Arthur Fitzgerald

Je suis né en Février 1956 à Dublin, en Irlande. Je suis issue d'une mère sorcière et d'un père humain. Pour tout dire, l’histoire d’amour de mes parents n’a pas commencé comme une belle histoire que l’on retrouve dans les romances traditionnelles et classiques. Ma mère, folle éprise d’un homme, un humain, a utilisé un filtre d'amour pour que celui-ci l'aime en retour. Cela l’aida à en venir à ses fins, il l’aimait aveuglément, l’épousa et je naissais dans un contexte où l’amour était un artifice. Je grandis un temps avec cette situation. J’étais ignorant de la supercherie.
Quelques années s’écoulèrent avant que le Coven de ma mère, basé à Londres, se rende compte de ce qui se tramait et pour qu’il leva enfin le sortilège. Mon père se défaisait peu à peu des effets du filtre, et bien qu’il ne fût pas quelqu’un spécialement de bourru, il n’avait pas accepté la félonie de ma mère et devenu violent avec elle. Elle, elle était totalement obsédée par cet amour qu'elle n'avait et ne contrôlait plus, au point qu’elle ne chercha pas à se défaire des coups de son époux. Par la suite, mon père devenait violent envers moi également. J’avais 12 ans, et je me faisais battre par lui, tout simplement parce que je représentais quelque chose qu’il voulait renier, certainement le fruit d’une histoire qui n’aurait jamais dû exister. Je me défendais tant bien que mal. Imaginez-vous un jeune garçon face à un homme, on ne fait pas le poids très longtemps…C’est ce qui déclencha un jour une incroyable révélation pour moi. Je découvris ce qui coulait dans mes veines depuis toujours : la magie. Je n'hésitais pas à l'inverse de maman, à me défendre et utiliser mes dons contre mon père allant jusqu'à le faire fuir. Ma mère m’a haï pour ça. Cela l’a poussé à me jeter à la rue alors que je n’avais que 13 ans.

Désormais seul et sans le sou, je survivais comme je pouvais : une nuit chez un ancien camarade d’école, une autre chez le voisin d’à côté, une autre dans un parc lorsqu’il ne faisait pas trop froid… Je mangeais quand je pouvais, lorsqu’on m’offrait une miche de pain j’étais content. J’allais de temps en temps dans des pubs et des tavernes pour me réchauffer, certains patrons qui connaissaient ma situation me laissaient m’installer dans un coin de leur établissement lorsque la nuit était fraîche.
Et mes dons dans tout cela ? Je ne savais pas comment les utiliser, à quoi servaient-ils, comment apprendre…
Un soir alors que j’étais dans une taverne où j’avais l’habitude de me reposer, deux jeunes hommes de 15 et 16 ans vinrent à ma table. Ils avaient entendu parler de moi par le patron de la taverne et avaient eu vent de rumeurs, comme quoi j’avais réussi à me défendre contre mon père violent grâce à certains dons. Ils voulaient en savoir plus, sur moi, sur ce que j’ai découvert, ils m’écoutaient parler. Après que j’eu fini, ils m’expliquèrent qu’ils étaient tous les deux comme moi, que je pourrais apprendre avec eux comment maîtriser ma magie en entrant dans leur groupe, que si je les suivais, j’aurai un endroit pour dormir et des repas sans plus jamais besoin de quémander, que je pourrai devenir puissant et me venger des personnes qui m’ont fait du mal. La seule condition était de les suivre jusqu’en Amérique. C’est ce que j’ai fait sans hésiter. Enfin une chance pour moi de rebondir et de découvrir qui j’étais vraiment.

