Dommage, tu avais ton utilité! (PV Zephyr)

Dommage, tu avais ton utilité!

Feat.

Zephyr Normandin

Pour toute attente, la capture du rejeton Fitzgerald représenta un atout de taille pour le bien du Coven. Avec la chaude recommandation d'Auguste, j'avais difficilement pris sur moi en évitant de prendre sa vie. Heureusement, je n'avais pas succombé à mon désir de simplement le liquider, car son sang nous a été utile. Notre plan fut très ingénieux par sa stupide simplicité. Nous utilisions un sort de localisation basé sur la ressemblance sanguin, afin d'avoir toujours une longueur d'avance sur cette misérable famille. Alors, en l'ayant sous la main ainsi, nous n'avions qu'à nous servir. Bien sûr, le jeune homme ne se montrait pas docile et ne cessait de se débattre. Gloria se proposait toujours pour la récolte, vu le sourire qui formait ses lèvres à chaque fois, je suspectais qu'elle en tirant un énorme plaisir. Nos nouveaux partisans étaient poussés à pratiquer leurs sorts non létaux sur lui. Nous espérions que cela serait suffisant pour entraîner nos nouvelles recrues pour le plan magistral à venir.

À la nuit tombée ce jour-là, je devais sortir pour acheter des réserves de plantes exotiques pour la réalisation de la dernière position explosive. J'avais besoin également des plantes pour mes potions personnelles. Je ne voulais aucun accro si près du but! J'allais donc faire usage une autre fois de notre prisonnier.

Je me rendis au sous-sol de la propriété de mon Régent et avançai vers notre jeune sorcier capturé. L'un de nos hommes lançait un sort de confusion mentale grâce à une magie mentale intrusive. Tentait-il encore une fois de le briser psychologiquement avec des terreurs ou des scènes d'horreur? Les petites plaintes poussées par le torturé faisaient rire malicieusement l'apprenti en poussant le sort vers l'efficacité physique grâce à un enchantement. L'homme retenu se tordit de douleur et se retint la tête. Je posai ma main sur mon nouveau membre du Coven et celui-ci coupa le sort. Enfin, Zephir pouvait souffler.

- Tu t'es amélioré dans le contrôle de la confusion mentale... félicitation d'être parvenu à mélanger ça à de la douleur physique!

Apprenti: - Oui... c'est Gloria qui m'a montré comment faire! Tu viens pour la collecte?

- Oui... tu peux partir.

Apprenti: Parfait... je vois laisse.

Puis, il quittait sans jeter un regard en arrière. Mon regard se posa sur le jeune homme. Je récitai un sort pour infuser mon énergie dans le corps de mon captif et le forcer à tendre le bras. Ainsi, le jeune Fitz avait perdu le contrôle complet de son bras.

- Je ferai vite... pas comme elle. Si tu obéis Zeph... si tu es coopératif je te donnerai à manger comme promis. Tu dois avoir faim non? Dis-je en présentant la petite fiole vide.

Dommage, tu avais ton utilitéUne forêt sombre, une nuit d’orage. La pluie s'écrase par grosses gouttes autour de Zephyr qui n’y voit pas un mètre devant lui. Au loin, il entend Stormy grogner et aboyer avec force. Quelque chose ne va pas, mais le manque de visibilité, la force du vent et le grognement de l’orage empêche le jeune sorcier à localiser le son. Doit-il revenir sur ses pas, ou tourner à gauche ? Il avance donc presque à l’aveugle, trébuchant sur quelques racines, manquant de peu certains arbres et appelle sans cesse son familier. Mais elle ne répond désormais plus.
La force avec laquelle la pluie s’abat sur lui fouette son visage. Il est détrempé, il a froid. Il a peur. Peur, car il ne sait pas où il est, ni depuis combien de temps il marche. Peur, car désormais, au loin, ce sont des gémissements plaintifs qu’il entend. Des couinements de détresse. Mais il ne voit toujours pas Stormy. Il trébuche, tombe, une fois, deux fois. S’écorche. Ses jambes peinent à supporter son poids mais il se sent incapable de s’arrêter. Désormais, à chaque coup de tonnerre, c’est comme si l’éclair le pourfendait. Et les couinements de Stormy résonnent maintenant directement dans sa tête. C’est trop pour Zephyr qui finit par s’effondrer, engloutit dans des ténèbres de douleur. Des illusions, des tortures mentales … Encore.

