« J’imagine tout à fait… Si j’avais été à ta place, je ne sais pas dans quel état je serai aujourd’hui. Tu es mon oxygène et ma raison de vivre, sans toi je suis éteinte Robin. » Si les rôles avaient été inversés, je serais très probablement dans un hôpital psychiatrique. Jamais je n’aurai réussi à continuer sans lui. Robin était le seul homme pour qui je ressentais ça. S’il ne dormait pas à la maison, je ne dormais pas voire peu. Quand il est loin de moi trop longtemps, c’est presque douloureux et c’est comme s’il me manquais la moitié de mon cœur.
« Je ne sais pas si c’est parce que je suis dans un nouveau corps mais je te trouve différent. C’est comme si quelque chose en toi avait changé mais je n’arrive pas à savoir de quoi il s’agit… » Puis, on abordait le sujet de mes parents. Je ne savais clairement pas comment j’allais réussir à gérer cette situation. Robin essayait de m’apaiser du mieux qu’il pouvait. Il avait raison dans ce qu’il me disait, il arrivait à réfléchir contrairement à moi qui partait sur un coup de tête. Je me passais une main dans les cheveux. « Tu as raison… Sur le coup, il est clair que ça va le faire un choc mais je pourrai leur prouver que c’est bien moi avec des anecdotes que je suis la seule à connaître. Cela étant, tu as raison, c’est trop tôt pour le moment et je ne me sentirai pas prête à les voir. Est-ce que tu penses que tu pourrais tâter le terrain et les préparer un peu? » Il était clair dans ma tête que je ne pourrai pas rester des années sans rien leur dire. Mais je ne voulais pas les mettre en danger non plus.
« D’accord, merci beaucoup. » J’avais hâte de sortir de cet endroit et j’étais terrifiées en même temps… J’allais aussi devoir me familiariser avec ma nouvelle tête. Je ne pouvais pas fuir cette étape indéfiniment. Il revint ensuite et comme j’étais perdue dans mes pensées, je ne savais pas combien de temps c’était écoulé. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je vis la joie de Robin sur son visage ainsi que les chocolats qu’il tenait dans sa main. « Ah toi et le chocolat. C’est une grande histoire d’amour pas vrai? Eh bien logiquement ils ont dû me faire effectuer des exercices quand j’étais dans le coma pour que mes muscles ne soient pas trop raides. Si tu me soutiens, je pense que je peux me lever. Tu peux m’emmener à la salle de bain? Il est temps de me voir… Donc si tu veux jouer les Princes charmants, tu peux me porter jusqu'à la salle de bain?»
(c) DΛNDELION
La vie est une succession de changements naturels.
▬ Je ne sais où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne.| ️ Alfred de Musset
Je roulais des yeux quand elle se moquait de mon addiction aux biscuits et friandises chocolatées.
« - Tu t’en souviens !? » riais je en ouvrant un kinder.
C’était incroyable de voir que de petits détails faisaient partis de ce corps. Toute la mémoire, ses petites habitudes, ses goûts, tout ce qui faisait parti de Rose était de nouveau incarné.
« - Oui, prenons le temps. Je crois que c’est mieux Rosie. Il ne faut pas les brusquer. Je m’engage à ce que ça se passe au mieux, ne t’en fais pas. » lui répondais-je au sujet de ses parents.
Rose se sentait d’attaque pour aller à la salle de bain avec mon aide. Évidemment que j’allais l’aider. Je me précipitais pour me mettre près d’elle. Quand elle leva la couverture, je constatais qu’elle avait des jambes plus grandes qu’avant.
« - Toujours prêt pour jouer au Prince ma douce ! » Je l’attrapais en délicatesse. « - Prête ? »
En la levant je senti qu’il n’y avait pas que sa taille qui avait changé, mais également son poids. Rose était fine dans ce nouveau corps, mais elle avait plus de masse. J’avais amplement la force de la lever sans difficulté à cause de ma nature de lycan.
