Je me surpris à soupir en le voyant disparaître et je fus de nouveau livré à moi-même. Oui, j'avais maintenant l'habitude de me débrouiller complètement seul, mais son départ avait laissé un horrible vide presque trop lourd à supporter. Sa présence me manquait déjà... tout comme son petit cul d'ailleurs.

J'étais las de cette routine, mais mes jours qui suivirent se ressemblèrent en se répétant cruellement. À la moindre utilisation de mes pouvoirs, j'étais repéré par un groupe de sorciers; soit appartenant à Obscurus, ou plus rarement par des êtres surnaturels me pourchassant pour me livrer à leurs supérieurs. Bien que j'avais toujours un coup d'avance sur mes poursuivants, Auguste n'était pas stupide. J'étais persuadé qu'il avait réussi à placer un "traqueur" de mon énergie magique et détectait la moindre variation de celui-ci. Ne pouvant en faire autrement, je dus me terrer dans ma planque pour environs trois jours épouvantables à tourner en rond dans mon petit local miteux sans pouvoir faire appel à ma magie d'une quelconque façon avec, comme seul compagnon, mes pensés volages vers un sorcier que je mourrai d'envie de revoir. À chaque heure qui défilait entre ses murs décrépis, j'avais l'impression de suffoquer de plus en plus. Même Blake, mon chien, n'avait qu'une seule envie de se dégourdir les pattes et arrêter de revivre avec moi mes souvenirs de cette fameuse nuit.

* Allez Matt... dis-moi qu'il te reste des petits tours dans ton sac? On ne peut pas finir comme ça! *

- Il ne me reste plus beaucoup de doses de potion pour modifier mon apparence et je n'ai plus la possibilité d'utiliser mes sorts sans risquer d'être repéré... alors, tu veux que je fasse quoi au juste?! Me scarifier le visage en espérant qu'ils ne me reconnaissent pas?! dis-je assis sur le lit accouder contre le mur avec une expression froide à mon clébard.

Je lâchai un petit soupir en posant mon attention sur mon autel de fortune. Je pourrais prendre l'une des fioles de changement physique pour pousser Auguste à sortir de sa cachette et le tuer...

* Tu ne penses pas réellement faire ça non?! *

Il attendit que je réagisse à ses commentaires inquiets et j'échangeai simplement un regard sérieux avec lui. Ses oreilles s'abaissèrent sur sa tête avec un sifflement inquiet avant de lâcher.

* Attends une minute... tu ne survivras pas à un tel affrontement tout seul Math, il est puissant et tu le sais. Tu es plus intelligent que ça. Merde... Math parle-moi! *

Je savais que je n'avais aucune chance de survivre à ce genre de confrontation en respectant les règles. Je lâchai un profond soupir d'agacement en passant une main sur ma mâchoire. Puis, tout doucement, une idée me vint, et si je ne suivais pas les règles justement en le poussant à se révéler face à Arthur... le seul sorcier qui méritait ma confiance à ce moment. J'attendis un petit sifflement presque enjoué et je tournai la tête vers lui. Celui-ci lâcha un jappement en lâchant.

* Ça... ça pourrait bien marcher, mais tu dois te préparer convenablement et lui en parler en avance! D'ailleurs... ça m'a surpris de découvrir la suite de votre "tête à tête". *

- Ah... ferme-là Blake!

* Je te retourne la demande, fais taire ton esprit en manque... j'en peux plus! *

Je lâchai un petit rire en me couchant sur le lit usé en attendant que le sommeil toque à ma porte.

***

Je n'avais plus aucune notion du temps depuis que je m'étais enfermé dans cette cachette et j'avais besoin de m'acheter des vivres. J'étais à court de tout et je mourrais d'envie de le revoir. Je pris l'une de mes dernières fioles de changement de corps et une étrange sensation me prit tout le corps; une petite brûlure désagréable et un craquement d'os pour changer de forme. Je relevai la tête après le retour à la normale. D'un coup d'oeil au miroir me fit voir ma nouvelle apparence pour la soirée, j'avais la tête d'un vieux chinois assez menu. Je quittai mon antre et me dirigeai vers une boutique de produits essentiels pour les sorts... n'ayant plus de liquide sur moi, je dus voler pour me procurer le nécessaire. Un sort dissimulé protégea de tout vol et une rune de flamme s'activa... mon bras portant le sceau fut touché et ma couverture fut brisée.

Je battis en retrait avec mes effets volés et je rentrai sans attendre. Je fus accueilli par mon chien inquiet.

