si c’est pour avoir ce genre de compliment, je vais venir plus souvent. » Dis-je en riant. Pendant qu’elle allait installer la petite, je dressais la table avec le tout. J’avais prit le menu dégustation, car le restaurant en avait sortit de nouvelles sorte.

Une fois Charlie installée, Lyanna vint me rejoindre. J’attendis que cette dernière soit assise afin de lui tendre une paire de baguettes. «  Je vais bien, je te remercie. Oui, la boutique tourne vraiment bien. Je pense que je vais en n’ouvrir une deuxième. Mais je ne sais pas, je suis en peine réflexion pour le moment. Tu sais que je suis du genre à ne pas vraiment aimer déléguer les choses et à faire le tout par moi-même. » Car comme on le dit, on est jamais mieux servi que pas soi-même au final.

En revanche, ce que je ne lui disais pas, mais à mon avis, elle devait s’en douter, c’est que je me sentais seule. Je n’avais pas d’homme dans ma vie et je devais bien reconnaître que ça commençait à me peser un peu. Lyanna avait une vie de famille, elle avait Karl, deux enfants pour moi, elle avait réussi sur tous les niveaux. « Au fait, je me posais une question, je vais bientôt faire mes soldes et je vais recevoir pas mal de stock. Est-ce que tu penses que tu pourrais me prêter Brad ou Karl juste le temps de m’aider à décharger ? »

J'étais extrêmement heureuse de voir ma meilleure amie, et je ne l'étais pas seulement parce qu'elle m'apportait un succulent repas. Sa présence était une veritable bouffée d'oxygène. Je l'adorais et ce fut le cas dès notre rencontre en première année à l'académie. Je la laissai entrer dans mon bureau tandis qu'elle me demandait si je n'étais pas trop fatiguée avec l'arrivée de la petite. Je souris en refermant la porte et déposant un baiser sur le crâne de mon bébé.

- Je préfère vivre dans le déni et te dire que je suis en pleine forme.

Ruffus se précipita vers Elisabeth, sachant pertinemment qu'elle avait des friandises pour lui. C'était devenu leur petite tradition.

- Ruffus confirme que tu es parfaite. Et où est Snow?

J'avais fini d'installer Charlie qui observait d'un œil curieux ce que nous faisions, et je saisis les baguettes tendues par mon amie.

- Merci.

Je l'écoutai répondre à ma question. Je la savais très sérieuse avec son travail, sa boutique était importante pour elle, autant que mon coven pour moi. J'étais ravie d'entendre que les affaires marchaient bien, je hochai la tête avec un sourie l'entendant dire qu'une seconde boutique était en réflexion.

- Je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Ce n'est pas facile d'accorder sa confiance. Tu feras sans doute passer des entretiens avec attention. Si tu veux je pourrais me renseigner auprès des sorciers du coven, si certains cherchent un travail en botanique.

Sa question me fit rire, comme si j'étais propriétaire de Karl ou Brad.

- Oh moi je te les offre carrément, mais il faudra quand même que je leur demande. Il paraît que les hommes ont le droit de décider ce qu'ils font de leur corps. J'ai vaguement entendu parler de ça, dis-je avec humour avant de goûter un premier sushi.

Délicieux.

- Hum, c'est un délice. Et pour tes soldes, si tu as besoin de te débarrasser de quelques plantes, je t'en prendrais bien pour la maison. Et dis-moi, tu fais bien attention, n'est-ce pas ? Cette évasion m'inquiète beaucoup.

Je donnais une caresse à Ruffus après lui avoir donné les friandises dont il raffolait. « Eh bien, merci beaucoup mon cher Ruffus. Mais ne les gobe pas cette fois. » Je levais les yeux vers Lyanna. « Elle est partie faire son tour. Elle adore aller en forêt en ce moment et je dois dire que je la comprend. C’est vraiment ravigorant comme endroit. » J’avais toujours eu un faible pour la beauté de la nature. J’allais rejoindre Lyanna.