S’il avait su qu’un jour il serait fait prisonnier et torturé à coup de magie noire, peut-être que Zephyr aurait été un peu plus assidu aux cours sur les sortilèges et autres pratiques magiques. Peut-être aurait-il su comment se protéger ou même comment s’échapper de cet endroit sordide.
Ça s'était passé un soir alors que Zephyr flanait dans les rues d’Hollywood avec Stormy avant de rentrer chez lui. Mais ce soir-là, il ne put rentrer chez lui. Un groupe de capes noires l’attendait au détour d’une ruelle. “Des détraqueurs!” avait-il plaisanté. Il se serait abstenu s’il avait su que Stormy et lui subiraient un sortilège de paralysie.

Depuis combien de temps cela dure t-il ? Le jeune sorcier n’en a aucune idée. A rester seul dans un endroit aussi obscur, on perd la notion du temps. Sans compter les tortures infligées. Il y a de quoi perdre la tête. D’ailleurs Zephyr crut bien devenir fou à plusieurs reprises. On ne venait le voir que pour le torturer ou pour lui prendre du sang. Enfin, c’était du pareil au même. On ne daignait lui donner à manger que quelques fois, trop rarement. Est-il un cobaye ou un otage ? Il ne sait plus très bien.

Aujourd’hui ne dérogea pas à la règle. Zephyr venait de subir une énième séance de torture lorsque le détraqueur débarqua avec son air sombre et pincé. Matthew. Le sorcier captif était à peine remis de ses récents tracas que déjà son bras - hors de contrôle - allait subir une nouvelle transfusion.

-T’es le meilleur Matt’ ! marmonna-t-il avec sarcasme et le peu de force qu’il avait réussi à retrouver.

Au moins sa séquestration ne lui avait pas enlevé son sens de l’humour légendaire.
De sa main libre, il se tenait le crâne, en proie à une violente migraine.

-Où est Stormy ? demanda-t-il à son bourreau, relevant un regard plein de reproche sur lui.

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Zephyr Normandin

Sans attention particulière pour mon détenu, je m'attelai à ma tâche en préparant le matériel pour extraire le sang. J'appliquai l'élastique sur le bras de Zephyr que je contrôlais encore par mon enchantement. Puis, la voix du garçon brisa le silence de la pièce sous une connerie qui m'agaça déjà. Je relevai le regard vers le jeune sorcier dans un profond soupir. Les souvenirs des derniers événements où il avait fait enrager l'un de nos derniers apprentis remontèrent dans mon esprit. Mon subordonné avait perdu le contrôle et avait presque fait exploser la pièce. " Si le jeunot se la joue encore comme vendredi dernier... je m'arrangerai pour lui couper son goût de rire pour un bon bout de temps! " Pensai-je en serrant la mâchoire légèrement.

- Tu veux tester une autre fois le sort qui draine ton énergie au point où ton familier ressent une douleur aiguë? Je pris un moment, pour laisser ma menace faire son chemin dans l'esprit de mon captif, avant de reprendre. Non? Alors, tiens-toi tranquille. Ma voix fut froide en ne souffrant d'aucune incertitude, alors que mes yeux ne le quittèrent aucune seconde.

Puis, je me reconcentrai sur la prise de sang en serrant un peu plus fortement ma poigne autour de son bras pour faire apparaître une veine. J'allais installer l'aiguille pour m'activer, mais la seconde intervention de mon détenu me donnait envie de le bâillonner sur le champ.

- Ton chien est dans une cage dans la pièce à côté...

J'avais ordonné à mon propre familier de la surveiller et de m'appeler si elle tentait quelque chose. Si on prêtait attention, l'on pouvait entendre des grognements violents et des aboiements sur deux tonalités différentes. " Ah... Ne dis pas que Blake, s’y mettait aussi! " Je revins sur ma raison de ma descente dans le sous-sol; le besoin du sang de notre prisonnier. Alors, je le piquai sans plus attendre et lui retirai une petite quantité de son hémoglobine. Ensuite, je retirai l'aiguille et retirai la bande élastique. Lentement, je mis fin au sort de contrôle sur son bras en retirant mon énergie.

