Afin que vous puissiez comprendre mon histoire, je dois remonter à l'origine de ce qui gouverne ma vie; la Golden Rosary.

Mes ancêtres remontent aux chasses des sorcières. Ma famille avait participé à beaucoup de captures ainsi qu'à l'exécution de leurs sentences. Puis, la fin de ces traques sonna, mais notre bienfaiteur angélique ne retira pas sa bénédiction. Il accepta de nous léguer entièrement ce pouvoir en échange d'un accord solennel que nous acceptions volontiers. C'était ainsi que nous fûmes chargés de protéger de nous assurer de la postérité de la création du divin, l'homme. Ce fut en 1715 que mon arrière-arrière-grand-père; Berthias fonda l'ordre pour poursuivre les desseins de l'ange grâce à sa bénédiction divine. Avant de disparaître, il nous confina sous la forme d'un sceau magique nouvellement créé. La lignée qui découla de mon parent obtint des capacités hors du commun à leur naissance et non à l'initiation. En honneur de notre bienfaiteur, nous prîmes le nom de Lechevalier qui muta avec les années vers Knight.

Alors, de génération en génération, nous honorons toujours notre pacte et nous poursuivons les traces de l'ange. Cependant, aujourd'hui, nous avons une vision bien différente de l'époque au sujet des êtres surnaturels. Ce nouveau règne fut instauré par mon père et sa raison était simple; si nous ne pouvions pas les éradiquer dans leur intégralité sans risquer d'annihiler notre famille, nous les utiliserons à bon escient!

Je naquis en 1893 dans cette famille érigée depuis bien longtemps pour la tête de notre organisation et je fus enfant unique. Mon père Hector Knight fut très strict envers moi et ne me ménageait pas. Il ne voulait plus du poste de dirigeant, car l'évolution du monde surnaturel était loin d'être freinée par nos agissements et cela le décourageait affreusement. Alors, il espérait me voir prendre sa place le plus rapidement possible. Mon enfance fut donc bâtie dans ce seul but en me formant pour devenir un homme capable de diriger la Golden Rosary. Mon seul lien de douceur fut ma mère; Jasmine. Elle était la seule à me soutenir et me redonner la force de continuer.

Un beau jour de 1909, à l'aube de mes 16 ans, j'aidai mon père dans le garage sur une armoire en pin qu'il sculptait. Mon père créait des pièces en bois pour évacuer sa colère ou extérioriser la frustration. Subitement, une curieuse impression grimpa en moi et je sentis que quelque chose en moi venait de changer drastiquement quand je l'aidai à manipuler l'objet. Une force brute et une vitalité nouvelle s'éveillèrent en un instant. Je brisai le meuble de bois sur lequel mon père venait de mettre plusieurs heures pour un client. Dans un premier temps, je paniquai de peur qu'il se mette en colère, mais ce n'était pas ça qui arriva. Non, il fut calme et presque satisfait. Mon père me sourit, car il comprit vite ce que je vivais; je venais de recevoir mes pouvoirs.

Alors, l'on débuta rapidement ma véritable formation pour accéder au titre de chasseur pour l'ordre. Je fus soumis à une formation très stricte qui ne me laissait guère le temps de souffler. Beaucoup de membres de l'ordre furent impliqués dans ma formation. Chaque jour qui suivit fut un enchaînement d'entraînement intensif et, encore une fois, ma mère fut mon pilier dans ces moments difficiles que je devais surmonter. Mon père, quant à lui, s'entêtait à me faire assimiler tout en un temps record et ce fut ce qui se produit. Je parvins à maîtriser ma force et à repousser mes limites pour devenir le plus jeune chasseur digne en seulement 3 ans. J'étais âgé seulement de 19 ans lorsque mon père décréta que j'étais fin prêt à me trouver sur le terrain. Ma mère et mes frères d'armes furent si fiers de moi que j'eus droit à une petite cérémonie!

En l'an 1914, on apprit qu'une guerre mondiale était déclarée, mais notre président Woodrow Wilson ne voulait pas impliquer ces hommes dans cette guerre. De plus dans cette année-là, mon père était à la poursuite d'un vampire avec une puissance meurtrière qui ne diminuait pas.  L'on racontait qu'il était assez jeune et notre dirigeant semblait déterminé à le retrouver. Ses efforts portèrent fruit, car on repéra sa trace. Mon père créa un petit groupe de trois. Puis, il me demanda de les accompagner pour cette nouvelle chasse, ce que j'acceptai. Notre groupe fut donc composé de quatre chasseurs. On le traqua sans difficulté, car il laissait beaucoup de pistes fraîches. Une nuit, notre route nous conduit vers le milieu d'une plaine. Il était là, entouré de cadavres d'humains et de loups. Il se nourrissait de tout, visiblement plus maître de ses actions. On l'attaqua en l'encerclant. Non sans difficulté due à sa force, on parvint à le maîtriser. J'allais l'achever lorsque mon père retint mon coup, j'abaissai mon bras en attente d'une explication. Notre dirigeant avait un autre plan pour cette chose; l'utiliser comme arme en le "dressant". Ce mort-vivant était à présent à notre ordre. Son nom; Rufus Clayton... notre chien galeux!