« Je t’en prie.  Oui, j’ai vraiment de la peine à donner ma confiance. Je pense que c’est un de mes plus grands défauts. Eh bien, pourquoi pas, ça pourrait-être un début d ‘idée. » Evidemment, Lyanna n’était pas au courant de mon petit commerce au noir. En fait, personne n’était au courant à part Snow. Je ne voulais pas attirer des ennuis à qui que ce soit et ce n’était pas vraiment la chose à crier sur tous les toits. Je lui dirai peut-être un jour, mais pour le moment, je n’avais aucune raison de le faire. Je la regardais faussement choquée.

« Attends quoi ? Les hommes sont vraiment libre à notre époque de donner leur avis ? Oh ben mince alors, j’ignorai cette information. C’est fou comme le temps évolue de nos jours. » Je prenais un sushis que j’arrivais, par miracle, à mettre entièrement dans ma bouche tout en l’écoutant. « Mais oui bien sûr ! J’ai des très beaux spécimens qui iraient très bien avec ton intérieur et qui demandent vraiment très peu d’entretien. Oui ne t ‘en fait pas, je fais vraiment attention et ma boutique est protégée par un sort car le soir, je ne suis pas très tranquille. »

J'étais toujours si heureuse de voir Elisabeth, et également de constater qu'elle avait de la complicité avec Ruffus. Les gens qui aimaient les familiers m'étaient toujours très sympathiques. J'aurais aimé voit Snow, mais Elis' m'apprit qu'elle était partie en forêt. Je hochai la tête. Tant pis, je la verrais une prochaine fois. Nous parlâmes ensuite affaires.

- Je te comprends tout-à-fait pour la confiance. À vrai dire, si je n'avais pas eu Brad, j'aurais eu bien du mal à choisir un bras droit. C'est pour ça que je te proposais de voir auprès des sorciers du coven, au moins, on les connait et on le sait dignes de confiance pour ceux que tu sélectionneras.

Je voulais que mon amie puisse profiter de ses affaires florissantes sans trop s'en faire. Gérer une boutique était déjà éprouvant, alors deux, et sans aide ? Impossible.
Nous évoquâmes justement Bradley ainsi que Karl que je lui cèderais volontiers pour une journée pour l'aider à la manutention et le fait qu'ils n'aient potentiellement pas à donner leur avis nous fit bien rire entre deux sushis.

- Eh oui, le tempas passe si vite, renchéris-je. Ces sushis sont exquis, c'est toujours un bonheur, on dirait qu'ils sont meilleurs chaque fois.

Puis elle me parla des soldes à venir et je lui proposais de lui acheter quelques plantes dont elle voulait se débarasser. Je souris en hochant la tête.

- Je vois que tu te souviens bien de mes talents en botanique. Peu d'entretien, c'est parfait.

Je jetai un oeil vers Charlie qui regardait avec curiosité ce qui se passait.

- J'espère que je m'occupe mieux d'elle que de mon dernier plan de basilic.

Je faisais allusion à celui que nous avions dans notre chambre lors de nos études, et que j'avais oublié sur le rebord de la fenêtre tout une journée en plein mois de juin. Pour ma défense, nous étions en première année, j'étais absordée entre les révisions pour les examens de fin d'année et quelques escapades avec Karl... Mais je savais que ce souvenir amusait souvent Elisabeht qui, à l'époque, l'avait moins été. Nous avions besoin des feuilles de basilic pour préparer une potion, et heureusement, une autre élève nous en avait passé.
Elle me rassura aussi sur la prudence dont elle faisait montre le soir. La police du surnaturel n'avait pas encore retrouvé tous les évadés et c'était plutôt inquiétant, il fallait le reconnaître.

Lyanna était d’accord avec mon point de vue. Elle était très bien placée pour savoir à quel point il était difficile de faire confiance à des personnes extérieur. J’avais toujours était un peu frileuse sur ce sujet. Ma boutique, c’était mon bébé et j’avais du mal à la confier à une autre personne que moi. Je regrettais que Snow ne soit pas humaine, ça aurait vraiment été pratique. Mais la proposition de Lyanna était bonne. Je savais que je pouvais compter sur les sorciers du Coven. Tout en l’écoutant, j’en profitais pour manger. Mon Dieu, ces sushis étaient vraiment dingue.
« Oui, je suis entièrement d’accord avec toi et je dois bien avouer que je n’y avais pas pensé. Je suis restée un peu encrée sur mes positions en mode je gère mes affaires. Mais il faut que je sois réaliste, je n’aurai jamais la force de diriger deux boutiques et encore moins de les garder ouverte les deux en même temps. Je vais donc réfléchir à ta proposition avec sérieux. Est-ce que tu pourrais faire une demande auprès des sorciers afin de voir s’il y en a qui serait intéressé ? On pourrait déjà voir quelques profils toutes les deux si tu as le temps. »

