The first person who ever gave me a hug

Revoir mon cousin était toujours une chose si plaisante. Je le considérais un peu comme le frère que je n’avais jamais eu. Nous n’avions pas eu le loisir de nous fréquenter étant enfant, et pour cause, ma famille prônait la magie blanche tandis que la sienne sombrait dans le chaos de la noirceur des ténèbres. Je connaissais le nom des Putnam grâce à mes parents, ils étaient une branche éloignée de notre famille du côté de ma mère. Néanmoins, quand je connus Caleb à l’académie, je ressentis quelque chose de particulier, non pas du rejet vis-à-vis de ce que ses parents étaient, mais plutôt de la pitié pour ce qu’ils lui infligeaient. Je compris tout de suite qu’il était une bonne personne qui n’avait juste pas atterri dans la bonne famille, et j’eus immédiatement envie de l’aider.

Et finalement, plusieurs années plus tard, ce fut ce qui arriva. Un appel à l’aide, un vol de ma part traversant l’Atlantique dans le jet d’une amie, et me voilà à ramener mon cousin à Los Angeles et le couvrir. Je lui avais promis que je serais toujours là pour l’aider, je tenais tout simplement ma promesse. Depuis, nous avions pour tradition de nous voir dès que possible, prendre un petit café ou autre dans ce Starbucks situé stratégiquement, pas trop loin de chez lui ni de chez moi.

Ce matin-là, par chance, mes nausées semblaient m’avoir abandonnée. Une excellente nouvelle, j’aurais un bien meilleur teint. Je ne voulais pas inquiéter mon cousin, et à présent le cap des trois mois passé, j’allais pouvoir lui annoncer qu’il serait tonton d’ici quelques mois. J’hésitais encore à avancer le mariage  rapidement pour éviter de ressembler à une grosse citrouille sur les photos, ou attendre plusieurs mois après la naissance de notre petite Charlie.
En retard, comme toujours… Ruffus me traitait de tous les noms d’oiseaux, ce qui me fit sourire.

- T’es juste pressé de retrouver ton copain Samhain. Tu sais bien qu’il y a une chance sur deux pour que tu te fasses mettre dehors du café…

Finalement dans mon cabriolet, je pus rouler jusqu’au café et me garer non loin. Lunettes de soleil sur le nez, je sortis, verrouillai ma voiture hors de prix avant d’entrer dans le Starbucks. Ruffus se faufila discrètement pour se rendre jusqu’à mon cousin, tandis que je commandai mon chaï tea latte soja. Puis, ma commande en main, je rejoignis Caleb.

- Salut cousin, dis-je en déposant un baiser sur sa tempe avant de m’asseoir en face de lui.

Il n’aurait pas eu le temps de voir mon petit ventre qui commençait légèrement à s’arrondir.

- Quoi de neuf?

Ruffus m’avait précédée pour aller saluer mon cousin pendant que je passais ma commande. D’habitude, Bradley s’occupait de mes commandes, sauf quand je venais voir mon cher Caleb. Une fois que j’eus rejoint mon cousin, mon familier repartit discrètement, me disant mentalement qu’il allait rejoindre Samhain dehors. Je souris en secouant la tête avant d’aller embrasser le sorcier rouge sur la tempe et m’asseoir en face de lui. J’étais spécialement de bonne humeur car très heureuse de le revoir pour lui annoncer la nouvelle.

- Je vais très bien, et toi ? répondis-je en posant mon gobelet en carton sur la table.

J’avais l’impression que Caleb n’était pas comme d’habitude, mais je n’étais pas plus inquiète que ça car je lui avais fait promettre de me dire immédiatement s’il avait des ennuis. Je ne l’avais pas ramené à Los Angeles pour le laisser ensuite livrer à lui-même, loin de là. J’écoutais le jeune homme me parler de son quotidien, sourire aux lèvres. Ses affaires fonctionnaient et il voyait du monde, voilà qui me faisait plaisir à entendre. Sans compter que ses parents ne donnaient pas signe de vie, ce qui était une bonne nouvelle pour tout le monde.

- Que de bonnes choses, je suis ravie pour toi. Oh merci du compliment. Bien sûr que tu peux te permettre, j’accepte toujours les gentilles critiques, dis-je avec un petit rire.

Je ne savais pas trop comment le lui dire, et heureusement que Ruffus n’était plus dans la pièce pour se moquer de moi.