« - Ouchhh ! Une vraie enclume, comme toujours ! » grimaçant en souriant pour la taquiner. « - Allez on y va, je vais entrer tranquillement. »
J’entrais avec Rose dans les bras dans la salle de bain attenante à la chambre. Le miroir était un petit carré très simple, je doutais que cela puisse rendre cette première impression incroyable. Je lui laissais le temps de vouloir se découvrir.
Je ne mettais même pas rendue compte que je me souvenais de la gourmandise de mon mari. C’est quand ce dernier me posa la question que je finissais par le réaliser. « Eh bien je… Je crois que oui… » Je remettais une de mes mèches derrière mon oreille. J’étais rassurée de savoir que ces derniers étaient longs comme les miens avant… On avait terminé d’aborder le sujet de mes parents et j’avais clairement envie de passer à autre chose car c’était vraiment un sujet douloureux et je n’avais pas envie de recommencer à pleurer. « Je sais… et je te fais confiance… »
A présent, j’avais pris la décision de me mettre un coup de pied aux fesses et de voir à quoi ressemblait mon nouveau corps. J’avais tellement d’appréhension que j’avais envie de vomir, mais je ne le montrais pas. Robin avait vraiment envie de me porter jusqu’à la salle de bain et je ne voulais pas gâcher son bonheur. Il avait déjà bien assez souffert comme ça. « Oui, je suis prête. » Enfin, j’essayais de me convaincre que tout irait bien. Je passais doucement mes bras autour de sa nuque et je me laissais faire. « Oserais-tu insinuer que je suis grosse? »
Il entra dans la salle de bain et je cachais mon visage dans son cou dans un premier temps. Je fermais les yeux et je prenais une grande inspiration. « Est-ce que tu peux me poser par terre s’il te plaît? » Comme je ne savais pas comment j’allais réagir. J’avais besoin que Robin me pose. Je me doutais que j’allais avoir un choc mais je faisais tourner dans ma tête la phrase que m’avait dit Robin quelques heures plus tôt, je serai toujours sa femme peu importe à quoi je ressemblerai.
Mais en ce qui me concernait, mon apparence avait de l’importance. C’est difficile d’avancer dans la vie si on ne s’aime pas pas vrai? Attention, je n’étais pas un mannequin non plus hein et on a tous un complexe sur une ou plusieurs parties de notre corps. Moi je m’aimais quand même un peu. Bon, je rêvais de me refaire le nez et les seins mais le reste je l’aimais bien. Mes cheveux, ma peau, ma taille, mon poids. Là, je n’avais pas eu mon mot à dire et je ne savais pas du tout si le corps dans lequel je me trouvais était potable ou non.
(c) DΛNDELION
La vie est une succession de changements naturels.
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Je l’avais posée au sol et l’avais laissée se regarder dans le miroir. Je m’étais éclipsé de la salle de bain mais était resté dans la chambre au cas où.
« - Je grignote à côté, faudrait pas que j’en mette dans la salle de bain, tu me connais ! »[/color]
C’était un prétexte pour lui laisser du temps seule avec son nouveau corps. Mais au moindre soucis j’étais près d’elle. Je ne savais pas son état d’esprit en se regardant, peut être était elle écœurée, apeurée, enjouée, charmée… J’espérais dans tous les cas qu’elle ne m’en voulait pas, ou pire qu’elle ne commençait pas à me détester pour ce que j’avais fait. Je n’entendis aucun commentaire venant de la salle de bain depuis plusieurs minutes. Soucieux, je m’approchais de la salle de bain.
« - Tout va bien Rose ? »[/color]
Je lui laissais encore un peu de temps. Et finalement, après quelques minutes je la rejoins discrètement.
« - Au moins cette fois tu as la taille requise pour participer à Miss America. »[/color] plaisantais-je. « - Comment tu te sens ? »[/color]
J’étais prêt à la soutenir si elle venait à s’effondrer. Je comprenais que c’était douloureux de devoir faire le deuil de son corps. En devenant lycan, j’avais moi même fais le deuil de ma vie de simple humain dans un certain sens. Ce n’était pas la même chose, mais le sentiment que mon corps ne m’appartenait plus était terrible encore aujourd’hui. Alors j’espérai que cela se passerai mieux avec Rose.