Je ne pouvais que confirmer ce qu’elle me disait sur ces sushis. Pour moi, c’était les meilleurs de toute la ville. On dévia ensuite sur le sujet des plantes et je ne pu m’empêcher de rire. Oh oui, je connaissais vraiment les talents de Lyanna en ce qui concernait la vie des plantes. « Oh oui, je sais à quel point tu as la main verte. C’est pour ça que ces plantes seront vraiment parfaites pour toi. Et je me doute que sur ton temps libre, tu dois avoir envie de faire autre chose que de t’occuper des plantes. »

Je suivais le regard de Lyanna et je regardais Charlie avec un petit sourire sur le visage. Cette petite était tellement mignonne et sage. Puis, mon regard se porta à nouveau sur Lyanna. « Eh bien, comme elle est encore en vie et qu’elle n’a pas la peau sur les os, je dirai que oui, tu assures. Car pauvre plan de basilique quand j’y pense. » J’éclatais de rire. « On a vraiment eu de la chance que l’on nous donne des feuilles. Car sans ça, on se serait prit une gifle à notre examen. »

Je comprenais Elisabeth qui redoutait de faire confiance à quelqu'un d'autre pour sa boutique, et potentiellement une seconde, mais il fallait aussi qu'elle se préserve. Mon amie sembla s'intéresser à ma proposition d'aide et je hochai la tête avec un sourire.

- Bien sûr je vais m'en occuper et tu devrais avoir des nouvelles rapidement.

J'aurais bien aimé avoir la main verte aussi, mais force était de constater que les sorcier de feu n'étaient pas aussi bien placés que ceux d'eau ou de terre pour gérer des plantes. Cela nous amusa quelques instants, tandis que nous mangions sous l'œil curieux de Charlie, subjuguée par la chevelure de sa tatie Elis. Je repris un sushi tandis que ma charmante interlocutrice déclara que ma fille n'avait pas la peau sur les os donc je devais sûrement bien m'en occuper, ce qui me tira un petit ricanement.

- Elle ne risque pas d'être maigre, c'est une vraie gloutonne. On croirait pas, mais allaiter c'est hyper fatiguant.

Je posai ma main libre affectueusement sur la joue potelée de Charlie qui sourit en gazouillant, ce qui me tira également un sourire. Ruffus était revenu se poser à côté d'elle et aussitôt, l'attention du bébé fut captivée par le familier qui la laissa passer s amain dans sa fourrure.

- Sérieux je sais toujours pas comme j'ai fait pour laisser crever le basilic...

Surtout que j'étais une élève extrêmement studieuse... Mais aussi très amoureuse et visiblement pas des plantes.

- J'ai tellement de bons souvenirs avec toi, dis-je d'un air nostalgique à Elisabeth.

Je revoyais notre première rencontre à la rentrée à l'académie de Ravenwood. Nous étions toutes deux à la fois excitée, impatiente et aussi pleines d'appréhension.

- Quel est ton plus beau souvenir de l'époque de l'académie ?

Parfois j'étais nostalgique de cette période où nos seuls soucis étaient nos notes et la tenue que nous aurions à la prochaine soirée. La belle vie. Le temps avait filé si vite. J'espérais que Charlie serait heureuse et épanouie, que je serais capable de lui offrir la meilleure vie possible. Je n'avais pas pu être une vraie mère pour Zephyr, ayant fait montre de lâcheté et d'égoïsme lors de sa naissance, alors j'espérais me rattraper avec ma fille.

« Merci beaucoup Lyanna, j’apprécie vraiment. Mais ça ne presse pas. Je sais que tu es très occupée et que tu as tout un tas de choses à faire. » Mais même si cette dernière avait un emploi du temps de ministre, elle arrivait toujours à consacrer du temps aux personnes qu’elle aimait et ça, je savais que ça ne changerait pas. Puis, le sujet de conversation dévia sur sa petite fille qui était devenue, et à juste titre, le centre de son univers. Je m’étais toujours dit qu’elle ferait une maman extraordinaire et j’avais entièrement raison. Je souriais en regardant la petite.

