Méfie toi créature de la nuit. P.V. Leticia Sanchez

Je ne supportais vraiment pas les vampires. Pour moi, ils n’avaient rien à faire sur cette terre. Ils étaient fourbes, ils faisaient du mal aux gens qui se trouvaient autour d’eux. J’avais appris que ce cher Clayton était en couple, je ne sais pas comment j’avais réussi à me retenir de ne pas vomir. Depuis que j’avais appris ça, je voulais voir à quoi elle ressemblait et ce qu’elle faisait de sa misérable existence. Marcus m’avait dit qu’elle était ambulancière à l’hôpital de la ville. Ben voyons, idéal pour avoir du sang gratuit ou pour pouvoir abimer d’avantage les blessés qu’elle ramenait.

Je revenais d’une intervention qui avait été assez compliquée. Une famille avait eu un accident. Il y avait les parents et leurs deux petites filles. Un malade qui avait prit de la drogue, avait eu l’intelligence de prendre la route en sens inverse et il avait percuté la voiture de la famille frontalement. Malheureusement, les parents avaient été tué sur le coup et les deux petites avaient été gravement blessées.

J’avais donc été appelée sur les lieux avec mon binôme avec trois autres ambulances. Nous avions pris la petite qui avait été le plus gravement touchée et nous avions foncées à l’hôpital. Mon binôme était au volant et moi à l’arrière avec la petite. Une fois arrivée, on la descendait et on l’emmener aux urgences pour qu’elle soit prise en charge avec sa sœur. Je ne supportais pas se sentiment d’impuissance. Je retirais mes gants d’examens et je sortais prendre l’air.

Je vis une ambulancière sortir des urgences et se mettre un peu à l’écart. Je compris bien vite qu’il s’agissait d’elle. Je pouvais le sentir. Voilà qu’elle faisait le coup des larmes. Non mais franchement, elle était pathétique et elle ne ferait vraiment pas une grosse perte si je la tuais. Mais je savais que je n’avais pas le droit de la toucher. Sans compter que pour le moment, je n’avais aucune raison de faire quoi que ce soit. Elle ne s’approchait de personne et elle ne montrait aucun signe d’agressivité. C’est tellement dommage… Mais Marcus m’avait bien dit que je ne devais rien lui faire.

Je sentais que quelqu’un était en train de m’observer et je n’aimais pas du tout cette sensation. Je n’étais vraiment pas d’humeur. De qui s’agissait-il et surtout pourquoi cette personne m’observait? Je cherchais du regard de qui pouvait-il bien s’agir. Je ne me doutais pas qu’il s’agissait du chasseur de Marcus. Je n’étais pas en état de toute façon. J’allais m’assoir sur le banc qui se trouvait en face des urgences. C’était le banc sur lequel je m’asseyais quand je prenais ma pause avec Eva. D’ailleurs, je me demandais comment elle allait. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de ses nouvelles.

Mais pour l’heure, je savais que les petites se trouvaient sur la table d’opération et je priais le ciel pour qu’elles s’en sortent. Je ne savais pas si elles avaient de la famille et je l’espérais de tout cœur. Car sans ça, elles allaient se retrouver avec les services sociaux. Elles ne méritaient pas ça. Elles allaient déjà devoir se remettre de la mort de leurs parents et se reconstruirent par la suite. Ce qui n’allaient pas être une mince affaire.

Je n’avais aucune raison de l’approcher mais je surveillais le moindre de ses faits et gestes. J’avais vu à son regard qu’elle m’avait repéré. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres à ce moment précis. J’avais toujours aimé faire cet effet à ces saloperies de créatures. Après tout, pourquoi ne pas l’approcher? C’était le bon moment après tout. Je savais qu’elle n’allait pas faire un esclandre devant un hôpital ni qu’elle allait montrer sa véritable nature devant tout le monde. Si elle le faisait, je devrais la réduire en cendres et je me doutais que ca allait me retomber dessus car Marcus me sermonnerait en me disant que je l’avais provoquée pour rien et ce serait vrai.

J’en avais marre de sentir ses yeux sur moi. Je relevais la tête et je regardais partout avant de repérer le chasseur. Je savais qui elle était, je l’avais déjà vue plusieurs fois mais je ne mettais jamais approchée d’elle. Je me levais et je m’approchais d’elle sans le moindre signe d’agressivité. Contrairement à elle, je n’avais rien du tout contre elle. Pour moi, cette terre était assez grande pour que tout le monde puisse y vivre. Mais je savais que les chasseurs ne pensaient pas de cette manière. Ils avaient horreur de toutes les créatures qui étaient différentes d’eux.

Je trouvais ça vraiment dommage. J’arrivais devant elle et je décidais de rompre le silence. « Bonsoir… Je sais qui vous êtes et j’ignore pourquoi vous m’avez suivie jusqu’ici. Je ne fais rien de mal. Je travaille et je ne suis pas d’humeur à me justifier. J’ai vécu une intervention assez compliquée, alors j’aimerai être seule à présent. » J’avais été polie et j’avais pris soin de choisir mes morts. Même si je savais qu’elle ne pouvait rien contre moi, ce n’était pas une raison pour la provoquer.

Je la laissais venir vers moi. La suite allait s’en doute devenir intéressante. Je la laissais parler. Pour tout dire, j’étais vraiment curieuse de savoir ce qu’elle allait me dire. Elle me salua poliment et je la regardais de haut en bas. Elle me faisait comprendre qu’elle avait vécu une intervention difficile et je faisais une fausse moue. « Oh c’est vrai? Mais pour considérer qu’une intervention a été difficile il faut des sentiments. Vous en avez? Je suis vraiment impressionnée. » Bon, d’accord, c’est vrai que j’avais craqué et que je venais de la provoquer de la pire des façons.