Je lui lançai son sandwich emballé mollement pour qu'il puisse l'attraper.

- Tiens... maintenant, mange!

Dommage, tu avais ton utilitéZephyr est une tête brûlée, depuis toujours, qui ne sait tenir sa langue. Ou plutôt qui réfléchit peu avant de parler. En même temps, il n’y avait pas de réel enjeu. Au pire il y avait bagarre et il s’en sortait avec quelques bleus, voire un oeil au beurre noir … Mais ça c’était avant. Avant de se faire kidnapper et que sa vie et celle de ses proches semble menacer. Car c’est une histoire de famille, il n’y a pas de doute à avoir. Si Zephyr n’a jamais été très brillant à l’école, il n’en demeure pas moins dégourdi.

-Si vous lui faites du mal ...

Les aboiements de Stormy lui firent ravaler d’autres remarques cinglantes. Elle était proche. Et pourtant ils ne pouvaient pas communiquer. Le jeune sorcier refusait qu’il lui arrive quoi que ce soit. Pas à elle. Depuis qu’elle s’était présentée à lui, un lien indéfectible s’était noué entre eux et Zephyr n’envisageait plus de continuer sans elle. Mais où est-ce que tout cela allait les mener ? Allaient-ils finir par se débarrasser de lui ? Le garder prisonnier à vie ? Lui laver le cerveau pour qu’il ne se souvienne de rien et l’envoyer en Antarctique, là où personne ne saurait le retrouver ? Il referait sa vie comme si de rien était en tant que marin pêcheur et vieillirait en ignorant qu’un jour il avait été un sorcier raté.

Lorsque Matthew leva le sortilège dont il était victime, Zephyr eut l’impression que son corps pesait une tonne. Il n’avait qu’une envie, s’écrouler au sol et s’allonger. Dormir. Le sandwich atterrit sur ses genoux et cela demanda un certain effort pour le récupérer et le déballer. Encore plus de le porter à sa bouche, malgré une faim évidente.

-C’est toi qui l’a fait, Matt’ ? Tu t'es surpassé ! Lâcha t-il, sarcastique

C’était plus fort que lui. Un vrai moulin à parole …

-A quoi ça vous sert tout ce sang ? Nan parce que je sais bien que vous en avez rien à battre de mon consentement mais j’aimerai quand même savoir pourquoi je moisis ici.

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Zephyr Normandin

Aussitôt que je terminai de nourrir notre oisillon en cage, je me désintéressai bien vite de son chant disgracieux. Il était peut-être casse-pied avec ces jacassements, mais il n'en restait pas moins utile de par sa descendance. Mon attention fut portée sur le sang que j'extrais de la seringue pour la couler dans une petite fiole. La quantité n'était pas énorme, mais elle me suffira amplement pour le sort de localisation que je prévoyais faire avant ma prochaine sortie. Je commençai à stériliser le matériel avant de le ranger lorsque mon petit captif se remit à gazouiller un peu trop bruyamment à mon goût pour simplement m'énerver. J'allais lui dire de se taire, mais il me posa une question avec un commentaire qui me fit craquer.

" Ah... j'ai trop envie de lui arracher son sale bec à celui-ci! " Pensai-je sous la rage en me retournant vers lui.

Je récitai une formule latine et une pression magique put se faire sentir sur sa langue. Comme si elle était dans un étau menaçant de l'écraser.

- Tu continues comme ça et tu deviendras muet pour le reste de ta misérable existence et là, tu ne pourras plus utiliser ta magie. Maintenant... arrête de jacasser inutilement sinon...

Je tirai un peu sur le lien qui nous unit et il put sentir un écrasement plus prononcé se faire autour de sa langue.

- Seul ton sang aura de la valeur. Compris?

Lorsque son regard m'exprima sa compréhension, je claquai des doigts et le charme se rompit. Ensuite, je tentai de tenter de me concentrer à nouveau sur ma tâche. J'avais ras le bol de ses conneries et la situation ne me permettait plus de jouer le jeu. Avec le coup que préparait Obscurus, nous ne pouvions pas agir à la légère. Nous n'avions qu'une seule chance et nous allions la saisir!