« Non en effet, je ne me doute pas que ce soit fatiguant. J’ai entendu dire que ça te permets de garder la ligne et que c’est pour ça que la plupart des femmes allaitent vraiment tard leurs enfants. Est-ce que tu en as entendu parler ? Car je ne sais pas, mais je doute fortement que ce soit vrai. » Rufus était tellement mignon avec Charlie. Je me doutais qu’il la protégerait quoi qu’il pourrait se passer. Je partais à rire quand elle évoquait la mort prématurée de ce pauvre basilic. « C’est facile, tu étais amoureuse. »

Je lui faisais mon plus beau sourire et je posais ma main sur la sienne. « Oh mais moi aussi ma chérie ! » A sa question, je n’eu pas besoin de réfléchir trop longtemps. Mon plus beau souvenir, c’était celui où nos familiers étaient entrés dans nos vies. C’était une journée stressante et excitante en même temps. « Sans la moindre hésitation, la journée où nos familiers sont entés dans nos vies. Tu te souviens de Brad cette journée-là ? » Il avait tellement honte le pauvre. Alors que Johanna était devenue absolument magnifique depuis tout ce temps.

« Et toi ? » Je lui lâchais la main pour aller reprendre un sushi. C’est vrai qu’ils étaient délicieux. Sur le coup, j’avais pensé en prendre trop mais au final, pas du tout. Il y avait tellement de sorte différente que j’avais envie de tester, que j’avais décidé de prendre un plateau dégustation. Je buvais une gorgée après avoir avalé mon sushi. « Tu sais, si un jour tu veux sortir avec Karl entre adulte, je me ferai vraiment une joie de garder Charlie. Elle est tellement mignonne. Je me doute qu’elle son caractère, mais je suis certaine qu’elle est sage. »

J'avais promis à Elisabeth que je m'occuperais de passer le message auprès des sorciers du coven pour sa recherche d'employé pour sa seconde boutique, ce serait fait. Je n'avais qu'une parole. Je me contentai de lui sourire avec un petit clignement d'yeux.

Nous parlâmes de Charlie, et surtout de la fatigue qu'engendraient les diverses choses à faire liées à l'arrivée d'un bébé, dont l'allaitement.

- Non, ce n'est pas une légende, en fait ça demande de l'énergie donc ça brûle des calories. Personnellement je pense qu'allaiter est important parce que le lait de la mère contient tout ce dont le bébé a besoin, après le jour où elle n'aura plus besoin de ça, elle laissera mes seins tranquilles.

Nous nous mîmes à rire avec cette histoire de basilic flétri au soleil à cause de moi et ma tête de linotte un peu trop pleine d'un certain Karl.

- Je suis amoureuse aujourd'hui aussi... J'espère que je ne vais pas la laisser sécher au soleil.

Après avoir plaisanté, une pointe de nostalgie me prit en songeant à nos jeunes années, insouciantes. Je souris en entendant la réponse de mon amie.

- Moi aussi, l'arrivée de Ruffus est mon plus beau souvenir. J'en reviens toujours pas que Clayton porte le même prénom, à un F près.

J'eus un petit rire en repensant à la tête que le vampire avait affichée quand je lui avais donné le prénom de mon familier. Clayton détestait son prénom et voulait qu'on l'appelle par son nom de famille.

Soudain, la voix d'Élisabeth me sortit de mes souvenirs. Sa proposition était si gentille, je ne p'us que lui sourire avec tendresse.

- C'est tellement gentil, merci de proposer. Je n'hésiterai pas à te contacter. Mais tu sais, on est tellement heureux de l'avoir et... Je t'avoue que... Avec ce qui est arrivé à Zephyr, je ne suis pas tranquille quand je ne l'ai pas sous les yeux. J'ai l'air folle non ? Je sais bien que je ne pourrai pas la surveiller toute sa vie, mais c'est plus fort que moi.