Arrivé en Amérique, j’avais fait la connaissance de trois sorciers qui appartenaient à une secte à laquelle je m’apprêtais à rejoindre, celle du Seigneur Obscur. Ils étaient de quelques années mes ainés, ils me montraient les lieux où j’allais vivre, apprendre avec eux ou d’autres précepteurs. Je trouvais les sorciers de cette secte aussi froids et austères que les vieilles pierres du petit bâtiment où ils se réunissaient. Mais grâce à eux j’apprenais des choses qui me grandissaient, qui me rendaient plus puissant. La magie que nous exercions était de la magie noire, toutes mes bases de jeune sorcier venait de là. Mes précepteurs et mes camarades voyait en moi un avenir prometteur, ils me félicitaient et me soutenaient beaucoup à me surpasser, ce que je fis. Plus j’apprenais, plus je m’approchais de mon objectif, de vouloir me venger de mes parents. Cette idée me rongeait, je leur en voulais tous les deux, j’ai vécu mon adolescence à détester chaque jour un peu plus mes parents.
Après quelques années, j’avais appris assez pour réaliser de puissants sortilèges. J’ai rencontré, par le biais de connaissances, des personnes hautes placées, proches du Seigneur Obscur, afin que je devienne moi aussi un de ses bras droit. En cela je n’y voyais pas l’inconvénient à l’époque, ne sachant pas à quoi m’attendre. Je vivais au jour le jour sans trop me soucier de se que l’avenir me réserverait.

A l’aube de mes 18 ans, j’avais rencontré Matthew Crawford. Un sorcier à qui je dois beaucoup et qui m’est encore cher aujourd’hui. Je l’avais rencontré dans une échoppe où j’avais l’habitude d’aller pour trouver des produits de sorcellerie, notamment des herbes peu communes. En me voyant choisir mes herbes, il avait compris tout de suite que j’étais un sorcier tout comme lui. Mais au vu de ma liste de courses, je ne pratiquais pas le même type de magie que lui. Il m’expliqua que je pratiquais une magie noire et que d’autres types de magies existaient et étaient mieux vues et plus reconnues. J’étais étonné par ce que j’apprenais. Ne connaissant rien d’autre que la secte du Seigneur Obscur, je ne connaissais pas l’existence de la magie blanche ou rouge, ou du moins juste entendu parlé.
Matthew voulait me convaincre qu’il était plus sage de quitter mon entourage et d’entrer dans son Coven. Je ne voulais pas. A l’époque je ne lui faisais pas encore confiance, quelle bêtise…. Matthew n’en demeurait pas moins déterminé de me sortir de mon groupe, qui me défendait pour mieux me garder. Certains sorciers ont perdu la vie durant les combats entre les sorciers qui étaient de mon côté et ceux du White Chapel et de Red House. Quelques sorciers du Red House avaient réussi à m’enlever contre mon gré à coups de sortilèges. De longs et terribles mois ont fallu au Coven de la Red House pour me faire oublier ma ferveur inébranlable envers le Seigneur Obscur. Après cette lutte, le Coven de Matthew décida de m’accueillir en leur sein, et moi je me suis apaisé avec le temps, je voulais rattraper les erreurs commises en me vouant corps et âme à mon Coven où j’y trouvais plus de sérénité et de chaleur que le précédent.

Une autre rencontre à mes 19 ans a changé ma vie. Alors que je passais beaucoup de temps aux abords de l’académie de Ravenwood, notamment dans son immense bibliothèque pour y lire des livres que je ne trouvais pas dans mon ancien Coven, j’y avait rencontré une jeune femme du nom de Penelope. C’était une jeune femme pleine de grâce et de finesse d’esprit, aussi plaisante à regarder qu’à écouter parler. Je pouvais m’abandonner de longs moments dans mes pensées en m’imaginant avec elle dans ses bras délicats dans de fougueuses étreintes passionnées.
Ma persévérance avait payé, nous nous étions mariés deux années après. C’était le régent de la Red House qui avait célébré notre mariage. Le prix à payer pour notre union était le divorce entre le Coven de la White Chapel et Penelope, celui-ci ne tolérait pas notre mariage et lui avait fait comprendre par diverses pressions.
Je ne m’imaginais pas plus heureux des hommes, jusqu’à ce que notre premier et unique enfant comble mon bonheur et mon cœur d’homme. Notre petit Karl vint au monde le 1 er décembre 1977 lors d’une lune de sang.