J'en oubliai la présence du fiston Fitz/Johnston et je libérai la table de travail pour y dérouler la carte de la ville. Je pris la fiole et prononçai la formule en coulant le contenu sanguin sur la carte. Le sang se sépara en plus petite quantité à plusieurs endroits sur la carte. Ils étaient tous dans leurs maisons respectives. Parfait... je pouvais oeuvrer maintenant.

Je me tournai vers l'homme en cage.

- Tu vas être heureux... bientôt, nous n'aurons plus besoin de toi! dis-je avec un sourire froid et inquiétant.

J'épongeai le surplus de sang sur la carte avant de la ranger dans l'une de mes poches. Le sort sera actif encore un moment, je pourrais repérer les déplacements des membres de sa famille. J'appelai l'un de nos sous-fifres afin qu'il tienne compagnie à notre invité pour possiblement ses dernières heures en notre compagnie. Je devais me rendre à mon appartement pour mettre le reste du plan en place.

Avant cette récente captivité, jamais Zephyr n’avait été témoin - et encore moins victime - de tels sorts de magie. Il en avait pris des raclées pendant sa vie, ça c’est sûr, mais jamais rien de tel, jamais au point qu’il finisse par craindre pour sa vie. On racontait parfois des histoires de magie noire dans les dortoirs de la Ravenwood Academy, mais le jeune sorcier avait toujours vu ça plutôt comme des histoires pour faire peur, rien de vraiment sérieux. Ils étaient pourtant là, bien présents, bien réels et bien méchants. Et visiblement ils préparaient quelque chose, sinon pourquoi auraient-ils eu besoin d’un sorcier aussi insignifiant que lui ?
D’ailleurs Zephyr comprit un peu plus le peu de valeurs qu’ils accordaient à sa vie quand, la langue ensorcelée, le serpent proféra ses menaces. Une fois l’usage de sa langue retrouvée, le jeune homme la garda cette fois bien au chaud dans sa bouche, immobile. La peur grandissait de plus en plus en lui. Épuisé, les nerfs avaient pris le relais depuis un bon moment déjà, l’empêchant de sombrer dans la folie et le désespoir. Il tenait malgré tout à un espoir infime de s’en sortir vivant. Même s’il ignorait encore comment.

Silencieux, le regard de Zephyr traîna sur la carte que Matthew venait de déplier. Il n’avait encore jamais eu l’occasion de voir ce à quoi leur servait le sang qu’ils prélevaient incessamment jour après jour. Il crut reconnaître la carte de Los Angeles. Puis le sang se dispersa comme pour noter des positions … mais des positions de quoi ? de qui ? Zephyr pensa alors à ses parents. Ses parents biologiques. Même lui était capable de comprendre que s’il était question de sang, il était question de sa famille.
Lorsque le mage noir se tourna vers lui, le jeune homme bondit sur ses pieds, prit de panique. Qu’allait-il faire ? Il ne pouvait pas le laisser partir. Quelles que soient ses intentions, il ne pouvait pas le laisser s’en prendre à sa famille. Même si c’était encore un peu compliqué, ça restait son sang, ses proches. Et chacun d’eux s'était montré prêt à l’accueillir. Zephyr s’accrocha à ses barreaux.
Et puis ça ne pouvait pas être ses dernières heures de vie. Il ne pouvait pas se résigner à les passer dans cette cage sordide.

-Tu pars déjà ? Je peux avoir une bouteille d’eau ? Je sais pas si c’est ton dernier sort mais j’ai la gorge sèche. Sois sympa s’il te plait … Faut aussi que j’aille pisser !

Il devait gagner du temps. Absolument. Le temps de trouver un moyen de sortir d’ici.

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Zephyr Normandin

Ce détestable blanc-bec avait réellement épuisé ma patience restante avec toutes ces conneries étant son oeuvre. L'arrivée de la journée fatidique qui approchait à grands pas faisait régner une ambiance qui était loin d'être sereine au sein du Coven. Je ressentais avec distinction cette pression qui grandissait chaque jour nous séparant de ce coup d'État. Alors, le calme de chaque membre appartenant à Obscurus, y compris moi, était mis à mal sous cette situation oppressante et anxiogène.