J'avais beau ne pas le montrer, j'avais été profondément traumatisée d'avoir vu mon fils mourir sous mes yeux, étant incapable d ele protéger. Cela avait sans doute été l'événement le plus difficile à vivre, et je ne souhaitais cela a personne. Je savais que ma meilleure amie me comprendrait. Mais peut-être que Karl aurait besoin de ça, il faudrait que je lui en parle quand même...

« Ah, c’est intéressant. Oui, je me doute que tu ne vas pas lui donner le sein jusqu’à ses dix ans. » Dis-je en riant. « Mais j’imagine que ta poitrine doit quand même être douloureuse. » Puis, on changeait de sujet et on arrivait sur celui du basilique. Paix à son âme. J’étais vraiment heureuse de voir Lyanna aussi épanouie depuis qu’elle avait retrouvé Karl. Sa vie n’avait vraiment pas été facile et là, elle avait trouvé un équilibre avec Karl et ses enfants. Elle allait pouvoir commencer un nouveau chapitre et ça, ça n’avait pas de prix. Je posais ma main sur la sienne.

« Je suis vraiment heureuse pour toi Lyanna. Tu mérites vraiment le bonheur après tout ce que tu as traversé. » En ce qui me concernait, j’évitais de lui dire que Snow avait une nouvelle obsession, elle voulait que je rencontre un homme et que je fasse ma vie avec lui. Je n’arrivais pas à lui faire comprendre que j’étais très bien toute seule et que je ne voulais pas change mon mode de vie. Je ne m’étais jamais plainte de ma solitude, alors, je ne comprenais pas pourquoi ça lui avait prit d’un coup.

« Je suis certaine que non, tu vas en prendre soin et tu ne vas pas le laisser se faner. » On se mit ensuite à parler de nos années d’études et des souvenirs heureux que l’on gardait en mémoire. L’arrivée de Snow dans ma vie, avait été un jour absolument merveilleux. Je me souvenais aussi de la tête de Brad. Ca avait vraiment été un moment très comique ! Bon, pour lui, sur le coup, ça l’avait été un peu moins. En entendant ça, Ruffus vint se frotter contre les jambes de Lyanna tout en ronronnant. Il devait sans doute lui retourner le compliment.

« Ah mais oui ! J’avoue que je n’avais pas fait attention à la manière dont il l’écrit. Non Lyanna, au contraire, tu n’es pas folle. C’est tout à fait normal que tu aies peur. Mais il faut quand même que tu fasse attention. Car si tu l’étouffes trop, ça va se retourner contre toi à un moment ou à un autre. Et tu sais que si je la garde, il ne lui arrivera rien. Il faut que tu essaies de décrocher un peu et que tu prennes du temps pour ton couple. Ca pourrait vous faire du bien à tous les deux. »

Nous avions toujours aimé plaisanter avec Elisabeth. Elle me fit rire avec sa réflexion sur le fait que je n'allais pas allaiter Charlie jusqu'à ses dix ans.

- Tu dis ça, mais je sais que certaines mères le font. Je te le dis, dès qu'elle a des dents, elle passera au biberon.

Je lançai un regard tendre vers ma fille avant de reprendre une bouchée. Mine de rien, j'avais faim. Et il semblait que Charlie aussi puisqu'elle décida de se manifester. J'esquissai une petite moue.

- Avoue que tu le fais exprès, coquine.

Elle me tendit les bras et je m'approchai pour la détacher de son cosy et la prendre contre moi avec une petite layette.

- Ça ne te dérange pas si je la nourris ?

Je savais qu'Elisabeth n'en serait pas offusquée mais je demandais par politesse tout de même. Je couvris donc Charlie du fin tissu avant d'ouvrir mon chemisier pour pouvoir lui donner le sein, dissimulée sous l'étoffe. Elis' ne manquait pas de gentils propos et je lui souris.

- Tu es adorable et tu as toujours été d'une grande aide. J'aimerais pouvoir t'aider moi aussi si tu en as besoin. J'espère que tu n'hésiteras pas à me le dire si c'est le cas.

Évoquer l'arrivée de nos familiers dans nos rmvoe fit remonter tant de vieux et bons souvenirs, j'en étais nostalgique. Ruffus ne manqua pas de venir contre moi.

- Je me demande à quoi ressemblera son familier. Et... Quelle magie aussi.