- De mon côté, pas mal de petites choses ont changé, mais c’est très positif, tu verras. En fait, pour ne rien te cacher, tu vas avoir une mission très importante d’ici quelques temps. Pas vraiment une mission en fait… plutôt… comment dire… Disons que tu vas avoir un nouveau statut, voilà, c’est ça. Tu vas être tonton. Parce que Karl et moi, nous allons avoir un bébé.

Bon, j’étais vraiment nulle pour annoncer une grossesse… même Brad aurait fait mieux, à n’en pas douter, avec son humour de merde qui me faisait tant rire. Je scrutais la réaction de mon cousin, espérant qu’il interpréterait ça comme une bonne nouvelle. Je n’avais aucune idée de s’il aimait les enfants ou non, s’il en voulait lui-même ou non. Avec les parents qu’il avait eu, sa notion de la famille était sûrement biaisée, le pauvre.

J’étais heureuse de partager mon petit bonheur avec mon cousin. J’étais devenue proche de Caleb comme je l’étais de mon meilleur ami et bras droit Bradley, comme d’un frère. Il était de ma famille et j’avais envie de le protéger comme je le faisais avec les sorciers de mon coven. Même si lui était de magie rouge. Jamais je n’aurais cru avoir autant d’affinité avec des personnes qui pratiquaient cette magie qui me débectait, mais j’étais fiancée à l’ancien régent de Red House, et adorait mon cousin. Comme quoi… Je devais juste faire abstraction de cette magie.
Alors que Caleb me complimentait, ce qui me faisait toujours plaisir, je sirotais mon chaï tea latte soja avant de finalement lui avouer ce que je brûlais de lui dire depuis la seconde où j’étais entrée dans ce Starbucks Coffee. Il me prit les mains, et sa réaction me fit chaud au coeur. Je ne pus retenir un rire face à ses dires.

- Vu que ça fait trois fois que tu le dis, ça doit être vraiment génial, dis-je en penchant la tête de côté avec un regard tendre envers mon cousin.

De ma main libre, je lui caressai la joue, voyant ses larmes qui menaçaient de couler de ses beaux yeux.

- Tu es adorable, je te remercie d’être aussi enthousiaste, ça fait chaud au coeur. Donc… eh bien ne t’étonne pas de me voir devenir sphérique à mesure que les semaines passent, ironisai-je. Ce qui nous fait encore décaler la date du mariage. Je veux être jolie, on est sensé ne se marier qu’une fois, pas vrai?

Soudain, toutes sortes d’idées me passèrent en tête.

- Oh, ce serait trop mignon que ce soit Charlie qui tienne les alliances. Oui, on va l’appeler Charlie. Fille ou garçon, on a choisi ce prénom. Tu aimes ?

J’espérais que oui, mais je ne changerais pas d’avis même si mon cousin adoré désapprouvait. Je ne savais pas pourquoi, mais ce prénom m’était apparu comme une évidence, et Karl avait aimé, alors, nous nous étions décidés pour celui-ci.

- Et toi, tu pourrais tenir Charlie qui tiendra les alliances, qu’en dis-tu ?

J’étais heureuse, ça, c’était indéniable, mais je l’étais encore plus de partager ma joie avec mon cousin adoré, qui semblait tout aussi joyeux que moi. Il était comme le petit frère que je n’avais jamais eu et j’étais enchantée qu’il partage ma vie à présent, malgré que nous ayions été séparés longtemps.
J’étais ravie qu’il approuve le prénom, et son sourire et son rires étaient communicatifs. La joie était bien présente en ce jour, dans ce café qui nous était désormais familier.

- En effet, tu me flattes, répondis-je avec un sourire taquin. Malgré que le bonheur rende soi-disant les gens beaux, je préfère mettre toutes les chances de mon côté et ne pas ressembler à un dirigeable. De plus, le stress qu’un mariage peut engendrer ne serait pas bon pour Charlie, alors je préfère attendre qu’il ou elle soit avec nous. Ce sera plus sympa je pense.

Caleb semblait aimer le prénom que Karl et moi avions choisi et cela me fit plaisir. Je n’aurais pas changé d’avis même s’il n’avait pas aimé, après tout, tous les goûts étaient dans la nature, mais au moins, le prénom faisait l’unanimité dans la famille.

- Vous serez adorables tous les deux, ça va être merveilleux.