Je ne savais pas comment elle allait réagir à ce que je venais de lui envoyer dans la figure, mais je me doutais que si elle était intelligente, elle ne ferait rien qui risquerait de l’afficher sur son lieu de travail. Je me doutais qu’elle allait tout répéter à Clay qui allait le répéter ensuite à Marcus. Je ne savais pas s’il allait me sermonner ou non, mais je m’y attendais de toute façon.

Je serrais les poings et je me retenais de ne pas lui en mettre une. Mon regard venait de changer de couleurs. J’étais un jeune vampire et j’avais encore un peu de mal à bien me maîtriser. Mais ça, Hope devait s’en douter et elle le faisait exprès. Il ne fallait pas que je réponde à cette provocation qui était purement gratuite. Je fermais les yeux et je prenais une profonde inspiration. Oui bon, je n’avais plus besoin de respirer, mais ça m’aider en fait. J’imaginais Clayton à côté de moi. Dans ce genre de situation, il n’y avait que lui qui arrivait à me calmer.

J’essayais d’imaginer les mots qu’il me dirait pour me calmer et ma pression redescendit aussi vite. J’ouvrais les yeux pour regarder Hope. « Vous pouvez penser absolument tout ce que vous voulez, je m’en fiche complètement. Je continuerai d’aider les gens comme je le fais et que ça vous plaise ou non je le ferai pareil. Alors maintenant, si vous n’avez rien d’autres à ajouter, je vais rentrer chez moi. »

Oh mais elle répondait? Elle n’avait pas froid aux yeux la petite suceuse de sang. Elle avait du cran et elle arrivait à se maîtriser, mais pour combien de temps? Elle allait continuer de se fondre parmi les humais qui eux, étaient arrivé sur terre avant ces saloperies. Je ne comprenais vraiment pas comment ça avait pu arriver. Mais on devait faire avec. « Waw, je suis impressionnée que vous puissiez penser que vous aidez les gens. Ce ne sont que des poches de sang sur jambes pour vous. Je suis certaine qu’un jour, vous allez finir par craquer, et quand ce jour arrivera, soyez certaine que je serai là. »

Oh oui, je serai là et je me ferai un plaisir de lui couper la tête sous les yeux de ce cher Clayton. Rien que d’y penser, un frisson d’excitation me traversa le corps. Elle pouvait essayer de me faire croire qu’elle était gentille et bien attentionnée, un vampire restait un vampire. On ne peut pas faire d’un loup un chat. Un animal sauvage finira toujours par vous sautez à la gorge au moment où vous ne vous y attendez pas

Hope ne comprenait vraiment rien du tout et je n’avais pas envie de continuer de me justifier. Je pouvais comprendre que certains vampires étaient mal attentionnés. Un peu comme les humains, il y en a des bons et des mauvais. Pour les vampires, s’étaient exactement la même chose. Moi, j’avais décidé de me ranger du bon côté. Je me disais que si je me rangeais du côté de Hope, elle me laisserait peut-être tranquille. Je lui fis un petit sourire qui était sincère. Mais la connaissant du peu que je la connaissais, elle le prendrait sans doute comme une provocation.

« Ah mais je n’en doute pas. Je sais que le but de votre mission s’est de veiller sur les humains et de faire en sorte qui ne leur arrivent rien. Je pense exactement la même chose que vous, même si vous ne me croyez pas du tout. La vie des humains et primordial et je ne veux faire du mal à personne. Donc surveillez-moi autant que vous voulez, je n’ai absolument rien à me reprocher. Je pense que nous avons terminé notre entrevue? »

Elle était vraiment forte pour me dire les phrases que je voulais entendre. Les vampires étaient connus pour tromper tout le monde. Dans la plupart des cas, ils étaient attirants et beaux parleurs. Je me méfiais donc de ce qu’elle me disait. Un vampire avertit en vaut deux comme on dit. Leticia savait à présent que j’étais sérieuse et que je ne le la lâcherai pas d’une semelle. Je savais que si elle devenait dangereuse, Marcus me laisserait la tuer sans me dire quoi que ce soit. Je la regardais de haut en bas et de bas en haut.

« Oui, nous avons terminé. Je n’ai plus rien à ajouter à part que je vous surveille et que je ne vous laisserai pas le droit à l’erreur. » Je ne comprenais pas comment elle arrivait à se contrôler tout en étant ambulancière. Elle était exposée au sang tout le temps et l’odeur était forte. J’attendais qu’elle fasse un faux pas. Car je savais que ça finirait par arriver.

Je n’avais rien envie de rajouter. Je tournais les talons et je retournais à l’intérieur du bâtiment. Cette femme était une véritable garce et je savais que malheureusement, je serais susceptible de la recroiser. J’allais donc devoir faire profil bas. Je me rendais à la cafétéria du personnel et j’allas m’assoir. A première vue, ma collègue avait eu la même idée que moi. Je lui demandais si elle avait eu des nouvelles des petites et elle me répondit que oui. Les opérations s’étaient bien passées. A présent, il fallait attendre qu’elles se réveillent pour voir les conséquences. Au moins, elles étaient en vie.

Je décidais de ne pas la provoquer d’avantage et de rentrer. Je reprenais le volant et une fois arrivée, je partais me changer. J’avais besoin de dépenser mon énergie dans quelque chose d’utile. Il n’y avait personne dans la salle et s’était tant mieux. Je prenais mon arbalète et je décidais de tirer sur cible en imaginant la tête de cette saleté de vampire. Je tirais en plein milieu de la cible. J’arrachais la flèche et je recommençais. Je la posais et j’allais ensuite commencer des pompes. Une fois ma séance terminée, j’allais me prendre une bonne douche et j’allais rejoindre Marcus.