La question du type de magie qu'aurait Charlie le taraudait. En effet, j'avais du mal avec la magie rouge et ce même si l'amour de ma vie et sa famille étaient des mages rouges. J'essayais de ne pas y penser mais cela m'inquiétait.

Mon amie me proposa ensuite de garder Charlie pour que j'aie du temps avec Karl. Je lui souris, dans le même temps, la petite sembla rassasiée. Je rajustai mon chemisier avant de redresser ma fille contre moi pour caresser son dos. Puis je la réinstallai sans oublier la petite ceinture de sécurité. Elle bailla, ce qui me faisait fondre à chaque fois.

- Je garde ta proposition en tête mais tu sais, Karl est très occupé avec son travail au SLAPD. Ce n'est pas une excuse hein, je dis juste ce qui est. Mais promis je lui en parle et je te tiens au courant. Merci à toi. Et de ton côté, quoi de neuf ? Des nouvelles de tes parents ? Les miens font toujours le tour du monde. Ils devraient venir bientôt rencontrer leur petite fille.



« Eh bien dans ce cas, j’espère que ta petite Charlie ne va pas avoir des dents plus tôt que la normal. Car ça aussi, c’est quelque chose qui pourrait arriver. » Je la regardais en souriant. Moi aussi j’avais entendu parler de certaines choses même si je n’avais pas du tout le projet d’être mère. « Bien sûr que non voyons. Vas-y. »



Je prenais ensuite une gorgée de ma tasse de thé, et je regardais Lyanna interagir avec sa fille. Il n’y avait pas à dire, cette dernière était vraiment une excellente maman. Je tournais le regard vers la fenêtre. J’avais senti quelque chose. Snow venait de se poser sur le bord de la fenêtre et donnait des petits coups de bec contre la fenêtre afin de manifester doublement sa présence. «Eh bien, bonjour Snow. » Tout en écoutant ma meilleure amie, je me levais pour aller ouvrir à ma chouette qui entra et alla directement se poser sur son perchoir. J’allais ensuite me rassoir et je lui faisais mon plus joli sourire. « Tu sais très bien que si j’ai besoin, je ne me gênerai pas pour t’en demander. Mais tu sais aussi que je suis solitaire et que je fais tout pour me débrouiller par moi-même. »



Snow regardait Charlie en penchant sa tête sur le côté. Je savais qu’elle l’aimait vraiment beaucoup et qu’elle veillerait toujours sur elle. Je regardais la petite à mon tour en souriant et je posais ensuite mon regard sur Lyanna. « Je t’avoue que ce sont des excellentes questions. Oui bien sûr, je me doute tout à fait que Karl soit très occupé, mais je suis certaine que vous allez réussir à trouver un moyen de passer un peu de temps juste tous les deux. Rien de spécial, mes parents sont chez eux et ils ne bougent pas trop. »



En ce qui me concernait, je les avais toujours trouvés un peu trop casanier. « Comme ça va bientôt être leur anniversaire de mariage, je pensais leur offrir un voyage. Ça ne leur ferait pas de mal de voir un peu autre chose que leur maison. Je pense qu’une croisière serait une idée plutôt sympa. Qu’est-ce que tu en penses ? » Je savais qu’ils allaient apprécier l`idée et en plus, ça leur ferait de très beaux souvenirs. Ils avaient toujours été là pour moi, ils m’avaient toujours soutenu, je trouvais donc normal de leur faire cadeau.

La question de l'arrivée des dents de Charlie était quelque part amusante. Après tout, j'avais fréquenté intimement des vampires pendant des années, alors ce n'était certainement pas les petites quenottes de ma fille qui m'effrayaient. J'avais de la chance, elle était plutôt de bonne composition, ne pleurait pas trop. Juste pour se manifester quand elle avait faim ou besoin d'être changée. Sinon, c'était plutôt des sourires et des regards curieux.

Une fois rassasiée, je l'avais remise dans son espace tandis qu'Elisabeth avait ouvert la fenêtre. J'étais ravie de voir Snow entrer

Et y sourire se dessina sur mes lèvres.

- Bonjour beauté blanche.