J’avais tant besoin de choses positives dans ma vie, et la venue de ce bébé et le le mariage avec Karl étaient les plus belles qui puissent arriver à la famille. L’exclamation de mon cousin sur le fait qu’il allait être tonton me fit sourire. J’adorais Caleb. Mais soudain, j’eus l’impression que son expression changeait. Mon sourire s’estompa tandis que je le regardais avec attention.

- Quelque chose ne va pas? Je te connais assez pour savoir c’est c’est le cas, alors n’essaie pas de nier, cousin.

Je posai une main par-dessus la sienne. Je sentis de la magie, mais pas comme d’habitude. Que se passait-il? Mon cousin savait qu’il pouvait tout me dire, et machinalement, je m’inquiétai qu’il se soit mis dans une mauvaise posture… Je ne connaissais que deux personnes aussi capables l’une que l’autre de se foutre dans la merde de manière si naturelle, hormis moi, et c’était mon cousin et mon meilleur ami Clayton.

Je commencais7a connaître Caleb, depuis toutes ces années, et il m'était évident que quelque chose n'allait pas, je sentais de la magie et je voyais qu'il avait un comportement différent soudainement. Il avait l'air de souffrir et mon empathie naturelle doublée de mon amour pour mon cousin me serra le cœur à le voir ainsi. Il ne tarda pas à m'avouer ce qui se passait. Une douleur cuisante au niveau de la marque odieuse que son enfoiré de père lui avait infligé.

- Oh... commençai-je d'un air compatissant avant d e placer mes mains près de l'emplacement de la marque.

Je commençai à prononcer les mots d'une incantation pour apaiser la douleur mais je ne pouvais contrer directement le sort, ne le connaissant pas. En plus c'était de la magie noire. Ce qui m'inquiétait d'autant plus, c'était qu'en effet, la famille de mon cousin semblait manigancer quelque chose. Mais quoi ? Les mages noirs nous avaient déjà pourri la vie, je ne voulais pas que cela recommence.
Je laissai mon cousin parler, me concentrant sur ce que je faisais pour essayer au mieux de calmer la douleur horrible que devait ressentir Caleb.

Finalement et heureusement, tout sembla s'arrêter. Ce n'était pas grâce à moi mais au moins il ne souffrait plus. Je voyais ses larmes de douleur sur ses joues et cela brisa mon cœur. Je le pris dans mes bras, caressant avec douceur son dos en faisant des petits cercles.

- ça va aller, Cal. Respire à fond.

Je déposai un baiser sur sa tempe avant de me détacher doucement et de le regarder dans les yeux. Ce qu'il declara acheva de m'attendrir et me serrer le cœur.

- Tu vas m'écouter, commençai-je avec mon air de régente de coven. Tu es mon cousin, et tu es quelqu'un de bien, Caleb. Je te fais confiance et je t'aime. Je sais que tu ne feras jamais de mal à mon enfant. Et je sais que tu feras toujours de ton mieux. Je le sais, j'en ai l'intime conviction. Alors cesse de douter de toi. Tu es capable, autant que n'importe qui, de résister à l'appel de la magie noire et celle des êtres abjectes de ta famille.

J'espérais que mes mots lui redonneraient confiance, xe'le qui lui manquait en lui-même alors que moi, je n'avais aucun doute.

- Crois-tu que je sois le genre de personne à faire des propositions de manière irréfléchie, surtout concernant mon bébé ? ajoutai-je comme dernier argument.

Il me connaissait, j'étais arrivée à l'un des postes les plus élevés pour un sorcier, j'étais donc une femme et une sorcière intelligente et stratégique. Je savais prendre de bonnes décisions pour les autres. Pour moi, a titre personnel, c'était plus discutable néanmoins, mais là n'était pas la question à ce moment-là.