Notre famille me comblait. Malgré ça, j’étais un peu perdu de la façon d’élever mon fils. Je n’avais aucun modèle d’image paternelle, il était hors de question de penser à mon propre père. J’aimais mon fils plus que tout, c’est le fruit de notre amour à Penelope et moi. Mais quelle chose difficile que d’élever un enfant en ayant été soi-même un enfant oublér et renié par ses propres parents. J’ai voulu être figure paternelle à la fois sensible mais exigeant, à la fois bonne mais intransigeante, je voulais le pousser sur ses retranchements pour être meilleur.
Aujourd’hui, je me dis que j’ai surement été trop rude avec mon fils, en espérant qu’il me pardonnera.  

Après avoir vécu de merveilleuses années auprès de ma femme et mon fils, le mal, le plus terrible, s’était abattu sur notre famille. Penelope, ma chère et tendre femme eu un accident de voiture. J’avais connu des malheurs, pas cette douleur. Comment se relever de cette épreuve, comment être fort devant son enfant. Elle était tout, et n''était plus...A l’époque je n’ai pas pu montrer bonne figure devant tout le monde, j’ai préféré m’isoler afin de ne pas montrer mon chagrin et ma douleur.
J’appris quelques temps plus tard que l’ancien régent m’avait nommé comme son successeur s’il lui arrivait quelque chose. Et le malheureux avait vu juste, puisqu’il avait été assassiné peu de temps après. Je pris du temps à me remettre de ma tristesse, mais j’étais déterminé à reprendre les rênes du Coven. Cela me permettait de ne pas sombrer en pensant à ma pauvre Penelope. Je délaissais mon unique fils tout aussi accablé que moi pour la mort de sa mère aux dépens du Coven dont la tâche m’incombait, pas assez fort pour assumer mon rôle de père, mon poste de régent et mon chagrin en même temps. Malheureusement, je sais que cela lui avait fait du mal, et cela l’avait éloigné de moi, ce que je comprenais malgré tout.

Avec le temps, l’amertume disparaissait petit à petit. Mon fils, Karl, me manquait beaucoup. J’étais plus enclin à aller vers lui, je m’étais radoucit pour pouvoir l’écouter, malgré ce que je venais de faire dans son dos, contre mon bon vouloir, pour participer à la séparation de mon fils et d’une sorcière de la White Chapel... Il venait de quitter la BACS et était éprise d’une jeune sorcière de façon très subite. J’avais l’honneur de marier mon fils et sa femme, comme tout bon régent doit de le faire, bien que ce mariage me semblât mystérieux sur quelques points…

En 2003, l'esprit de ma femme Penelope m’était apparu pour la toute première fois. Lorsqu’un esprit revient voir les vivants, c’est qu’il a une mission à accomplir. Penelope était venu m’avertir qu’un grand danger me menaçait sans pourvoir me dire lequel. Cette même menace planait sur les épaules de Karl. Il n’y avait de minute à perdre, je devais protéger mon fils à tout prix. J’avais enlevé le dernier lien matériel qui m’unissait avec Penelope, mon alliance, une bague de Claddagh, pour la donner à Karl, tout en ayant pris soin de l’ensorceler pour que celle-ci le protège de certains maléfices. Avec mes grandes connaissances en potions et sortilèges dans divers types de magies, j’avais un bon éventail de choix pour protéger Karl.
J’avais décidé de m’éclipser aux yeux de tour et de m’enfuir. J’avais légué ma place de régent à mon fils Karl avant de partir et lui avait fait promettre de ne jamais enlever mon alliance. De là où j’étais, j’étais caché de tous mais je pouvais veiller sur les personnes qui m’étaient chères : mon fils et mon petit-fils. C’était le temps que j’éclaircisse la situation. Il me fallait retrouver Penelope pour essayer d’avoir plus d’informations, mais jamais je n’ai pu la retrouver…

