Promenons-nous dans les bois. P.V. Lyanna

J’étais partie en chasse. Un loup garou incontrôlable sévissait et avait tué beaucoup trop de monde. On ne pouvait pas le laisser continuer. J’étais donc partie avec mes hommes pour le tuer. Il était jeune donc il était connu pour avoir beaucoup de force et être relativement agressif. J’avais toutes mes armes préférée avec moi dont mon arbalète avec des flèches exprès pour loup garou. Ce n’était pas ma première chasse, je savais ce que je faisais. Enfin, du moins, c’était ce que je pensais. On arrivait rapidement sur ses traces et on pouvait l’entendre hurler à la lune au loin.

Je faisais signe à mes hommes de partir dans des directions différentes afin de pouvoir l’encercler. On devait le prendre par surprise. Je marchais en me penchant mon arbalète dans mes bras, j’essayais de faire le moins de bruit possible. Mais je marchais sur une branche relativement sèche qui craqua sous mon pied. Eh merde… Ce dernier m’avait entendu je n’eu pas le temps de le mettre en jou qu’il se jeta sur moi toutes griffes dehors. Il me balança contre un arbre et je pouvais sentir sa bave couler sur moi. Il leva sa patte pour me donner le coup de grâce.

Heureusement, un de mes hommes lui tira dans le dos et le loup garou s’effondra. « Merci Grant, c’était moins une. » Mais une douleur atroce me prit soudainement. Je baissais mon regard et je vis que ce dernier m’avait donné un coup de griffe au niveau du torse. La blessure était relativement profonde. Je perdais beaucoup de sang et bien trop rapidement. Je savais que si mes hommes prenaient le soin de me ramener chez nous, je serais morte en chemin. Il fallait agir le plus rapidement possible. J’avais de la chance, mes hommes avaient toujours été doués pour ça.

Nous n’étions pas loin de White Chapel, c’était aussi pour cette raison qu’on ne devait pas manquer notre cible. Mes hommes me portèrent du mieux qu’ils purent et on s’y rendit. Grant, qui était mon bras droit, frappa de toutes ses forces sur la grande porte. Cette dernière ne tarda pas à s’ouvrir. Il demanda de parler le plus rapidement possible au responsable des lieux. On ne pouvait pas entrer dans ce genre d’endroit comme dans un moulin et nous n’étions pas des sorciers. Par conséquent, on allait devoir demander une autorisation exceptionnelle pour pouvoir y pénétrer. En espérant, que ça ne prenne pas trop de temps.

J'étais à mon bureau en train de travailler, Charlie dormait dans son berceau à côté de moi. J'avais décidé de reprendre rapidement après mon accouchement, du moins aussi tôt que mes forces me le permettaient. Mais mon coven comptait énormément et avec tout ce qui se passait dernièrement avec l'évasion programmée de Carceris, il nous fallait redoubler de prudence et je travaillais à mettre au point un sort de protection pour mes sorciers, un plus simple et moins demandant en énergie que celui qui protégeait White Chapel.
Je m'apprêtai à voir si Charlie avait faim quand on toqua à la porte de mon bureau. Je me dépêchai d'aller ouvrir pour éviter de réveiller ma fille en sursaut. L'un de mes sorciers me dit que des chasseurs étaient aux portes du coven et qu'ils semblaient vouloir entrer. Mon coeur se serra. Quand ils étaient dans les parages, rien de bon ne se profilait à l'horizon. La plupart des chasseurs exécrait tous les sorciers sans faire de distinction entre magie noire et magie blanche ou rouge. Nous, les mages blancs, étions proches de la Nature et la respections, nous n'étions pas des abominations, mais comme toutes les magies, originellement, venaient des Démons, les Chasseurs nous détestaient autant que les autres sorciers. Une mine renfrognée se dessina sur mes traits.

- Dis à Brad de surveiller Charlie, j'y vais.

Je savais que si je laissais mon bras droit y aller, cela finirait mal. Il avait le sang chaud et ses muscles pensaient plus vite que son pois chiche de cerveau quand il y avait un peu trop de testostérone.
Arrivée à la porte, je vis un homme aux traits tendus, visiblement inquiet.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?

Pour que vous dégagiez, surtout...

Je compris rapidement que l'une des leurs était blessée. Je ne pouvais laisser quelqu'un souffrir, et peut-être était-ce là le moyen de protéger mes sorciers des chasseurs... Si je les aidais, peut-être qu'ils ficheraient la paix aux sorciers de White Chapel.

- Allongez-la sur le banc en pierre ici.

Elle ne pourrait pas franchir le seuil de l'église.

- Méchante blessure, vous permettez ? Qu'est-ce que c'est ?

Tout en parlant, j'essayais de lui enlever au moins la douleur en posant mes mains au-dessus de la blessure. Je soufflai quelques mots en latin et une lumière blanche émana de mes paumes pour venir envelopper sa blessure. Cela ne la guérirait pas pour le moment, j'avais besoin de savoir exactement d'où la blessure provenait.