Mon cousin avait eu la malchance de naître dans la famille des Putnam, cette branche de ma famille qui avait pour ainsi dire mal tourné puisqu’ils s’étaient rangés du côté obscur de la magie. La magie noire était un véritable fléau, c’était ainsi que mes parents me l’avaient expliqué, petite. J’avais toujours été consciente des forces qui coéxistaient, je descendais d’une très ancienne famille de sorciers, principalement les mages blancs si l’ont oubliait la branche des Putnam. J’avais été quelque peu inquiète, de ce fait, en entendant ce nom à l’académie, mais ayant toujours eu pour habitude, et y ayant été encouragée très jeune, de me faire mon propre avis, j’avais rencontré Caleb, lui annonçant que j’étais sa cousine. J’avais alors découvert un jeune homme aux antipodes de l’idée préconçue que mes parents s’étaient faite des descendants des Putnam, un adolescent doux, discret, parfois même craintif. En fait, il était simplement différent de ses parents, bien plus proche des Johnston que des Putnam. Un peu comme mon petit frère, celui que je n’ai jamais eu. En apprenant par bribes le mode de vie infligé par son tortionnaire de père, je m’étais fait la promesse de toujours le protéger et l’aider, du mieux que je le pourrais. Sans doute était-ce le début de ma vocation de régente.
La crise douloureuse était passée, je tenais toujours Caleb dans mes bras, après avoir tenté une formule pour le soulager un peu de la douleur infligée par la brûlure dans sa cicatrice. L pauvre était dans tous ses états, et cela se comprenait. Je voulais absolument le rassurer.

- Oui, ils fomentent un truc, ou peut-être qu’ils accueillent un nouveau sorcier dans leur cercle de tarés… Ne t’en fais pas, ça va aller.

Qu’en savais-je ? Foutrement rien, mais il le fallait.
Caleb se remettait beaucoup trop en question selon moi. Car lui n’était coupable de rien, si ce n’était d’être né dans la mauvaise famille. Une chose qui n’était évidemment pas de son fait. J’étais touchée par l’inquiétude qu’il manifestait pour ma famille, mais je ne voulais pas que cela l’empêche de vivre normalement.

- Je sais… Excuse-moi de t’avoir secoué comme ça… Mais je veux que tu comprennes une chose : il n’arrivera rien par ta faute. Tu comprends ? Tu n’es coupable de rien. Si tes parents tentent quelque chose, Karl et moi, nous saurons les recevoir. Charlie ne risque rien. Elle a dans sa famille deux régents, un ancien régent devenu gradé de lu SLAPD, tu penses vraiment qu’elle sera en danger ? Les premiers temps, je l’aurai avec moi à White Chapel. Je ne veux pas que tu t’inquiètes. Je veux que tu profites de la vie et que tu fasses ce qui te plaît.

Rassurer Caleb n'était pas toujours une mince affaire, il avait des tendances anxieuses très prononcées dues à un véritable traumatisme profond, à savoir grandir et être élevés par une bande de psychopathes. C'était ainsi que Lyanna voyait les Putnam et tout leur cercle de sorciers noirs. Les mages noirs faisaient partie des créatures que la régente de White Chapel évitait comme la peste quand elle les identifiait, au même titre quje les croque-mitaines ou les démons. Et les loups-garous qui voulaient du mal aux vampires. Concernant Caleb, il semblait qu'à présent il allait mieux et que la crise était écartée. Heureusement, il ne méritait pas cela et à présent il était adulte, il fallait qu'il apprenne à prendre sur lui. Lily était régente, et son futur statut de mère allait lui donner bien d'autres responsabilités, mais même sans cela, Caleb devait absolument apprendre à réagir face à ses démons intérieurs et finrk par s'en débarrasser, il ne pouvait décemment continuer à s'empêcher de vivre de la sorte.

- Je sujs sure que Charlie et toi allez très bien vous entendre, c'est certain, je n'ai aucun doute là-dessus.

Le sourire était de retour dans l'échange. La belle brune ne pouvait s'empêcher de s'imaginer ce que serait ce mien entre sa fille et son cher cousin qui en deviendrait le tonton. Elle voyait déjà une grande complicité, sans doute les quatre cents coups, et très probablement une oreille attentive quand Charlie trouverait que ses parents étaient trop sévères. Cela l'amusa.
Puis il fut question du mariage. Lily avait tant à faire en même temps que parfois elle avait du mal à garder le cap.

- Eh bien... Déjà, un discours, c'est sûr. Ensuite euh... Je ne sais plus trop mais il faudra voir avec Élisabeth, c'est elle la spécialiste.

La meilleure amie sorcière de Lyanna qu'elle avait connue à l'académie. Caleb l'avait connu forcément vu que Lily se déplaçait toujours avec sa petite cour à l'époque. Et à présent qu'elle était devenue fleuriste, avec des réserves officieuses pour les surnaturels, il y avait fort à parier qu'elle en connaissait un rayon à propos des mariages. De toute façon elle était sa demoiselle d'honneur, alors zlle''avait pas le choix.

- Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de superficiel de vouloir attendre d'être redevenue mince pour le mariage ? demanda-t-elle soudain.