En Mai 2013, je suis revenu auprès des miens. J’avais découvert que mon ancien Coven, le Coven du Seigneur Obscur avait pris beaucoup d’ampleur. J’avais averti Karl de cette nouvelle, et l’informais de mes soupçons envers quelqu’un du Coven de la Red House susceptible d’avoir des liens étroits avec le Coven du Seigneur Obscur.
Me méfiant de tous dans le Coven du Red House, il était impensable pour moi de le réintégrer, de plus j’étais certain que Karl le régissait de façon juste et était très compétent à sa tâche, je n’avais pas d’inquiétude là-dessus.
Je préférai repartir pour pouvoir observer, comprendre le mal dont Penelope m’avait averti. J’ai voulu faire des recherches en Europe, là où j’avais encore quelques connaissances pour pouvoir fédérer des quelques personnes à ma cause. Malheureusement, en Irlande, pendant ma quête, certains sorciers appartenant au Coven du Seigneur Obscur m’ont reconnu. Ils m’ont ramené au Coven. Certains ne me voyaient comme un lâche, un traître qui avait abandonné le Seigneur Obscur. D’autres étaient plus en joie de me revoir en sachant le potentiel que j’avais et ce que je pouvais apporter au Coven s’ils arrivaient à me convaincre de revenir parmi eux. Mais là n’était pas mon désir, mon but était de protéger ma famille. Peut-être était cela la menace qui planait sur Karl et moi… Le Seigneur Obscur avait eu vent de mes voyages en Europe pour réunir quelques sorciers ou êtres magiques, il avait planifié cette rencontre et ne me laissait que peu d’options pour sortir d’ici vivant ainsi que mes proches… Il connaissait l’existence de Karl et de mon petit-fils, comment je ne sais pas… certainement grâce à l’informateur mystérieux du Coven de la Red House. Cela me terrorisait de savoir le mal qu’il m’avait juré qu’il leur fera si je n’acceptais pas de revenir dans son Coven, il en était hors de question qu’il les touche…

Fin octobre 2019, je reviens à Los Angeles. J’ai pris soin de prévenir les quelques personnes que j’avais réunis en Europe de mon sort et de mon retour en Amérique. Nous restons en contact en agiront si le besoin est.
J'ai voulu renouer avec mon fils Karl, c'était essentiel de redevenir une famille puisqu'il était la seule qu'il me restait. Ce fut chose difficile, mais le temps a réussi à faire son oeuvre. Nous avons discuté, parfois les voix se sont échauffées, puis apaisées. Mais nous avons réussi à nous pardonner.
Karl m'a permit de reprendre ma place de régent, cela devenait trop étouffait et pesant à tenir ce rôle. J'ai pu retrouver mes marques, rencontrer ma consœur Lyanna Johnston de White Chapel, et surtout me retrouver moi dans ce bureau qui était le mien. Bien évidemment, la reprise de mon poste ne fut pas de tout repos puisque des événements sont survenus : une soirée à la mairie de LA perturbée par l'arrivée d'un coven de magie noire notamment qui a fait beaucoup de bruit dans toute la ville et surtout chez les surnaturels inquiets pour la suite. Dans tout ce malheur, j'ai retrouvé une lueur, la lumière rayonnante que je n'osais plus espérer revoir, celle de Penelope. Par le plus grand des miracle, peut être la magie venant de l'amour, elle est revenue à Karl et moi. Un bonheur inespéré et que je chéri tous les jours. Après son retour, nous nous sommes retrouvés, nous avons renouvelés nos vœux de mariage d'une façon très "penelopienne" à Las Vegas, puis s'en est suivi la naissance de notre petite et inattendue Eleonore. Un cadeau doux et merveilleux.