Je la regardai avec tendresse. Pour moi elle était magnifique avec ce corps. J’allais également devoir apprendre à le connaître aussi d’une certaine manière.
Je l’avais posée au sol et l’avais laissée se regarder dans le miroir. Je m’étais éclipsé de la salle de bain mais était resté dans la chambre au cas où.
« - Je grignote à côté, faudrait pas que j’en mette dans la salle de bain, tu me connais ! »
C’était un prétexte pour lui laisser du temps seule avec son nouveau corps. Mais au moindre soucis j’étais près d’elle. Je ne savais pas son état d’esprit en se regardant, peut être était elle écœurée, apeurée, enjouée, charmée… J’espérais dans tous les cas qu’elle ne m’en voulait pas, ou pire qu’elle ne commençait pas à me détester pour ce que j’avais fait. Je n’entendis aucun commentaire venant de la salle de bain depuis plusieurs minutes. Soucieux, je m’approchais de la salle de bain.
« - Tout va bien Rose ? »
Je lui laissais encore un peu de temps. Et finalement, après quelques minutes je la rejoins discrètement.
« - Au moins cette fois tu as la taille requise pour participer à Miss America. » plaisantais-je. « - Comment tu te sens ? »
J’étais prêt à la soutenir si elle venait à s’effondrer. Je comprenais que c’était douloureux de devoir faire le deuil de son corps. En devenant lycan, j’avais moi même fais le deuil de ma vie de simple humain dans un certain sens. Ce n’était pas la même chose, mais le sentiment que mon corps ne m’appartenait plus était terrible encore aujourd’hui. Alors j’espérai que cela se passerai mieux avec Rose.
Je la regardai avec tendresse. Pour moi elle était magnifique avec ce corps. J’allais également devoir apprendre à le connaître aussi d’une certaine manière.
Je n’avais pas relevé la tête depuis que Robin m’avait posée dans la salle de bain. Je me sentais tellement stressée, que je n’avais même pas relevé sa plaisanterie. Mes mains tenaient le lavabo et j’avais les yeux fermés. Je sentais mon cœur battre dans ma poitrine. Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé mais j’allais devoir prendre sur moi. Je ne pouvais pas rester indéfiniment sans voir mon nouveau corps. Je finissais par ouvrir les yeux. La jeune femme qui se trouvait en face de moi n’était pas L’aide, c’était déjà un bon point. Mais apparemment, elle ne prenait pas soin d’elle.
Ses ongles étaient sals, ses cheveux étaient abîmés, elle avait le teint d’une personne qui se droguait, ça ne faisait aucun doute. Je sursautais quand la voix de Robin raisonna dans la pièce. J’étais tellement concentrée que je ne l’avais pas entendu arriver derrière moi. Il avait encore fait une blague pour détendre l’atmosphère et je ne l’avais pas relevée. Je n’avais pas la tête à ça pour le moment. « Je suis une ancienne droguée c’est génial… Je dois avoir un casier judiciaire long comme le bras… » Comment j’allais faire pour récupérer mon travail?
Mais franchement, je me trouvais moins moche que ce que je pensais donc ça allait. « Je ne me sens pas bien Robin… Elle est moins pire que ce que je pensais mais je vais faire quoi de ma vie maintenant? Je n’ai pas le courage de reprendre toutes mes études depuis le début c’est trop dur et comme elle devait passer sa vie à se défoncer, je doute que sa mémoire soit intacte… » Je me tournais vers mon mari. « Mais je ne suis pas en train de te faire des reproches, ce n’est pas ta faute si elle était comme ça. »
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Les questions existentielles fusaient depuis que Rose s’était découverte. Elle était inquiète professionnellement. Je ne pouvais que comprendre ses doutes.
