Ce n'est qu'hallucination! (PV: Eva)

J'étais impressionnée par ce que j'apprenais de ce Marcus. En plus d'être un véritable héros malgré son âge, il était aussi horloger, un métier qui se perdait, hélas, mais devait être passionnant pour qui s'intéressait un tant soit peu au domaine. J'étais subjuguée de l'imaginer, enfant, aidant son père avec le bois. Je n'avais jamais trop fait d'activité manuelle telle que cela et je en pouvais que m'imaginer le déroulé, mais j'étais certaine d'une chose, partager quelque chose avec son papa était toujours merveilleux.

Une fois arrivés chez moi, je l'avans invité à s'installer pendant que je préparais le café après m'être lavé les mains.

- Merci, répondis-je à son compliment, il ne paie pas de mine mais c'est près de l'hôpital, c'est pratique pour moi.

Et on se faisait rapidement livrer à manger, vu que je n'avais pas le temps de cuisiner. J'étais d'ailleurs extrêmement nulle dans ce domaine, je faisais toujours tout brûler ou pas assez cuire. Une vraie Susan Mayer de Desperate Housewives.
Je rapportai un mug de café noir à Marcus, un autre pour moi dans l'autre main, avant de m'installer sur le canapé nonchalamment.

- OK, répondis-je alors qu'il disait qu'il ne resterait pas longtemps. C'est déjà très gentil de m'avoir raccompagnée, merci beaucoup.

Je bus une première gorgée de café dont la chaleur dans mon gosier fut salvatrice. Puis je reposai la tasse sur la petite table basse devant moi. Je sentais mes yeux me piquer, signe que je ne tarderais pas à m'endormir. Sans doute que la pression était redescendue, à présent que je me sentais en sécurité chez moi. J'essayais de lutter pour ne pas faire faux bon à mon sauveur, mais force était de constater que Morphée était plus fort. Mens yeux se fermèrent lentement tandis que ma tête s'appuyait sur le dossier du canapé.

Installé confortablement sur la chaise en regardant un peu ce qui composait le lieu de vie de la jeune médecin en dégustant le café noir offert par la locataire. Bien qu'il semblait bien aménagé, un fait me prit, la solitude qui s'en dégageait. Il ne semblait même pas avoir la présence d'un animal de compagnie! Je me doutais que sa vie se résumait à travailler et dormir avec le travail prenant qu'elle faisait. Une pensée me traversa l'esprit; ça ne devait pas être simple comme vie et très solitaire pardessus le marché. Je ne pouvais que comprendre un peu mieux son besoin de s'extérioriser par les soirées en boîte en lâchant son fou. C'était assez triste au finale!

Je laissai filer un petit sourire à ses remerciements avec son explication de la raison de son choix de vivre ici. Avec ça prononcé, je ne m'étais pas trompé, la jeune femme vouait réellement son énergie et une grosse partie de son temps à son travail. Je la vis commander et revenir vers moi après l'échange téléphonique. Prenait-elle le temps de souffler parfois? Il était peut-être préférable de m'éclipser bientôt. En tranchant sur le sujet, je lui fis savoir que je ne m'attarderai pas longtemps. Puis, je voulais faire une dernière ronde dans l'espoir de retrouver l'autre connard de dents longues... je ne pouvais pas laisser courir un tel fauteur de trouble dans les rues!

Mon interlocutrice malchanceuse me remercia à nouveau de l'avoir conduit chez elle pour m'assurer de sa sécurité.

- Ce n'est rien c'est normal, si tu veux mon avis mademoiselle.

Je pris une gorgée du liquide fumant et j'en appréciais bien la chaleur et l'énergie se diffusant dans mes veines. J'avais besoin de cette dose pour continuer ma soirée qui m'attendait... elle était loin d'être finie! Un moment s'écoula avant que je ne laisse filer cette irrépressible vague d'envie de materner cette jeune humaine.

- J'imagine que l'inconnu que je représente n'est pas le mieux placé pour te dire ces mots, mais, si tu veux le conseil d'un vieil homme; le travail n'est pas tout dans la vie! On doit toujours penser à soi pour éviter de dépasser ses limites et vivre plus sainement.


Je la vis progressivement la voir perdre la bataille contre l'appel de Morphé. Elle était tout près de sombrer dans le sommeil en s'accoudant ainsi contre son canapé. Je me doute que la demoiselle allait bénéficier d'un bon sommeil avec l'adrénaline qui redescendait. Puis, une sonnerie venant de la porte d'entrée retentit. Le livreur devait être arrivé. Avant même qu'elle ne s'éveille ou ne réagisse au son, je m'occupai de lui ouvrir la prote et payai la nourriture en laissant un bon pourboire. Je refermai derrière et posai le sac sur la table. La femme sembla enfin réagir à l'arrivée de son repas.

- Ta commande vient d'arriver et c'est déjà payé. Je crois que je vais te laisser manger tranquillement maintenant, mais si jamais tu as besoin d'aide pour quelque chose, hésite pas. Je ferais de mon mieux pour t'aider avant que je me retire.