Fiche de Rufus Clayton

Je suis né lors d'une journée pluvieuse en l'an 1845 au sein d'une famille nombreuse assez pittoresque. Elle détenait une ferme bovine et vivait humblement. Ils m'affublèrent du merveilleux nom Rufus... Ma tendre enfance était des plus banales jusqu'à ce que j'atteigne l'âge ingrat. Je haïssais à un point inimaginable l'autorité et mon adolescence se passa dans les querelles incessantes et la rébellion continuelle. Âgé seulement de 14 ans, mes parents ne savaient plus que faire de mon cas. Je n'étais que le mouton noir de la famille qu'ils désiraient ardemment de se débarrasser.

Puis, une solution inespérée s'offrit à eux, une guerre menaçait de déchirer le peuple et l'état engageait des braves pour leur rang. Mes géniteurs me firent enrôler dans l'armée de nordiste à mes 16 ans. Leur désir, l'entraînement militaire arriverait à assagir mon tempérament détestable. Alors, je fus contraint à suivre les ordres donnés. Malgré le brûlant désir de prendre la fuite, je parviens à tenir les rangs. Ce qui me permit d'apprendre bien des trucs utiles question survie... Il faut bien un peu de positif dans cette situation merdique!

Donc, cette guerre durant quatre interminables années. J'ignore encore aujourd'hui comment ai-je fait pour survivre à ces batailles, mais j'y parviens inexorablement. Cette période de violence et stress permanent m'empêcha de reprendre une vie normale et sereine. J'avais goûté à la guerre, j'y étais dépendant désormais. L'amour de la violence l'emporta sur le reste. Alors, je décidai d'emprunter la voie du hors-la-loi en pillant et détroussant ce que je trouvais d'intéressant sur mon périple. Mon quotidien était le crime et la fuite. Tout ceci dura quinze ans. Mon nom n'était pas reconnu parmi les marshals et ma tête ne possédait qu'une misérable prime. Mon surnom qui fut donné par les hommes de loi: le voleur de chevaux. Fort heureusement, ma tête n'attira aucun chasseur de prime je pus donc perpétuer mes méfaits dans l'anonymat le plus total.

Un jour, en l'an 1882 où je n'étais pas à jeun, j'entrai dans un banal magasin général. Mon intention, à cet instant, n'était pas des plus amicales... j'étais en quête d'argent en visant leur caisse et je ferais tout en mon pouvoir afin d'obtenir ce que je désirais. J'observai à couvert les mouvements qui s'en dégageaient. Un gentilhomme et sa femme s'occupaient des clients présents. Puis, les employés furent enfin seuls et je mis mon plan en exécution en les menaçant le visage couvert d'un foulard. La dame se montra réticente à ma demande. Possédé par une colère noire, je la tuai et déguerpis avant que l'homme intervienne. Une crainte m'habita ce jour là, le rescapé avait-il vu mon visage? Je n'en savais strictement rien... Ma vie reprit son cours en oubliant ce regrettable passage.

Ensuite, lors d'un jour comme les autres, je venais de repérer un chariot qui semblait contenir maintes vives et richesses. Appâté par l'appât du gain, je m'appropriai la charrette et de sa précieuse marchandise. J'éliminai au passage les deux gardes qui surveillaient le contenu.

Quelle ne fut pas ma surprise où je découvris la teneur des vives... du boeuf de très bonne qualité. Je m'en fis un festin de roi en m'en gavant ce soir-là. Ensommeillé, je me fis un petit camp un peu plus loin hors de la route passante pour la nuit. Le ventre plein, le sommeil vient à moi fort rapidement. Tout annonçait que cette journée serait parfaite... mais cela ne fut pas le cas. Non loin de là!

Un vampire affamé et souffrant croisa ma route. L'inévitable se produit, il se nourrit de ma personne. Remarquant sa faute, il se taillada de poignet et fit couler, de force, le liquide ferreux entre mes lèvres avant de briser ma nuque. Ainsi, il me transmit le "fardeau" qui était la vie éternelle! Puis, je renais plus fort, plus affamé pour une denrée qui me laissait, jusqu'à présent, indifférent. Le sang.