Ce fut pourquoi j'explosai ainsi face à ses petites tentatives agaçantes. Ma menace, non lancée à la légère, sembla faire mouche auprès de mon captif. Curieusement, une découverte m'enrageait. Plus j'étais à son contact et plus je revoyais en lui un trait qui m'exaspérait caractérisant sa famille; l'arrogance. Bien sûr, je ne pus rester longtemps de marbre et ma colère jaillit sous les traits de ce sort de magie noire. Rapidement, la peur l'envahit, car il se tut. Je relâchai ma proie, satisfait, et je poursuivis la raison qui expliqua ma visite, le sort de localisation.

Une fois ma tâche accomplie, je lâchai un commentaire. La panique grimpa chez mon prisonnier qui s'empressa de se mettre sur ses jambes. Étrangement, au lieu de s'écraser au fond de sa cage, il s'approcha des barreaux et me posa une question. Curieux de savoir ce que le jeunot allait encore lancer comme ânerie, je me retournai ma tête vers lui attrapant mes effets personnels en vue à ma sortie. J'appréhendais ce qu'il tentait de faire avec ce genre de demande et le temps m'était compté. Je devais finaliser les préparatifs pour la potion d'explosion et pour ce faire je devais aller acheter les ingrédients manquants. Je regardai l'heure inscrite sur ma montre, il était 16H45. J'avais encore un peu de temps devant moi. Je m'exécutai et attrapai le sac qui m'avait permis de transporter mes effets pour en sortir une bouteille d'eau. Je lui donnai au travers la cage. Ensuite, j'entrepris le pas pour quitter la pièce quand il fit une seconde demande. Il était sérieux... il demande de sortir maintenant?! L'agacement grimpa et ma mâchoire se serra dans un soupir.

- Je te conseille de ne pas tester ma patience ce soir si j'accepte de te laisser sortir! Donc, ne tente rien de stupide... compris? dis-je en le pointant sous un regard froid.

Après cette mise en garde formulée à haute voix, je lui ouvris la porte de la cage et levai le sort de champ de force l'entourant.

- Maintenant... on se dépêche! Gloria arrivera bientôt et je suis sûr que tu ne veux pas la faire attendre trop longtemps... si elle revient et que tu n'es pas là pour la recevoir. Je me trompe.

Je savais parfaitement que Gloria était la plus vicieuse et la plus déjantée d'entre tous. Elle prenait plaisir à faire souffrir et s'amusait à faire crier ces proies.

Gloria allait arriver et prendre la suite de Matthew, de manière encore plus énervée et vicieuse. Et il était hors de question pour Zephyr de subir ces tortures sadiques une fois de plus. Il devait s’en aller. Grâce à son sang, ils ont eu ce qu’ils cherchaient. Le jeune sorcier ne leur était donc plus d’aucune utilité. Et espérer qu’il le relâche était bien entendu impossible. Zephyr devait également prévenir sa famille de ce que cette bande de dégénérés préparait. Trop de choses semblaient peser sur ses maigres épaules d’un coup.
Le jeune homme avait réussi à obtenir de son ravisseur un aller aux toilettes, donc en dehors de sa cage. C’était une opportunité à saisir. Mais comment ? Et puis il ne pouvait pas partir sans Stormy. Les WC se trouvaient de l’autre côté de l’espèce de cave dans lequel il était retenu prisonnier. Evidemment, celles-ci ne comportaient pas de fenêtres.
Une diversion, c’est ce qu’il lui faut. Quelque chose qui les tiendrait tous suffisamment occupé pour lui permettre de fuir. Si seulement sa magie était plus puissante … Zephyr s’insultait intérieurement quand une voix bien familière résonna dans sa caboche.

-Détends-toi Zephyr, je suis là.

-Oh Stormy, tu vas bien? Je suis tellement désolé. Je me sens tellement débile de ne pas être capable de nous sortir de là…

-Concentre-toi et arrête un peu de te dévaloriser ! Rouspéta l’animal.

La désactivation du champ de force par Matthew devait rendre de nouveau possible la liaison mentale entre Zephyr et son familier. C’était déjà ça. Peut-être que sa magie fonctionnerait elle aussi. Le jeune sorcier, nerveux, termina ce qu’il avait à faire tout en tentant d’élaborer son plan d’évasion. La réflexion n’étant pas son fort, celui-ci se résumait à peu de choses : courir, lancer un sort pour libérer Stormy et … il n’était pas certain de la suite. Mais il était déjà élancé vers l’endroit où était retenue sa chienne, formulant un sort qui devait pouvoir la libérer.