Je le soumis à l'initiation des créatures qui se termina par un marquage douloureux sous la recommandation de mon père. J'avais toujours été impacté par ce genre de spectacle, mais, là, c'était différent puisque j'étais aux commandes, je devais bien l'avouer. Je compris bien pourquoi mon paternel tenait à ce que je tienne les rênes de cette cérémonie, nous devions évoluer et ils étaient le moyen d'y parvenir avec facilité! Peu de temps après, je perdis ma mère suite à une maladie et ce fut un coup dur pour nous deux. Elle s'éteint après plusieurs mois de combat infructueux contre sa maladie. Je revins difficilement de cet épisode, elle fut longtemps mon pilier pour affronter cette vie difficile. Je vis mon caractère devenir plus froid en me fermant sur moi-même. Pour avancer, je me jetai dans mes obligations. Je suivis avec plus d'attention les choix de directions pris par mon paternel en tentant de comprendre toutes les facettes.

Grâce à des chasseurs sous notre commandement, vers 1930, nous avons repéré la trace d'un loup solitaire errant qui ne faisait pas partie de la meute des États-Unis. Une curieuse attraction se créa chez mon père via cette nouvelle créature. À ce que je voyais chez lui lors des rapports de nos hommes de terrain, son attention sur lui n'avait pas diminué. Il avait une idée derrière la tête encore une fois, il comptait le pousser à rejoindre les rangs. Nos espions perdirent  rapidement sa trace et de nouvelles crises avec les querelles incessantes nous prirent avec toutes les sociétés du monde surnaturel. Notre lutte continuelle nous poussa à jouer sur des plans plus insidieux. Nous commencions à introduire véritablement des hommes dans toutes les sphères qui étaient à notre portée. Ces agissements se firent sous mes ordres cette fois-ci et mon père se réjouissait de mon implication grandissante.  

Je pris de plus en plus les devants sous les chaudes recommandations de mon paternel fatigué de cette vie de leader. L'on me donna officiellement le poste en 1932 sous une cérémonie. Je continuai notre oeuvre sous les mêmes principes et mon père ravi prit la place de conseiller. Nous attaquions à présent sous des angles différents pour faire bouger les choses tout en continuant de nous battre lorsque la situation nous l'exigeait en comptant parmi nos rangs des êtres surnaturels.  

Mon père avait continué ses créations de meubles en bois et en faisait maintenant un commerce. Un jour de 1958, une femme vint nous passer commande d'une table avec des sièges assortis. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Je n'avais jamais vu une femme aussi jolie, son nom était Mérédith. Aussi banale que fût notre rencontre, nous venions d'être touchés par le coup de foudre. Nous avons continué de nous fréquenter pendant un an avant que je lui demande sa main. Je ressentis une immense joie lorsque mon amour me donna sa réponse, car elle me dit oui. Cette journée restera à jamais gravée dans mon esprit. Voir ainsi ma douce promise, souriante, revêtue d'une magnifique tenue blanche immaculée venir vers moi, cette douce vue éclipsa toute incertitude pouvant subsister en moi. Je l'aimais, c'était indéniable. Notre première danse où nos coeurs battaient à l'unisson sous un rythme qui indiquait notre bonheur... on était fait l'un pour l'autre.

Hélas, Mérédith ne connaissait pas l'existence de ce monde caché des mortels qui, pourtant, était juste sous leurs yeux. Je savais bien qu'un jour, je devrais lui faire la confidence. Mon père me conseilla de ne pas tarder pour assurer sa sécurité puisque nous menions une vie dangereuse. Mon paternel avait bien raison. Un jour de 1960, l'un de nos chasseurs, très expérimentés, ne donnait plus de nouvelle depuis plusieurs jours maintenant, car il s'était lancé à la poursuite d'un petit cercle de trois sorciers malveillants. Je pus apprendre qu'il venait de découvrir leur planque avant que notre communication ne cesse. Inquiet de son sort, j'ordonnai à l'un des sorciers attachés à la Golden Rosary de venir au plus vite pour localiser sa trace. Ma tendre épouse arriva au mauvais moment, car elle assista à la réalisation du sort. Elle s'enfuit en prenant peur. Je lui laissai du temps pour revenir de cette surprise et je lui racontai absolument tout. Au début, ce fut difficile pour elle. Très difficile même, mais Mérédith se fit à cette idée et elle accepta ce nouveau monde.