J’étais vraiment dans une méchante situation. Je ne voulais pas demander d’aide aux sorciers, mais au vue de ma blessure, je n’avais clairement pas le choix. Pour moi, ces personnes n’étaient pas normal. Ce sont les descendants des démons, pour moi, ils ne méritent pas de vivre. Dans leur cas, il faut clairement se méfier des apparences. Certains font soit disant, de la magie blanche, et alors ? Pour moi, un loup reste un animal sauvage. On peut essayer de l’apprivoiser, mais un jour, il vous égorgera sans la moindre raison. C’est dans son instinct de chasseur. Alors pour moi, les sorciers sont pareils.

Un de mes hommes étaient parti chercher la maîtresse des lieux. La blessure me faisait un mal de chien et je perdais beaucoup de sang. Je ne savais pas depuis combien de temps mon homme était parti, mais j’avais l’impression que ça faisait des heures. Je le revis enfin revenir vers moi avec une femme. Cette dernière était clairement une sorcière. Non mais franchement, comment est-ce que j’avais pu tomber aussi bas ? Il fallait vraiment que je revois mes techniques de combat. Ceci dit, c’était la première fois que je me prenais une blessure aussi grave.

Elle demanda à ce que l’on me bouge et que l’on m’allonge sur le banc en pierre. Je ne pus retenir un cri de douleur. Puis, elle s’approcha de moi et elle me demanda l’autorisation de voir ma blessure. Je n’avais d’autres choix que de la laisser faire de toute façon. « Oui, Allez y…. » De la lumière sortit de ses mains et une chaleur m’envahit. Je sentais que la douleur était en train de s’atténuer et je poussais un soupir de soulagement. « C’est une griffure de loup-garou… Il ne m’a vraiment pas manqué celui-là . » Je savais que l’autre partie de mes hommes étaient parti à sa recherche.

Je détestais les chasseurs, mais je ne leur souhaitais pas de mal cependant. Cette femme avait besoin de mon aide et je ne comptais pas la lui refuser, c'était contre mes convictions, à moins bien sûr qu'elle ait fait du mal à l'un des miens. De plus, peut-être que mon aide permettrait de n.gocier une entente pour protéger les sorciers de White Chapel, vu que le pois chiche qui servait de cerveau aux chasseurs ne faisait pas la différence entre la magie des sociers blancs et celles des démons, même si quelque part nous en étions les descendants aussi.
Avec son autorisation, je commençai à utiliser ma magie pour atténuer sa douleur, puis, comme elle semblait obtempérer, je commençais un sort pour retirer la moindre trace de venin. Un loup-garou donc...

Quand on leur fout la paix, aux bestioles, on se retrouve pas à se vider de son sang...

- Et qu'avait-il fait pour se retrouver traqué à dix contre un ?

Quand je pensais que mon pauvre Clayton était leur pantin, cela me mettait en colère, mais je tâchais, comme toujours, de paraître modérée.

- Je vais vous guérir, mais j'imagine que comme je vous sauve la vie aujourd'hui, vous accepterez de me promettre que vos sbires et vous-mêmes ne vous en prendrez jamais à l'un de mes sorciers ?

Elle avait plutôt intérêt à accepter, sinon j'arrêterais net mon sort et je repartirais à l'abri dans mon coven. Ruffus était venu s'asseoir à côté de moi et observait la scène.

- Plus aucune trace de venin de loup, maintenant je vais tâcher de faire cicatriser vos tissus. Puis-je avoir votre nom ?

Elle, elle connaissait sans doute déjà le mien. Néanmoins, avant de commencer, j'attendais sa réponse et elle pourrait voir à mon regard sur elle que sans son assurance que mes sorciers seraient à l"abri du moindre dérangement de la part des chasseurs, je ne procéderais pas à ses soins et elle resterait avec sa plaie béante et sanguinolante. AH que ce sang me révulsait, comment faisaient Karl et Caleb pour supporter celà ? Je faisais de mon mieux pour ne pas regarder l'hémoglobine qui tapissait le sol et imbibait ses vêtements déchirés.

Non mais sérieusement ? Elle voulait que je me justifie sur les raisons de notre chasse ? Alors celle-là, c’était la meilleure de l’année… Mais malheureusement, je n’étais clairement pas en position de force. Le venin de Loup-garou avance très vite dans l’organisme, et si elle ne faisait rien, je serai morte avant le levé du jour. Je serrais les dents car j’étais frustrée par la situation. « Il a attaqué un village et il a fait beaucoup de victimes. » Dont des femmes et des enfants… Il était jeune, il était donc plus incontrôlable. La preuve, il avait réussi à me blesser.