Mon maître m'apprit les bases de mon changement et la maîtrise des pouvoirs que notre race apportait avec elle. Au fil des années, l'on remarqua rapidement un fait troublant de ma personne. Ma rage, ma soif de violence et mon impulsivité venant de mon vivant ne s'étaient pas adoucies lors de ma renaissance. Seigneur, non! Elle avait décuplé... à un point tel que mon mentor s'en inquiéta atrocement. Alors, sans s'attarder davantage, il disparut sans demander son dû au bout de ces quelques années. Peut-être avait-il compris son erreur en me sauvant la vie ce jour-là.

Étant, cette fois, seul en ce monde, mon désir de sang ne faisait que croître. Je n'arrivais plus à me contrôler sans aide extérieur. À cette allure, il était plus que probable que j'en perde la raison. Que devais-je faire maintenant? À cet instant précis, je me perdais tranquillement dans cette... agréable folie meurtrière. Le pire, pour moi, à l'époque, était de me voir sombrer sans pouvoir y mettre un terme moi-même! Allais-je vraiment devoir demander de l'aide à autrui? Moi?! Non, il en était hors de question!

Une nuit à mon réveil, la soif surpassa tout le reste. À nouveau, ma conscience perdit le combat sur mes désirs. Une nouvelle rage incontrôlable me prit de plein fouet. Sous ses impulsions dévastatrices, mes pas le conduisirent en direction d'une fragrance alléchante. Ce si délectable sang... c'était en perfusion! Rapidement, j'arrivai à l'endroit d'où provenait l'arôme délicieux. Une attaque de loup sur un convoi d'hommes se déroulait devant mes yeux. Puis, mon corps se mut sans mon consentement. Je n'étais plus maître de mes actes! J'ignore se qui c'était clairement, mais tous passèrent sous mes crocs assoiffés. Hommes, loups... tous! J'étais en extase en me délectant de ces victimes à mes pieds.

À cet instant, un groupe de chasseur remarqua le massacre perpétré par ma personne. Ils étaient quatre. Puis, ils engagèrent le combat. Bien nourri, j'arrivai à garder le contrôle un moment. Cependant, ils étaient entraînés et moi, je n'étais encore qu'un novice! J'étais fait comme un rat! Mais l'aîné des quatre remarqua le potentiel que je pouvais leur apporter... Le vieux chasseur me proposa un marché en échange de ma vie sauve. J'allais devoir être à leur botte pour le reste de mon existence!

Allais-je devoir accepter de me soumettre à nouveau à une nouvelle autorité? Hélas, oui... Je me vis forcer de devoir accepter. Cela me tue aujourd'hui de l'admettre, mais j'avais le bon choix à l'époque.

Alors, j'entrai dans les rangs de l'ordre de la Golden Rosary et ceux-ci me marquèrent à l'épaule d'un sceau où il émanait une lumière qui me fit ressentir une brûlure à la simple proximité. Lorsque l'objet entra en contact avec mon omoplate, une immense douleur s'immisça dans mon être entier. C'était aussi douloureux qu'une seconde mort. Ce symbole apporta une curieuse sensation lorsque la douleur disparut, elle assiégea un certain contrôle sur moi et depuis, ma vie changeait complètement. Je ressentais la magie et je savais maintenant à qui j'appartenais désormais! Depuis ce moment, j'erre sur terre en étant lâché sur des proies par mes supérieurs sans que leur surveillance soit impactée par le temps. Ceci m'aida à garder un certain contrôle sur mes pulsions, mais je n'excelle toujours pas dans l'art de la subtilité ni même dans le contrôle absolu sur mon être encore aujourd'hui.

Une nuit, lorsque j'enquêtai sur un vampire qui s'amusait à semer parmi les pays des nouveau-nés en prenant plaisir de voir ce chaos. Je suivis sa trace lorsque l'on repéra sa présence près des États-Unis. Je le filai un moment en ressentant qu'il frappera cette nuit. Comme de fait, il refit irruption dans les rues du Downtown et, hélas, avant que je puisse l'arrêter, il récidiva en jetant son dévolu sur une pauvre femme abordée dans un bar. Je le blessai gravement avant qu'il prenne la fuite. Je le pourchassai et réussis non sans mal, à l'éliminer une bonne fois pour tout. Je reviens vers la pauvresse qui commençait déjà à muter... le mal était fait, elle deviendra l'une des nôtres. Ayant de la pitié pour elle, je la pris sous mon aile et elle devint mon infant sans vraiment que je sois son véritable sir.