* Putain... Matt... il t'est arrivé quoi cette fois? *

- Un vol qui n’a mal tourné... rien de grave... dis-je en pansant comme je le pouvais mon bras amoché.

Je remarquai un corbeau perché au coin de l'une des fenêtres et mon fidèle ami canin releva la tête vers lui.

* C'est... le familier d'Arthur... *

J'allai lui ouvrir pour lui parler.

- Si ton maître attend de mes nouvelles, dis-lui que je n'ai rien et que la voie est libre.

Je m'assis sur mon lit et patientai. Je n'attendis pas très longtemps avant que le joli sorcier rouge refasse son apparition devant moi dans toute sa splendeur. Il s'approcha de moi et son regard de désir capta immédiatement mon attention en oubliant presque mon bras blessé que je retenais contre mon torse. Arthur combla complètement l'espace entre nous en unissant ses lèvres agréablement aux miennes. Mon corps réagit bien sûr, mais un peu moins fort à l'appel de la chair. Je lui répondis avec un peu moins d'intensité et passion qu'à notre dernière rencontre. Mon esprit était un peu ailleurs avec les derniers jours catastrophiques qui venaient de s'écouler sans compter cette blessure survenue il y avait peu. L'inquiétude de mon manque de réaction fit réagir l'autre homme en se décollant légèrement pour me faire face afin de me questionner correctement. Mon canidé lâcha un peu sifflement à son apparition soudaine et à ses "salutations" cordiaux. Je lui laissai un simple regard froid pour lui faire comprendre de dégager et ce fut ce qu'il fit sans émettre d'objection. La suite des commentaires de mon futur partenaire me fit légèrement dérider en me laissant échapper un petit sourire en coin.

- Je suis content que ça t'ait plu et je te promets que ce n'est que le début. dis-je en gardant mon expression avant de reprendre une expression un peu plus sérieuse. Je viens simplement de vivre une semaine épouvantable. Je me suis terré ici pour me cacher des hommes de... Ma voix se coupa et ma gorge me fit presque mal. Je ne peux pas dire son nom, un sort m'en empêche. C'est la seule solution que j'avais à ma disposition... je ne peux pas utiliser ma magie sans être repéré par le Coven, son régent en a après moi, j'en suis certain.


Je fis un soupir et relevai les yeux vers lui en reprenant une expression plus douce.

- Pour le moment, tu n'y peux rien! Pour être franc, je n'ai pas envie de penser à ma vie de merde. Je veux profiter de ta présence ce soir.

Je laissai mon esprit mettre de côté tous mes soucis, je n'avais pas la volonté de leur donner de l'importance, pas avec Arthur devant moi. En me laissant emporter par nos pulsions partagées, je l'attirai à moi en attrapant l'un de ses bras. Je le poussai à se pencher vers moi et j'effaçai le vide entre nous pour regoûter à ses délicieuses lèvres sous l'attention qu'elles méritaient. Ces caresses évoluèrent rapidement, car lui, comme moi, nous en brûlions d'envie, là maintenant. Ça m'avait manqué durant ces pénibles dernières semaines. Mes mains redécouvrirent la velouté de sa peau qui éveillait durement mon excitation refoulée. Ces gêneurs faits de tissu dissimulant ce corps enivrant furent vite retirés du jeu, car mes doigts cherchèrent le contact de sa peau nue frissonnante de délice. Je vins découvrir son torse nouvellement dévêtu par mes soins de mes lèvres avides.

La voix de mon partenaire ne fit que confirmer le besoin mutuel de revivre une nuit torride. Je sentis ses doigts se nouer derrière ma nuque et j'approfondis un peu plus le baiser avec une petite touche de brutalité. Malgré le fort désir d'accélérer les choses, je me retins et je gardai un oeil sur lui. Ces expressions témoins de ce doux supplice ressenti et ces réactions face à ma nouvelle fougue émise dans nos caresses me plurent énormément. J'adorai tant le son de sa respiration sous ce jour; légèrement gémissante. Ce fut un pur délice pour mon ouïe et j'en voulais plus... Beaucoup plus. J'en avais besoin pour tout oublier, même si ce fut que pour un court laps de temps.