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Zephyr Normandin

Je fus enclin à accepter sa demande malgré mon agacement grimpant en sa présence. Je m'empressai de le conduire dans les couloirs du bâtiment jusqu'à la salle de bain pour qu'il puisse faire ses petites affaires. Subitement, mon captif s'immobilisa en arrivant devant la pièce où sa chienne fut enfermée. " Mais que fait-il? Est-ce qu'il arrive à parler à son familier? " Pensai-je en lâchant un énième soupir de mécontentement. Je l'invitai à poursuivre son pas à l'aide d'une poussée dans son dos. Rien n'y faisait, il ne bougeait pas du tout. C'était comme si le jeune sorcier avait perdu le sens du moment présent. Malheureusement, le temps s'écoulait et je n'avais plus le luxe de perdre une seule minute.

Comme s'il fut visité par une énergie nouvelle, le jeune homme prit ses jambes à son coup et s'élança vers la chambre où sa chienne fut retenue. J'entendis un sort retentir ce qui fit crier mon chien dans un appel à l'aide.

- Ah... j'ai pas le temps pour ces conneries! lâchai-je avec colère en fonçant vers la chambre.

Je récitai à mon tour un sort dès que mon pied franchit le seuil de la porte. Une corde magique se créa par mon énergie vitale et je l'utilisai pour immobiliser entièrement le jeunot écervelé. Je tirai de toutes mes forces pour faire tomber le sorcier qui s'écroula. Du coin de l'oeil, je remarquai un mouvement venant de la cage. Ah putain, elle était ouverte à présent. La chienne sortit et se jeta gueule ouverte vers moi, mais je récitai une seconde fois le sort pour l'immobilisé à son tour de la même manière.

- Dommage que je n'ai plus de temps pour te faire payer ça... dis-je en serrant un peu le lien autour de ses jambes pour lui faire comprendre sa stupidité. Mais je suis certain que Gloria se fera une joie de te punir.

Blake se releva difficilement et vint vers moi en couinant légèrement. Je relevai la tête vers lui et je m'aperçus qu'il boitait... je n'aimais pas ça.

* Ah... merde! Quelle plaie ce duo.. * articula-t-il avec colère.

" Tu n'as rien de cassé Blake? " lui lançai-je inquiet mentalement.

* Non... ça va. *

Puis, Gloria fit enfin son apparition dans l'embrasure de la porte. Son regard voulait tout dire et... ces mots me le confirmèrent.

Glo: Mais qu'est-ce que vous foutez tous merde? dit-elle en balayant son regard sur l'état de la pièce. Le sort du petit avait fait quelques ravages tout de même.

- Ah... la ramène pas, il a tenté de s'échapper. Occupe-toi de lui, je m'occupe de son sale cabot.

Elle obtempéra et attrapa le fuyard pour le ramener dans sa cellule. Je rompis le sort qui retenait captif le rejeton Fitz/Johnston. Je m'occupai d’enfermer la chienne dans sa cage et de dessiner des runes détectrices de mouvement. Je revins vers la chambre qui servit à l'enfermement de Zéphyr. Gloria termina de réciter la formule qui scellait la cage.

- Bon, je te le laisse et surveille-le pour éviter qu'il retente le coup. En fait, non, amuse-toi avec lui... je veux qu'il regrette son geste! Dis-je en regardant le jeune au fond de sa cellule avec un regard noir.

Une lueur maline fit briller ses prunelles aussitôt ses mots prononcés et je n'aimais pas ça du tout. J'avais l'intuition que ça allait mal finir pour le gamin... enfin plus que je le souhaitais.

- Mais, oublie pas, aucun ne sort mortel. On ne sait pas ce qu'on va en faire, il pourrait encore nous être utile. D'une manière ou d'une autre!

Elle fit une petite moue agacée et me lança.

Glo: Oui, je sais... je ne suis pas idiote Math!

Sans plus attendre, je quittai rapidement le manoir suivant un sort de métamorphose pour rejoindre mon appartement. Je devais y faire une halte pour reprendre des forces avant de réellement commencer les "courses".