A juste titre, elle me demandait quelque chose en échange. Je savais que peut-importe ce qu’elle me demandait, je ne pourrai pas lui dire non. Sa demande ne me surprenait vraiment. « Oui, évidemment... » Je sentais que le venin avait totalement disparu, et je poussais un soupir de soulagement. Mais il fallait encore refermer la plaie. Je me doutais qu’elle allait encore faire ça avec la magie… Non mais c’est fou quand on y pense, ces gens ne sont pas capable de faire des choses basique sans leur magie. Elle me demanda mon nom, je connaissais déjà le sien.

« Je m’appelle Hope Williams. »

J’allais devoir confirmer que je ne ferai rien à ses sorciers et mes hommes non plus. « Et je vous fait la promesse que personne ne touchera à vos sorciers, ni maintenant ni jamais et que si vous avez besoin, nous vous viendrons en aide. » Ca m’avait vraiment arracher la gueule de lui dire ça, mais je n’avais pas le choix au vue de la situation. Il y a des fois où on est dans l’obligation de mettre notre fierté de côté et de passer à autre chose pour la suite.

Dire que je me retrouvais à soigner une chasseuse... Comment de telles choses pouvaient m'arriver ? Ça tombait toujours sur moi... Les ancêtres de cette femme avaient sûrement brûlé les miens sur un bûcher à Salem au XVIIème siècle... Mes parents ne seraient pas bien fiers. Mais la magie blanche était aussi là pour guérir et je ne pouvais refuser une telle aide. Et j'y avais vu un moyen de mettre à l'abri les sorciers de White Chapel contre une hypothétique colère des chasseurs. On ne savait jamais avec eux.

J'avais réussi à faire disparaître le venin de la griffure profonde qu'elle avait reçu. Ça, c'était pour la partie magique. Il restait la partie purement physique et médicale, refermer la plaie béante. Je n'avais pas vraiment envie de me retrouver avec les organes de la dénommée Hope Williams sur le parvis de ma chapelle. Elle venait de prononcer la promesse que je voulais l'entendre dire, et alors que je voyais qu'une telle chose la révulsait, un sourire se dessina sur mes lèvres.

- Sage décision.

Je repositionnai mes mains au-dessus de sa blessure et prononçai d'autres paroles en latin. La lumière blanche qui émanait de mes paumes vint couvrir la blessure et peu à peu, les chairs se rapprochèrent pour finalement cicatriser. Une fois la procédure terminée, je repositionnai mes mains le long de mon corps.

- Voilà, vous êtes guérie. Utilisez cette nouvelle chance à bon escient. Je saurai me souvenir de votre promesse, Hope Williams.

Je lui souris une dernière fois avant de m'éloigner, Ruffus sur les talons.

Waow j'adore quand t'es flippante et mystérieuse comme ça.
C'est ça, fous-toi de ma gueule.

J'espérais que les chasseurs décamperaient rapidement des environs, je ne voulais pas qu'on les voit rôder près de White Chapel. Au moins, ils ne pouvaient pas entrer dans l'enceinte du coven. Tout ce que je voulais, là, c'était retrouver ma fille et la serrer dans mes bras. Pourvu que jamais de sa vie elle n'ait à être confrontée à ces personnes.

Sage décision ? Non mais clairement, elle avait de la chance que j’avais vraiment besoin d’elle, j’avais vraiment envie de la gifler. Mais je n’étais vraiment pas en position de force. Je la laissais donc faire. Une chaleur envahit mon corps quand elle prononça ses mots en latin et ma blessure se referma. Je n’avais plus du tout mal et je me redressais. On ne devait pas perdre de temps, le loup-garou avait très certainement réussi à gagner du terrain avec ce qu’il venait de se passer. Mes vêtements étaient déchirés à l’endroit où il m’avait griffé, saloperie de bestiole.

Je me redressais et je me levais du banc en pierre sur lequel j’avais été allongée. « Merci... » Je ramassais mes affaires et je reprenais le chemin avec mes hommes. Durant le trajet, j’étais silencieuse. Je réfléchissais à la promesse que j’avais dû faire et sur laquelle je ne pourrais jamais revenir. Très clairement, j’espérais pour elle qu’aucun de ses sorciers ne basculeraient du mauvais côté car là, promesse ou non… Non mais franchement, pourquoi Dieu avait crée de tels atrocité ? On peu se soigner avec les plantes pas besoin de magie… C’est dangereux et ridicule… On retrouvait la trace de notre loup et on repartait sur ses traces.

On devait le tuer et vite car ce que madame je suis la meilleure sorcière de la terre n’imprimait pas, c’est qu’un jeune loup-garou tue tout ce qu ‘il croise. Femme, enfant, il s’en fiche et il ne fait aucunement la différence. Donc ouais, clairement je n’allais pas laisser cette saloperie en vie et ça, personne ne pourrait me persuader du contraire. Oui, je sais, le loup-garou est humain à la base, mais pour moi, cet humain est mort depuis qu’il s’est fait griffé et qu’il s’est changé. Je ne ressens pas de pitié.