Matthew G. Crawford - Bras droit d'Obscurus

Connaissez-vous l’enfer ? Moi, malheureusement, je le connais que trop bien. Je suis né en 1953 aux États-Unis, plus précisément à Los Angeles. J’ai vécu toute mon enfance dans un orphelinat insalubre oublié de tous. J’étais même délaissé par mes autres camarades et victimes de leurs moqueries. C’était sans aucun doute cela qui me forgea ainsi. J’étais un garçon curieux et avide de connaissances. Je cherchais par tous les moyens à comprendre les choses, mais je voyais et surtout, je sentais que j’étais totalement différent des autres garçons de mon âge sur bien des points. C’est donc à l’âge de 13 ans que je commençais des recherches concernant mon passé. Mes parents, que je croyais morts dans un accident de la route, ne l’étaient pas... mais pas du tout. Je trouvais mon dossier à l’orphelinat et avec lui, l’identité de ma mère biologique. Il fut donc très facile pour moi d’aller la voir dans cet horrible hôpital psychiatrique. Elle était complètement folle et me disait que j’étais le fils d’un sorcier. Je ne comprenais pas vraiment, mais dans un certain sens, j’avais envie de la croire et cela expliquait également mon sentiment de ne pas appartenir à ce monde.

Ma mère se suicidait avec un drap quelques jours après ma venue. Elle avait laissé une lettre à mon intention que je lisais avec la plus grande des attentions. «Ton père est un sorcier Matthew. Il a usé d’un philtre d’amour pour me séduire et il a ainsi abusé de ma personne. Tu n’es pas le fruit d’un véritable amour. Tu n’es que l’être me rappelant le dégout que je peux avoir pour les hommes comme ton père. Si tu le cherches, tu le trouveras si tu crois en tes pouvoirs. Je suis en paix désormais … Pardonne-moi.» Comment la femme qui m’avait donné la vie avait-elle pu écrire une chose pareille ? Comment une mère pouvait-elle dire cela à son propre enfant ? Je fuguais alors de l’orphelinat pour vivre dans la rue et ainsi découvrir le monde magique et ténébreux qui nous entourait. Je n’avais jamais porté attention, mais en fait tout était clair désormais. Les monstres dans les livres existaient réellement et moi, Matthew Goode Crawford, je faisais partie de ce Nouveau Monde à découvrir.

Je faisais quelques petits boulots pour retrouver mon père. Ce dernier travaillait dans une académie de magie du nom de Ravenwood. Je me liais rapidement à cet homme qui ne voulait en fait qu’un héritier d’une certaine façon. Il disait avoir perdu ma trace, mais est-ce que je devais le croire? Je rencontrais Penelope Jefferson la même année. Plusieurs la connaissent sous son nom de femme mariée : Penelope Fitzgerald. Cette jeune fille avait eu l’audace de se sauver de La Nouvelle-Orléans. Elle était une hippie dans l’âme et son contrôle des plantes était impressionnant. Elle était enjouée et je me liais vite d’amitié avec elle. Enfin … amitié pour elle... pas pour moi. La douce sorcière de terre me voyait comme son ami sans plus ou à la limite un frère... Alors que moi, je rêvais de la prendre dans mes bras et de l'embrasser. J’étais follement amoureux de cette femme incroyable et je dois l’avouer que je le suis toujours aujourd’hui.

C’est en 1974 que je rencontrais Arthur Fitzgerald. J’étais alors entré dans le Coven de Red House. J’étais un sorcier de sang et mon père me demandait d’aller sauver un certain Arthur des griffes du Seigneur de la nuit. Je me rendais donc à Boston au nom du Coven pour aider cet homme que je ne connaissais pas. C’était sans aucun doute là, l’une de mes plus grandes erreurs entre toutes que je venais de commettre. Je le ramenais parmi les miens à la Red House. Il était un peu comme le prodigue que le coven attendait et il se donnait corps et âme. Pour ma part, je préférais tenter de séduire la belle Penelope qui devenait de plus en plus séduisante jour après jour. J’amenais Arthur un soir à la bibliothèque de Ravenwood. J’étais pris dans un rayon lorsque je remarquais qu’il s’approchait de Penelope… MA Penelope ! Immédiatement, quelque chose se passait entre eux. Quelque chose de plus fort que je ne pouvais pas contrôler... pas cette fois! Les joues rougies de Peny ne mentaient pas, elle était tombée amoureuse d’Arthur. Sous une colère grandissante, je serrais le poing jusqu’à sentir mon sang couler dans ma main en serrant fortement la mâchoire également. Pourquoi lui et pas moi ? Immédiatement, un changement s'effectuait en moi. Je détestais désormais cet Arthur Fitzgerald pour m'avoir volé la seule femme que j'aimais! Je devais cependant jouer le jeu … Je me devais de garder sa confiance ainsi que celle de Peny. Comble du malheur, mon père mourut quelques semaines plus tard en me faisant promettre que notre famille devait de nouveau régner sur le Coven de Red House. Je prenais sa place en tant qu’enseignant pour m’éloigner du Coven quelque temps. Le bonheur de Peny et Arthur me puait au nez tant j’étais ravagé par la haine.