Arthur me poussa à m'éloigner de lui pour lui laisser de l'espace. J'obéis un peu curieux en me redressant et je vis enfin la raison, il venait de retirer de lui-même son pantalon. Ce petit interlude me fit réaliser mes propres sensations contraignantes... j'étais cruellement à l'étroit dans mon vieux jeans. Sans que j'aie eu à prononcer le moindre mot, les doigts agiles de l'autre sorcier défirent ma boucle de ceinture. Je retirai ma ceinture et je me départis de mon vêtement à mon tour. Puis, comme si mon amant sentit le besoin de prendre les devants, il se livra à une si agréable découverte de mon corps offert. Bien que je n'ai jamais été du genre sensible à ce genre de caresses, je ne pouvais pas cacher les légers frissons qui accompagnèrent les doux passages de ses mains. Son regard s'attarda sur mes nouvelles plaies créées ce soir et ses prunelles se relevèrent sur mon visage avec une toute autre expression que le désir, ce fut de la curiosité... inquiète?

- Un vol de matériel qui a mal tourné... rien de grave. M'empressai-je de dire pour clore le dossier le plus rapidement possible. Je ne voulais pas que cette question vînt à atténuer la flamme de la passion afin de reprendre notre délectable programme de la nuit sans tout reprendre à zéro.

Heureusement pour moi, le curieux s'en désintéressa aussi rapidement que je le désirais et mon partenaire s'attaqua à mon cou. Je fis un petit soupir plus prononcé au moment où ses lèvres rencontrèrent une partie de ma gorge, mais ça, j'avais toujours été réactif à ce genre de caresses. Mon désir devint de plus en plus intense et je revis la même sensation enivrante que tout ce qui m'entourerait, disparut.

Ces mots confirmèrent le désir de passer à l'étape supérieure.

- Tu y arrives déjà! dis-je lascivement contre ses lèvres en l'embrassant avec plus de fougue et je renversai les positions. ... je ne tiens plus...

Je le pénétrai d'abord de mes doigts pour le familiariser à une présence et ce fut plus facile qu'à notre premier ébat. C'était-il un peu préparé?

- Je pense que je peux... mais doucement. dis-je en me décollant.

Dans un geste doux, je le pris avec le plus de contrôle qu'il me fut possible d'obtenir, je ne voulais pas le blesser. À cet instant, l'envie me consuma et je pus ressentir ma peau brûlée sous nos corps qui s'entrelaçaient.

- Tu me le dis... quand tu es prêt... je vais attendre un peu avant de bouger.

Je revins m'attaquer à ces lèvres qui avaient hanté mes nuits.

Jamais je n'aurai pu croire ceci possible, mais je pus enfin laisser ma brûlante envie pour l'autre sorcier me submerger pour l'assouvir entièrement. Mes yeux se délectèrent du spectacle de ce corps frissonnant contre le mien incandescent et mon ouïe savoura cette agréable mélodie qui s'échappait de ses lèvres entrouvertes. J'adorai l'admirer sous ce jour délicieusement vulnérable et plaintif. Je désirai tant immortaliser cette vision et cette sensation pour m'en repaître autant que je le voulais! Ces réactions m'enflammèrent si rapidement que mon corps me hurla d'accélérer le pas afin d'en venir aux choses sérieuses. J'avais envie de croquer pleinement le fruit de ce fou désir à notre portée sans le moindre ménagement, mais je ne voulais pas le blesser. Mon partenaire sembla apprécier cette douceur et je le lui fis s’avouer encore un petit moment en attendant la confirmation qu'il était prêt à y aller plus rapidement.

Je n'attendis pas pour confirmer ce que je ressentis, il voulait y aller progressivement. Mes hanches se mouvèrent sous un rythme léger et doux comme demander en prenant difficilement sur moi... pour le moment. Ces premières affirmations me firent sourire en coin. Je n'avais donc pas mal interpréter... il prenait beaucoup plus de plaisir qu'à notre premier rapport!

- Heureux de voir que tu en as pris goût. Ah... d'accord, je veux bien jouer le jeu, mais ne me fais pas trop languir Arthur, je ne suis pas réputé pour ma patience. dis-je avec une voix suave en me penchant légèrement sur lui.

Son regard désireux soutint le mien avec intensité et je compris machinalement ce qu'il souhaitait. Je lui volai ses lèvres dans un baiser fougueux et je le fis poser ses mains sur ma nuque.

- Tiens... accroche-toi ici. dis-je en me reculant pour le regarder directement dans les yeux afin poursuivre ma prochaine lancée. Ne te gêne pas, touche-moi, caresse-moi, griffe-moi si c'est ce que tu souhaites. Ne te retiens pas!

Je lui redonnai un baiser avec une petite touche avide... je me sentis lentement perdre le contrôle de ma retenue. La profondeur, tout comme la force de mes mouvements de va et-viens se firent plus prononcé. Je sentis les vagues de plaisirs grimper en venant s'échouer dans mon bas ventre avec fracassement. Ma respiration se fit de plus en plus rapide. Je pris appui sur l'un de mes bras sans.