***

Le temps s'écoula sous un débit ridiculement lent pour la geôlière timbrée qu'était Gloria. Postrée devant la cage de leur prisonnier, la sorcière tapa dans un mouvement las la lame de sa petite dague contre les barreaux. Elle s'était amusée un peu trop durement avec son cobaye dans une approche ne laissant aucune trace physique, car celui-ci semblait n'émettre plus aucune réaction.

Glo: Ah non... ne me dis pas que j'ai déjà réussi à te briser? Un soupir triste s'échappa de ces lèvres avant qu'elle ajoute la suite. Allez, je suis sûr que tu es plus endurant que ça, joue encore un peu avec moi... sinon la nuit va être longue!

Puis, un bruissement survint et cela fut suivi d'une forte lueur violette qui illumina l'un des cercles runiques gravés au sol. Gloria se retourna vers la lumière et découvrit la nature de l'appel.

Glo: Ah... le crétin a besoin d'aide. lâcha-t-elle à haute voix avec un petit sourire malicieux.

Elle s'empressa de se relever avec une certaine satisfaction pour activer la rune. La lumière passa au vert, en signe de sa réponse. Puis, elle quitta les lieux avec Blake à ses côtés sans plus attendre pour rejoindre le sorcier en péril.

Au bout d'une dizaine de minutes, un relâchement se fit ressentir sur le sort tenant captif Zephyr et Stromy... l'enchantement se brisa.

Tous les moyens sont bon pour obtenir le fruit de son désir!

Zephyr avait été fou de penser que son plan d’évasion fonctionnerait … face à un des sbires, peut-être, mais pas face à Matthew. Dans d’autres circonstances, il aurait tout de même pu se féliciter d’avoir réussi son sort, mais au vu des futures conséquences de son échec, ça ne méritait même pas d’être relevé. Il se sentait pathétique, et perdu alors que les pas de Gloria résonnaient dans le couloir. Zephyr n’eut même pas le temps de s’excuser auprès de Stormy que leur lien se brisa à nouveau, signe qu’ils étaient tous deux de nouveaux captifs des runes.
Il avait tout raté, et même empiré sa situation. En tentant de s’évader il avait énervé Matthew et lui seul semblait savoir ralentir les ardeurs de Gloria. Seulement, cette fois, il lui avait donné carte blanche quant à ce qu’elle lui ferait subir cette nuit. Ce qu’il subit fut pire que tout ce qu’il avait pu endurer durant sa captivité, il en fut même presque au point de regretter que Matthew n’ait pas autorisé Gloria à le tuer.
Gloria était vicieuse et sadique. Elle excellait même dans son domaine et pourrait être qualifiée de sorcière brillante si elle n’était pas autant penché sadisme.
Recroquevillé dans le fond de sa cellule, Zephyr affrontait chacun des assauts de la sorcière en tâchant de se raccrocher à tout ce qui pourrait lui apporter la moindre once d’espoir : sa petite sœur à naître, une famille retrouvée ... Mais cela se révéla de plus en plus compliqué. Il était impuissant et ne voyait plus aucune porte de sortie. Il ne cessait de se répéter que s' il avait été plus puissant, peut-être aurait-il pu éviter tout ça. Une chose était certaine, s’il s’en sortait, il ferait tout pour progresser et ne plus être aussi faible, que cela ne se reproduise plus jamais.
La haine était désormais devenue plus forte que l’espoir et surtout un meilleur pilier pour ne pas totalement sombrer. Une haine contre cette femme, contre son acolyte et toute leur clique de dégénérés …
Il aurait pu continuer à lui répondre, la provoquer comme il sait si bien le faire. Mais ce soir, elle était parvenu à le briser. Zephyr était dans un état si piteux qu’il ne se rendit même pas compte de son absence, encore traversé par quelques soubresauts de douleur. Ce n’est que lorsqu’il sentit la truffe humide de Stormy qu’il commença à comprendre. Et encore, il se demanda si ce n’était pas encore une torture de sa tortionnaire.

-Zephyr, il s’est passé quelque chose. Il n’y a plus personne, on doit en profiter pour sortir de là.

La chienne avait visiblement conscience de l’état de son sorcier car elle lui parlait d’un ton plus doux que celui qu’elle avait l’habitude d’employer. Elle vint placer sa tête contre son flanc pour l’aider à se relever tout en lui insufflant un peu de son énergie.

-Courage mon grand, je t’amène chez ta mère.

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