J’assistais au mariage de mon «ami» et de Peny. J’étais même le témoin de cette dernière qui me faisait confiance. Je ne laissais rien paraître durant la cérémonie bien que j’avais le cœur complètement en lambeaux de la voir si heureuse dans les bras d’un homme qui prenait de plus en plus de place au sein du Coven de sang. J’assistais ensuite à la naissance du fils des amoureux parfaits. Le petit Karl était né dans la nuit du 1er décembre 1977 lors d’une lune de sang. Je mentirais si je disais que je n’avais pas souffert de voir Penelope dans de telles douleurs. Je me souviens encore de ses effroyables cris déchirants résonnant dans le coven ainsi que le regard anxieux d’Arthur. Heureusement, tout s’était bien passé au final pour la sorcière qui avait été reniée par White Chapel.

Les années passèrent ensuite très lentement et je préparais mon plan pour prendre la tête de Red House comme je l’avais promis à feu mon père. Je mettais en place chaque détail jusqu’au jour où Peny découvrit mes intentions. Elle savait que je voulais assassiner le régent pour prendre sa place. Je devais à tout prix la faire taire avant qu'elle ne divulgue tout... non, elle devait impérativement garder le silence! C’était donc un soir pluvieux d’octobre 1997 que je décidais d’intercepter la sorcière. Elle voulait aller tout dire au régent actuel et je ne pouvais pas le permettre. Je me tenais alors au milieu de la route et je la forçais à immobiliser la voiture. Une querelle terrible éclata entre nous. J’étais hors de moi et inconsciemment, entraîné par l'émotion, je la poussais avec une immense force contre un rocher, le cou de Peny se rompit directement. Je me souviens encore de ce dernier regard vitreux qu'elle posa dans le vide lorsque la vie la quitta. Je tentais en vain de la réveiller en lui donnant une gifle, mais rien, c'était trop tard! Je paniquais... je venais de tuer la femme que j’aimais. Pris de panique, je retirais une bague de son doigt et je l’utilisais comme "récipiant" pour un puissant sortilège de magie noire afin de canaliser son essence à l’intérieur. Elle ne dirait alors plus rien non ? Impossible de révéler les causes de sa mort si son âme était dans cette fameuse bague. Je déguisais ensuite mon meurtre en accident. La sorcière de terre n’était alors plus un souci … Du moins, c’était ce que je croyais à l’époque.

Durant mes années de silence, j’avais commencé à me verser dans la magie noire. Tranquillement, j’étudiais cet art magnifique tout en me rapprochant d’Arthur. Suffisamment en fait pour que ce dernier me considère comme son meilleur ami. Le deuil de sa femme le touchait profondément, tout comme son fils. Je manipulais Karl pour lui faire croire que sa mère était morte à cause de l’Ordre de la Golden Rosary. Je tuais également le régent de Red House, mais ce dernier avait découvert ma supercherie. Arthur avait été choisi. Il avait pris ma place. MA PLACE À MOI... Celle qui me revenait de droit ! Je poussais donc son fils encore plus profondément dans cette histoire jusqu’à en créer une querelle entre les deux. Karl quittait alors le coven pour rejoindre la fameuse le SLAPD. Le jeune homme voulait mener sa propre enquête … Si cela pouvait lui faire plaisir, soit, ce n'était pas moi qui allais l'en empêcher.

Malheureusement pour moi, le fils prodigue se décidait de revenir auprès de son paternel au début des années 2000. Maintenant, cela devenait complètement impossible pour moi de prendre la place de ce cher Arthur Fitzgerald. Une idée me vint. Je manipulais alors une sorcière du coven pour qu’elle fasse en sorte que Karl finisse dans ses bras. Ce fut plutôt facile, car un philtre d’amour fut utilisé. Penny les avait en horreur … Non … Ne pas penser à Penny! Je la gardais secrètement dans une boite depuis plusieurs années. La bague était là, chez moi sans que personne ne se doute de son existence. C'était mieux ainsi, personne ne devait le savoir. En 2003 cependant, cette charmante chipie trouvait le moyen de sortir de la bague pour expliquer à son mari qu’il courait un grave danger. Le sort noir que j’avais jadis utilisé n’était plus suffisamment puissant et faillit. J’allais devoir la retrouver le plus rapidement possible. Arthur quittait le coven sans rien ajouter. Karl était nommé régent et je fulminais de plus en plus en voyant mon seul et unique but m'être retiré sous mon nez à chaque fois. Penny allait me le payer! Je continuais mes recherches pour l’enfermer à nouveau. Sa sortie m’avait causé bien des ennuis et j’ajoutais alors quelques surprises et protections pour cette prison que constituait la bague. J'avais donc déversé toute ma haine et ma colère dans cette dernière... plus jamais elle ne ressortirait. Oh non … Elle ne me ferait plus de tort ma Penny adorée. Elle était à moi pour toujours ! POUR TOUJOURS !