Les familiers avaient toujours une place chez moi, que ce soit à la maison ou au coven, et Snow avait son propre perchoir dans mon bureau. Posée, je la vis échanger un regard avec Charlie qui, curieuse, l'observait.

- Tu la connais, ma chérie.

Puis, notre conversation avec Elis' reprit. Je hochais la tête à ses dires tout en dégustant un sushi vegan. Évidemment, je la savais très indépendants, mais lui rappeler de temps en temps qu'elle n'était pas seule ne faisait pas de mal. Puis, elle proposait de garder Charlie pour que j'aie du temps avec Karl. Il était vrai que nous étions déjà très occupés de base mais avec l'arrivée d'un bébé, c'était encore pire.

- Tu sais, il est gaga de sa fille, peut-être même encore plus que moi. Mais promis, je te tiens au courant.

Nois échangions sur nos parents. Les miens toujours a Salem ou en train de voyager, ils revenaient très peu à Los Angeles, cela faisait des années que je ne les avais pas vus en ville, cependant avec l'arrivée de Charlie et le mariage en préparation, ils avaient de bonnes excuses pour revenir, et ils avaient prévu de le faire bientôt.

- Une croisière, c'est une super idée. Est-ce que tu connais cette compagnie gérée par des sorciers ? Tes parents seraient entourés de semblables, ça évite les petits accidents. Les miens ont fait plusieurs voyages avec eux, si tu veux le contact je leur demande.

Mes parents, contrairement à ceux de ma meilleure amie, avaient la bougeotte. Peut-être était-ce le fait d'avoir toujours eu des affaires sérieuses à gérer ? Ils étaient venus s'installer à Los Angeles peu avant ma naissance, et quand j'étais entrée à l'académie, ils étaient répartis à Salem je à l'autre bout du pays, et revenaient le voir pour Noël, mon anniversaire et la fin d'année pour m'emmener passer l'été avec eux. J'avais eu une adolescence plutôt libre, de ce fait.

Snow claqua du bec en direction de Lyanna. C’était sa manière de lui dire bonjour. Cette dernière s’amusa à tourner sa tête pratiquement à l’envers ce qui fit rire Charlie. Je savais qu’il était important pour un couple de se retrouver un peu après la naissance d’un enfant. Bon, je n’en avais pas, mais j’avais entendu dire des choses et j’avais vu passer des articles. Oui, je sais, il ne faut pas croire tout ce qu’on lit non plus. Mais je voulais aider mes deux meilleurs amis à ma manière. Je ne voulais pas leur forcer la main, je voulais juste leur faire comprendre que j’étais là pour eux s’ils en avaient besoin.

« Ça je n’en doute pas une seconde. Vous êtes de très bons parents. » Je prenais un sushi à mon tour et je prenais le temps de bien le savourer. Bon sang, ils étaient vraiment incroyables. On repartait ensuite sur le sujet de conversation de mes parents et mon idée de leur offrir une croisière. Lyanna me suggéra une excellente idée. Je devais bien avouer que je n’avais pas pensé à ça. « Oui, j’en ai déjà entendu parler et je n’ai eu que des bons échos. C’est vrai que c’est vraiment plus prudent. Ils pourront être eux-mêmes et ils ne seraient pas dans l’obligation de ne pas aborder certains sujets de conversations. Je vais donc suivre ta suggestion et voir ce qu’ils proposent comme destinations. Mes parents ne sont pas difficiles. Ils adorent voyager et découvrir des nouveaux endroits. Est-ce que tu penses que l’on arriverait à tous les rassembler en même temps? On pourrait faire une petite fête pour la naissance de Charlie? Je suis certaine que c’est quelque chose qui serait susceptible de leur faire plaisir. » Je prenais une gorgée de mon verre d’eau.

Bon, même si je savais très bien que ma mère allait me poser tout un tas de questions du genre, est-ce que j’avais un homme dans ma vie? Si oui, est-ce que j’allais fonder une famille? Franchement, mes parents feraient des supers grands-parents, mais la vie de maman, ce n’est pas quelque chose qui m’attire. Moi je préfère être la tata gâteau. Je serai toujours là pour la petite Charlie et pour son grand-frère que l’on avait cru parti à tout jamais. Mais heureusement, ce dernier était bel et bien vivant pour le plus grand soulagement de tout le monde.

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