En 1961, je pus vivre le bonheur sous un angle différent, car ma femme attendait un enfant, un garçon. Je pus ressentir le plaisir de la paternité et mon père vivre celui d'être grand-père. Tout comme son père avant lui, il me conseilla de lui réserver une enfance aussi tournée vers l'apprentissage comme je l'avais été. Pour être franc, j'hésitai à cet instant en tenant le frêle enfant dans mes bras. Pour la première fois, je n'étais pas certain des choix à prendre pour l'avenir de mon fils. Je pouvais comprendre la raison de la décision prise par mon père à l'époque, mais je savais également la difficulté de ce chemin pour l'entraîner. Mon épouse me supporta comme elle put et je tranchai. Je lui réserverai un entraînement intensif lorsque ces pouvoirs se déclencheront et pour son enfance, je lui laisserai être l'enfant qu'il avait besoin d'être tout en le préparant mentalement pour ce qu'il deviendra.        

Pendant plusieurs années, un certain calme régnait dans une vie paisible et confortable. Mon enfant montra des signes d'intérêt démarqués pour les mythes et les légendes. Ainsi, ma femme s'amusa à lui raconter des histoires en relation avec le monde surnaturel réellement existant, mais édulcoré en le préparant pour sa future mission de vie en étant fils d'un chasseur. De mon côté avec l'ordre, j'arrivai à tenir un contrôle sur les nuisances qu'étaient les êtres surnaturels malveillants.  

Tout changea pour moi et ma famille en l'an 1971, Mérédith attira l'attention d'un homme. Ce que j'aurais tout donné pour l'apprendre plus tôt fut que cet homme n'en était pas entièrement un, son corps abritait un puissant démon. Son attention malsaine s'intensifia et il tenta par tous les moyens possibles de multiplier les rencontres pour ramasser des informations sur elle. Hélas, je ne remarquai pas ces tentatives et la créature perfide découvrit la relation que j'entretenais avec elle. Ce monstre prit possession de ma femme, mais cela prit un mois avant qu'il ne se manifeste réellement. Lorsque je réalisai ce qui lui arrivait, je tentai de lui venir en aide en affaiblissant le démon grâce à plusieurs procédés plus au moins effectif... le temps que nous trouvions son nom. C'était primordial. Plusieurs mois passèrent sans succès et les moments de lucidité de mon épouse diminuaient. Bien sûr, notre fils remarqua que sa mère avait mal sans comprendre véritablement pourquoi. Hélas, il était trop jeune pour être mis au courant de l'existence du monde surnaturel qui nous entourait. Je sentis qu'elle faiblissait dangereusement et la monstruosité qui la possédait devenait plus forte. J'étais impuissant et ce spectacle me fit mal... à tel point où je perdis mon calme habituel et je ne contrôlais plus mes rages de colère. Je vins à demander de l'aide aux sorciers blancs et ceux-ci firent leur possible. Une fois encore, une succession de mois difficiles s'écoulèrent. Malheureusement... c'était trop tard, le corps de ma tendre Mérédith ne pouvait plus en supporter davantage. Lors d'une de ces périodes de lucidités, elle me demanda l'impossible, mettre fin à ces tourments en la laissant partir. La douleur... la tristesse... il n'avait pas de mots pour les décrire. Avec une souffrance monstre, j'acceptai et je lui donnai une mort douce. Mon fils ne m'a jamais pardonné cet acte, car je l'avais privé de sa mère. Je crois que je porterai toujours cette croix sur mon dos jusqu'à ma mort.

Une nouvelle fois, mes obligations furent le parfait refuge et ils me permirent de concentrer sur autre chose que cette déchirante douleur me dévorant la poitrine. Je me refermai de plus en plus sur moi-même et mon poste de leader devint ma priorité. Je me jetai dans mes missions sans laisser du temps  pour penser. Avec un coup de chance, mes espions retrouvèrent la piste du loup solitaire traînant dans les états environnants et virent m'informer. Je leur ordonnai de le garder à l'oeil et de continuer à l'observer sans intervenir pour ramasser toutes les informations possibles sur son cas. Nous découvrîmes qu'il avait été exclu de sa meute suite à la déchéance de l'ancien alpha qui était son père. Intrigué et intéressé par cette force brute, je formai un petit groupe pour le traquer et le confronter dans l'espoir de le soumettre. Mon groupe fut composé de deux chasseurs qualifiés et d'une sorcière puissante à notre solde.