Les choses n’allaient pas dans le sens que je voulais … Arthur était certes absent, mais Karl était à présent assis sur le siège que je voulais si ardemment. Je décidais donc de faire ce que je faisais le mieux pour faire avancer les choses à ma façon, une nouvelle machination par le meurtre! Alors, je tuais sa femme sans le moindre remords, afin de l'ébranler un peu. Elle avait été utile durant quelques années après tout, mais là j’avais besoin de lui infliger un coup que l’homme n'oubliera pas de si tôt. Je maquillais sa mort en suicide grâce à une lettre. Elle m'avait menacé de me dénoncer et je ne pouvais laisser cette petite conne ruiner ma couverture... pas encore, c'était trop tôt! Le fils était abattu, le père absent et la mère de retour, mais dans une boîte bien à l’abri des regards. Parcontre, je délaissais de plus en plus l’idée de prendre les rênes de la Red House … Et si j’avais une nouvelle opportunité ? J’avais toujours flirté avec la magie noire et je l’aimais désormais plus que tout et je cachais parfaitement mon jeu.

J’avais rencontré Auguste Lockwood. Un psychopathe, un véritable malade. Cet homme se nourrissait carrément du mal qu’il faisait aux autres. Le coven Obscurus se mettait en place dans l’ombre et je montrais une totale dévotion pour cet homme qui me faisait un minimum confiance. Auguste n’était cependant pas un imbécile. Il ne me disait pas tout malgré le fait que je sois son bras droit. Il n’avait également pas totalement confiance en sa … femme ? Gloria Desforges. Une espèce de folle rescapée de prison que Lockwood s’amusait à manipuler et à utiliser sans ménagement. Si cela plaisait à la dame, grand bien lui fasse.

Obscurus donnait un grand coup d’éclat lors du bal de la mairie. Nous avions fait de nombreux rituels sous le regard de tout un chacun. C’était absolument délectable. Je jubilais de voir ce coven prendre de l’expansion. Les adeptes arrivaient de plus en plus, mais aucun d'eux ne connaissait la véritable identité du leader en dehors de Gloria et moi.

Cependant, Arthur était de retour pour aider Karl et je voyais que leur relation évoluait désormais dans le bon sens. J’étais totalement distrait par mes nouvelles activités exigeantes que je ne remarquais pas les vols de biens orchestrés par ma femme de ménage. Évidemment, elle avait pris la bague qui renfermait Penny ! Lorsque je me rendais compte de cette erreur absolument horrible, je tuais la femme de ménage en l’égorgeant durant un rituel pour Auguste. Autant mettre à profit ce meurtre! Malheureusement, elle avait déjà vendu la bague à un revendeur qui l’avait refourgué à un autre et ainsi de suite. J’avais perdu la trace de cette dernière à mon plus grand désarroi. Un soir, je sentais une violente migraine me prendre et des âmes noires vinrent me faire chier avant que je ne les chasse avec violence. Penny était libre … J’allais devoir régler ce fâcheux problème et pour cela … Obscurus serait de mon côté non ? Et Auguste … Je devais prendre sa place … Ma haine augmentait de manière exponentielle. Arthur, Karl, Auguste et, il me coûtait de le dire, mais Penelope aussi avec sa fixation sur le mauvais homme… Ils allaient tous goûter à ma colère ! Ils allaient tous souffrir ! Je ne serai plus jamais le second … Oh non … Plus jamais … J'avais donc disparu de la carte depuis plusieurs mois. J'étais parti juste avant l'événement du coven Obscurus. Je ne donnais plus aucun signe de vie et je m'adonnais totalement à la magie noire pour approfondir mes connaissances dans un seul but, donner la chance aux forces des ténèbres d'interagir avec notre monde plus aisément. Avec ce que je prévoyais, mon heure approchait doucement. Il me suffisait d'être patient avec ce qui approchait lentement, je me doute que mes efforts seront bientôt récompensés!