« - Tu as les connaissances même si tu n’as pas les diplômes. Je pense pouvoir te trouver une solution. Passer par des chemins de traverse m’est devenu commun malgré moi. S’il ne faut qu’un bout de papier pour prouver à un recruteur que tu es une vraie médecin, je m’assurer que tu l’aies. »
Je ne pouvais pas nier que les doutes s’accumulaient de mon côté. Peut être comptais-je trop sur ma nouvelle relation avec Matthew pour m’en sortir, mais tant que cela ne nous mettait pas en danger, surtout Rose, je continuais ainsi. Rose avait noté qu’elle avait des mains d’une personne droguée, chose à laquelle je n’avais pas fais attention.
« - Fais voir moi ça? » regardant ses mains. « - Huuum… j’espère surtout que ton corps n’est pas dépendant à ces cochonneries. » la regardais-je avec suspicion. « -Heureusement qu’en tant que médecin tu sauras prendre les devants pour te guérir si c’est le cas. »
En se tournant vers moi je sentis une pointe de culpabilité m’envahir. Elle ne m’en voulait pas, mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable.
« - J’aurai du faire plus attention à tous ces détails! Je me suis empressé quand j’ai su que je touchais du doigt mon but de te revoir en choisissant ce corps. » soupirant. « - Je ne veux que ton bonheur, alors si tu veux redevenir médecin je ferai ce qu’il faut. Quant à tes parents, on fera tout notre possible pour t’intégrer au mieux et au plus vite. Rosie, je t’aime… je me plierai en quatre pour tout ce dont tu as besoin, je te le jure, tu peux compter sur moi »
Je n’aimais pas vraiment la tournure de cette conversation. Robin avait de très belles valeurs et s’était aussi pour ces raisons que je lui avais dit oui. Il avait changé et je n’arrivais pas vraiment à comprendre ce qui avait provoqué ce changement en lui. Peut-être mon décès? En tout cas, je ne voulais pas commencer par accepter de passer par la facilité. Faire ça, c’était une sorte de drogue. Je devrais peut-être me faire à l’idée que je serai serveuse pour le restant de ma vie. J’allais vraiment devoir faire mon deuil car j’aimais vraiment ma profession, elle était mon deuxième amour.
« Je ne suis pas d’accord avec ça Robin… Mais qu’est-ce qu’il te prend? Ce n’est pas du tout ton genre de passer par les choses illégales… Oui, j’ai les connaissances, mais tu sais très bien que ça ne fonctionne pas comme ça. Tout le monde serait médecin si c’était le cas. »
Il me demanda de lui montrer mes mains. Je m’exécutais en me mordant nerveusement la lèvre. Je n’aimais vraiment pas ça. Je levais les yeux vers lui. «Oui, je suis médecin, enfin, je l’étais… Mais si vraiment c’est ça, la seule chose que je peux faire c’est d’aller en désintoxe… Il n’y a malheureusement pas vingt milles solutions au problème… » Je l’écoutais avec attention et je posais doucement ma main sur sa joue en souriant. « Eh… Calme toi mon chéri… Tu étais pressé par le temps et tu as simplement saisi une occasion qui se présentait, tu ne fais jamais les choses par hasard Robin. Pour mes parents on verra plus tard, il va d’abord falloir que je m’occupe de moi. M’habituer à ce nouveau corps. »
Évidemment, je ne disais pas qu’il allait aussi falloir que je me cherche un autre travail. Je ne voulais pas lui faire de peine. Mais cette partie allait vraiment être la plus difficile pour moi. J’aimais tellement mon travail et je m’étais vraiment battue avec mes études pour en arriver là. Du jour au lendemain, j’avais tout perdu… J’allais devoir faire genre que tout allait bien mais ça allait vraiment être difficile. Je n’aurai personne à qui parler à part mon mari et je ne pourrai pas me confier à lui. Il se sentait déjà bien assez mal comme ça, je ne voulais pas aggraver la situation non plus. Les prochaines semaines allaient vraiment être compliquées.
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