Il se passa quelques semaines avant de parvenir à le coincer pour le pousser à se battre avec nous. Notre tactique de combat était infaillible et avec la force de la sorcière ce fut difficile pour notre proie de tenir le rythme du combat. Il était parvenu à garder le contrôle sur lui-même et ne s'était pas transformé. Nos derniers coups bien portés le forcèrent à poser un genou au sol et je fis signe à mes hommes de s'arrêter. Tout comme mon père avant moi, je proposai deux choix; entrer dans l'ordre ou périr, bien sûr il grossit mes rangs. C'était ainsi qu’en l'an 1976 nous eûmes un loup sous nos ordres.

Un an après, lorsque mon fils avait 16 ans, celui-ci commença à avoir un désir de bouger et de se rebeller... l'âge ingrat de l'adolescence frappait.  Cette année-là, un autre événement survint, ses pouvoirs de chasseur s'éveillèrent. J'allais enfin pouvoir lui expliquer tout, absolument tout en levant enfin le voile du mystère autour de la mort de ma tendre Mérédith. Je le pris à part afin de lui expliquer ce qui venait de lui arriver et terminai par lui révéler la vérité sur la mort de sa mère. Alors que je croyais que mon fils sentirait du soulagement en me pardonnant, ce fut le contraire de ce qui se passa. Sa rancoeur contre moi était la même et il refusait mon aide. Son grand-père se proposait pour le former et je dus accepter. Son entraînement fut moins intensif que le mien sous ma demande et ceci dura un dix ans avant que mon successeur apprenne tous les aspects que comportait notre rôle dans la société. Avec les contes que ma femme lui racontait avant de dormir, il avait une bonne base sur les connaissances des êtres malveillants et aussi les inoffensifs. Ce fut en 1987 qu'il atteignit le rang de chasseur à proprement parler.    

Les années qui suivirent se ressemblèrent sans rien de particulier à souligner, si ce n'était que les coups de gueule habituels entre les sociétés surnaturelles. Mon père avait fait un travail remarquable avec mon fils, car il relevait toutes les missions données avec une main de maître. Bien que j'étais fier de ce qu'il était devenu malgré son jeune âge et de son implication, je ne le lui démontrais pas. Je sentais un mur infranchissable se dresser entre nous et je n'avais pas le temps de m'en occuper avec les querelles. Un jour, j'espère sincèrement que lui et moi prendrions le temps de régler ce problème en parlant à coeur ouvert pour briser ce mur. Il y avait une chose que jamais je ne remercierai assez était que mon père fut l'épaule où mon fils pouvait s'appuyer et ils s'entendaient si bien que mon enfant se confiait à lui sans gêne.

Je tentai toujours de mettre mon nez un peu partout où je pouvais. Mon seul souhait était que je désirai avoir une longueur d'avance sur mes adversaires. Je poussai même la chance un peu plus en sommant de lancer des invitations à certains sorciers blancs ou rouges de rejoindre notre ordre, mais beaucoup, voir tous, déclinait notre offre.        

J'étais loin de m'attendre à ce qui arriva à ma famille en l'an 2 020. Je ne savais pas encore, mais il avait un nouveau coven en émergence qui utilisait de la magie interdite... la magie noire. On remarquait des hausses de meurtres, mais qui avait une nature rituelle symbolique. L'horreur de ces lieux témoin des massacres nous dépassait et nous inquiétait pour le commun des mortels peuplant notre monde. Mon père partit à la traque de deux sorciers noirs présumés pouvant détenir des informations et je souhaitais les interroger. Hélas, la communication avec mon père se rompit et je n'avais plus de nouvelle maintenant. Là mon fils, ne tenait plus et il me suppliant de l'envoyé pour savoir ce qu'il s'était produit. Incertain, j'hésitai à l'envoyer, mais il me convint et je me pliai à sa demande. Mon fils secondé par des hommes de confiance repéra sa trace. Malheureusement, les nouvelles étaient très mauvaises... car il trouva son grand-père sacrifié pour la gloire de leur démon.

Ravagés par cette découverte, moi et mon fils nous nous rallierons avec quiconque ayant le même désir que nous; défendre la terre et ses innocents! Je serais prêt à affronter ce qui s'en vient... Quoiqu'il s'en vient!